sister’s blade ft. jihyeon

Inscription : 13/08/2020

Sister’s blade.

Déjà plusieurs jours se sont écoulés depuis sa rencontre hasardeuse avec Jihyeon. Depuis, Sojin n’a pas quitté son appartement. Les choses ne se sont pas déroulées comme elle l’aurait souhaité. Le jeune homme se montrait particulièrement méfiant à son égard pour une raison qui lui échappe et, fidèle à elle-même, elle a trouvé le moyen de le mettre en colère. Évidemment, elle s’en veut énormément de lui avoir révéler cette information qui aurait fait fuir n’importe qui. Elle n’a d’ailleurs toujours pas repris ses activités et ça commence à se sentir. Sa popularité baisse, ses followers ne se gênent pas pour lui démontrer leur frustration, ses revenus risquent de ne pas lui permettre de joindre les deux bouts à la fin du mois... C’est donc pour cette raison qu’aujourd’hui, elle se décide enfin à sortir de l’ombre. De toute façon, elle n’a aucun moyen de retrouver Jihyeon qui ne lui a révélé absolument aucune information pertinente à son sujet. Ses chances de le revoir sont donc pratiquement nulles car elle doute fortement que ce dernier désire la revoir. Elle avait bien vu son regard noir, son air dégoûté… Comment le blâmer après tout.

Sa réaction a fait réfléchir la jeune femme au cours des derniers jours. Pourquoi gagne-t-elle sa vie de cette façon? Elle n’a clairement pas les capacités requises pour les études supérieures ce qui fait en sorte qu’elle n’obtiendrait jamais un travail relativement payant. Et puis, l’idée de travailler dans un café ou une supérette pour un salaire minable ne l’intéressait absolument pas. Ayant grandi avec internet et les réseaux sociaux, il va de soi qu’elle ait vu une opportunité unique en se tournant vers le métier de camgirl. Elle avait été estomaquée de voir les montants que les gens étaient prêts à dépenser pour simplement se retrouver devant un objectif en temps réel. Évidemment, elle a toujours fait attention à ne pas révéler son identité, n’utilisant jamais son véritable prénom et évitant de montrer son visage en entier. Cependant, rien n’échappe aux internautes et rapidement, des montages de ce à quoi son visage entier pourrait ressembler ont commencé à circuler. Sa prudence lui a failli et elle s’était elle-même révélée à Jihyeon. Sa stupidité la hanterait éternellement.

Enfin, elle met un certain temps à choisir les vêtements appropriés et, une fois prête, elle se dirige vers son ordinateur et sa caméra, trônant au centre de son appartement constitué d’une seule pièce principale. Son décor occupe pratiquement l’intégralité de son espace. Une fois son ordinateur ouvert et sa caméra ajustée, des coups se font entendre à la porte. Elle sursaute. Personne ne cogne à cette porte. Aucun de ses amis, pas même son père, ne connait son adresse. Elle refuse d’y inviter qui que ce soit pour des raisons évidentes. Elle hésite quelques longues secondes avant de prendre son peignoir pour être un peu plus présentable. Il s’agit peut-être d’un livreur, bien qu’elle n’attend rien, ou de son propriétaire pour une urgence. Une fois devant porte, elle entrouvre cette dernière et ne peut cacher sa surprise en constatant qu’il s’agit de son frère.

Jihyeon!? C’est bien la dernière personne qu’elle pensait voir derrière sa porte. Un vent de panique la traverse avant de se calmer aussitôt. Il est déjà en colère et dégoûté par elle. Comment les choses pourraient-elles aller plus mal? Elle soupire et tente de prendre un air contrarié, bien que sa présence ait quelque chose de rassurant, comme s’il avait changé d’idée, qu’il ne souhaitait peut-être pas l’effacer complètement de sa vie, après tout. Comment est-ce que tu as trouvé mon adresse?

Inscription : 15/07/2020

sister's blade
@bang soojin

capuche sur la tête, poings dans les poches, il est d’humeur orageuse jihyeon quand il émerge de la bouche de métro. et le paysage qu’il découvre n’a rien pour rehausser ses humeurs. en plein coeur du quartier de la honte comme tout le monde l’appelle, ce district perdu de la ville dans lequel il refusait de mettre les pieds même au fond du gouffre. il aurait eu trop peur de ne plus jamais en sortir, pris dans un cercle vicieux de misère, de finir comme les camés qui traînent à chaque coin de rue. tout y est grisâtre, le ciel ((comme si le soleil était réservé aux hauteurs du palais et voilà bien encore une raison s’il en fallait de détester ces imposteurs profitant d’un système obsolète)), les immeubles, les rues. ici et là des fissures énormes qu’on laisse s’aggraver jusqu’au jour où un effondrement finira dans les faits divers des journaux. et puis il sera vite oublié ((contrairement aux incidents ayant eu lieu le jour de l’anniversaire du roi)). il ne sait pas vraiment qui a orchestré cela, mais au fond de lui, il ne peut s’empêcher de penser que les royaux l’ont bien cherché. bien sûr, la méthode reste douteuse, parmi les victimes, on compte plus de prolétaires que d’aristocrates. le cynisme lui ferait dire que c’est ce que les moutons récoltent pour suivre un régime qui ne pense jamais à eux - mais même lui n’est pas si mauvais. il se souvient la peur qui l’a pris au ventre quand il a appris, les mains écumant frénétiquement les pages de tous les journaux à la recherche de son visage. soojin. il n’aurait pas supporté que leurs derniers échanges restent les derniers.

il ne peut s’empêcher d’y repenser, de rejouer la scène dans sa tête, en boucle. il a eu beau essayer de se changer les idées, traînant sieon derrière lui dans tous les clubs de la ville pour des soirées de débauche, rien ne semble y faire. peu importe la quantité d’alcool ou les gens dans ses draps, il ne parvient pas à se défaire de la culpabilité. il n’était pas préparé à voir toutes les histoires qu’il se racontait chaque jour s’envoler en fumée. et encore moins prêt à découvrir le vrai visage de sa soeur, un visage qui ressemble étrangement au sien. après des nuits d’insomnie et des journées passées à se torturer, il a fini par craquer. attrapant son téléphone et contactant un ami qu’il a lui aussi abandonné. un pot cassé de plus sur sa conscience, une relation de plus qu’il aura à réparer ((si c’est encore possible)). mais sa priorité pour le moment reste sa soeur. et déambulant dans les rues qui mènent à son appartement, il sait qu’il a bien fait, que la marche arrière n’est plus possible et qu’il ne peut pas la laisser dans cet endroit. il a vérifié plusieurs fois l’adresse avant de venir, espérant au fond de lui que daeryong s’était trompé ou qu’il lui mentait juste pour lui faire payer de s’être volatilisé du jour au lendemain. même en frappant à sa porte, il espère voir quelqu’un d’autre ouvrir, ne concevant pas qu’elle puisse vivre ici. mais c’est bien son visage qui apparaît, pas celui de ses souvenirs d’enfants, celui auquel il a eu affaire quelques jours auparavant ((et ça lui semble comme une éternité)). puis ses yeux glissent sur sa tenue et il ne peut s’empêcher de froncer les sourcils. « super, je vois que je t’interromps en plein travail de traduction. » balance-t-il d’un ton amer. mais il est trop tard pour faire demi tour, il est déjà parti deux fois. alors il s’invite à l’intérieur, profitant sans doute du choc que sa venue procure à la benjamine pour l’empêcher de réagir. « c’est ça l’envers du décor ? » demande-t-il, faisant le tour de la pièce, inspectant les lieux. il détesterait que quiconque fasse la même chose chez lui, et pourtant il n’a pas le moindre regret à s’imposer ici. réalisant cependant que la colère et le ton accusateur ne le mèneront sans doute pas à grand chose, il essaie de se détendre, inspirant un grand coup avant de finalement répondre à la question qu’elle lui pose sur un ton un peu plus civil. « j’ai demandé à un ami, il faut qu’on parle. pour de vrai cette fois. »

Inscription : 13/08/2020

Sister’s blade.

Elle n'a pas le temps de réagir qu'il trouve le moyen de passer la porte sans prendre la peine d'attendre qu'elle l'invite. Elle ne l'aurait pas fait de toute façon. Ayant l'impression de se faire prendre la main dans le sac alors que, pourtant, elle ne fait rien d'illégal, elle se met à fouiller dans un petit meuble à la recherche de son plus gros pull qu'elle enfile aussitôt, comme si elle pouvait effacer la honte que Jihyeon la découvre à cet instant précis. Putain Jihyeon t'es lourd. Elle supporte mal ce mélange de d'embarras et de colère que lui provoque cette visite surprise. D'ailleurs, il esquive encore une fois sa question, à savoir comment il a découvert son adresse. Elle est si secrète en ce qui concerne ses informations personnelles, elle n'hésiterait certainement pas à faire payer l'indiscret ayant osé révéler celle-ci à son frère.

Ce dernier observe les lieux et Soojin ne peut s'empêcher de soupirer d'exaspération. Bien sûr, l'ordinateur et la caméra occupent une place central devant le petit décor qu'elle avait mis en place lorsqu'elle a déniché l'appartement. Des couleurs chaudes et féminines, des lumières pour rendre une image plus flatteuse devant l'objectif et de nombreux coussins pour une touche de confort. Le reste de son appartement est complètement vide à l'exception de son lit, un réfrigérateur et un meuble pour y ranger ses vêtements. Elle espère pouvoir mettre beaucoup d'argent de côté rapidement pour se payer quelque chose d'un peu plus luxueux et quitter ce quartier dans lequel elle ose à peine mettre le pied dehors une fois la nuit tombée.

Enfin, Jihyeon lui révle avoir obtenu l'information d'un ami. Elle fronce les sourcils, surprise qu'une connaissance en commun connaissant son adresse soit toujours en contact avec lui. Un ami? Qui? Je croyais que tu avais coupé contact avec tout le monde... Elle lui jette un regard accusateur avant de se détendre un minimum. Après tout, la situation pouvait difficilement être pire. Elle a déjà révélée à Jihyeon de quelle façon elle gagne sa vie et croyait ne plus le revoir pour de bon cette fois-ci. Elle se raccroche donc à cet espoir, de constater qu'il a pris la peine de se renseigner à son sujet et de venir la voir pour discuter malgré les horribles mots qu'il lui a balancé avant de l'abandonner au restaurant. Elle tente donc de ne pas laisser la colère s'emparer d'elle et elle soupire longuement avant de lui faire un léger signe de tête en direction de son lit. C'est bon aller, tu peux t'asseoir sur mon lit, comme tu peux le voir, je vis avec le minimum. Tu veux quelque chose à boire? Malgré ses choix limités, elle a bien quelques options, dont différentes sortes d'alcool. Elle n'ose cependant pas énumérer son inventaire au risque que Jihyeon lui sorte un nouveau commentaire désagréable. D'ailleurs, comme tu l'as si bien dit la dernière fois, tu ne me connais pas. Tu t'imposes chez une inconnue alors je te demande de me montrer un peu plus de respect à partir de maintenant. Elle le fixe un moment à la recherche d'une expression familière sur son visage, quelque chose qui saura la rassurer un minimum. Elle sait bien qu'il risque de ne pas prendre ses paroles au sérieux mais elle veut lui prouver qu'elle a changé et que c'est en partie sa faute. Après son départ, elle a beaucoup souffert de solitude, son père étant toujours aussi dévoué à la brigade, il était plus présent et n'a malheureusement pas su percevoir les signes de sa fille qui se désintéressait peu à peu de l'école et avait besoin de trouver l'attention par d'autres moyens.

Inscription : 15/07/2020

sister's blade
@bang soojin

jihyeon n’est que bien trop heureux de prétendre s’intéresser à l’intérieur de son appartement pour lui laisser le temps d’enfiler une tenue plus convenable. à peine a-t-il passé le seuil de la porte qu’il se sent saisi de doutes. était-ce réellement une bonne idée que de revenir ici après leurs derniers échanges ? n’aurait-il pas dû tout simplement accepter qu’ils avaient tous les deux changé, que leur vie les avait tout simplement menés vers des chemins destinés à ne plus se croiser ? il avait tenté d’y croire ; mais en vain. quoi qu’il fasse, soojin revenait hanter ses pensées avec la même intensité. privé de sommeil et peut-être bientôt de sa sainteté d’esprit s’il se refusait encore à agir. alors il était revenu sur toutes les promesses qu’il s’était faites pour réussir à la retrouver, allant jusqu’à décrocher son téléphone pour rouvrir une vieille blessure amicale ((peu importe ce qu’il avait à faire pour s’assurer qu’elle aille bien)). et une fois à l’intérieur, il se sent obligé de céder à la curiosité. son regard qui cherchait avant tout à la fuir finit par s’intéresser réellement au décor dans lequel il se trouve. l’appartement est minuscule, meublé du strict minimum et ne dénotant d’aucune preuve que quelqu’un se serait approprié l’espace. les habituelles photographies qui ornent d’ordinaire les murs sont ici absentes ((pas étonnant compte tenu de l’énorme caméra trônant au centre de la pièce)). il ne peut s’empêcher d’être déçu, aurait aimé en apprendre un peu plus sur sa vie, et son entourage. s’il sait qu’elle semble toujours en contact avec daeryong, qu’en est-il de ses autres anciens amis ? et surtout, quelle influence l’a menée à la vie qu’elle mène aujourd’hui ((car il refuse toujours d’accepter qu’elle en soit arrivée là de son propre chef)).

« c’est pas comme ça que je t’ai appris à parler. » finit-il par déclarer, abandonnant son inspection des lieux pour reporter son regard sur elle ((et soulagé de découvrir le pull qui la couvre à présent)). trop d’interrogations se bousculent dans son esprit quant à l’occupation qu’a choisie sa soeur et il essaie de les chasser une à une, de les faire disparaître. « oh j’ai coupé les ponts avec tout le monde, ne t’inquiète pas. » pas qu’avec toi. l’insinuation flotte dans l’air comme pour alléger sa conscience ((vaine tentative)). « je ne crois pas qu’il était ravi d’avoir de mes nouvelles. » euphémisme comme on n’en fait plus. mais ce n’est pas de lui qu’il est venu parler, mais de soojin. peu importe comment il est parvenu à la retrouver, l’important est qu’il se trouve chez elle, prêt à faire amende honorable pour son attitude précédente. « peu importe, je prendrai ce que tu as. » répond-il à sa question. il a déjà tenté de régler ses problèmes avec toutes les sortes d’alcools possibles, rien de plus ne saura lui donner le courage de traverser la discussion qui les attend. il finit par aller s’asseoir sur le bout de son lit, écoutant ses instructions, essayant de lui prouver qu’il n’est pas venu ici que pour lui faire des reproches. « t’es pas une inconnue, j’aurais pas dû dire ça. » bien qu’il soit toujours relativement en colère contre elle, il regrette la cruauté de ses paroles. « tu as raison je te dois un peu plus de respect, mais soojin tu peux pas continuer à gagner ta vie de la sorte. » et peu importe tous les arguments qu’elle pourra lui opposer, c’est bien l’unique chose sur laquelle il n’est pas prêt de céder. les photos qu’il a découvertes sur son téléphone hantent encore son esprit, malgré toutes ses tentatives de les faire disparaître. il ne sait comment la regarder sans repenser à ces clichés, à ce que d’autres esprits sales peuvent s’imaginer en les regardant. mais pour la convaincre, c’est à son tour de se montrer honnête. et jusqu’à quel point ? « j’ai un meilleur moyen pour qu’on ait de l’argent. mais je dois te parler de mon père, le vrai. »