when the party's over ; flashback.

I'M COMING HOME,
I'M ON MY OWN. ♪
ft. @bak eren

glacial ;
hivernal.

foutrement gelé.

en froid, ainsi étaient-ils. pour une broutille, une futilité — querelle habituelle. intemporelle, éternelle. par chance, leur haine ne durait qu’un temps. quelques minutes, quelques heures.

elle lui pardonnait tout. son tempérament, son entendement. ses pulsions, ses révulsions. elle n’était pas rancunière, la môme. tout du moins, pas avec lui. eren pouvait orchestrer ce qu’il désirait, elle finirait par lui pardonner. le gracier, le disculper.

l’épargner.

avec le temps, tout s’en va. lorsqu’elle se retrouvait énervée / ô agacée / elle s’écartait. pour mieux revenir, s’épanouir. elle ne pouvait se tenir loin de lui, elle ne pouvait arrêter de penser à lui. elle ne pouvait s’exiler. à croire que son existence tournait autour d’eren ; uniquement.

elle se revenait, sans arrêt. comme l’affirmait cette visite à l'improviste. la serrure se déverrouilla, dotée d’une clef. après tout, ils ne pouvaient s’entrevoir chez anna ; résidant chez son paternel. malgré les rayons de l’hélianthe qui perçaient la voûte céleste, l’appartement était noir.

sombre, obscur.

hangover, pensa-t-elle. la môme wang était au courant qu’il avait passé sa nuit aux côtés de son ; puisqu’elle devait se rendre à cette fameuse festivité. une énième prise tête, et elle avait refusé. elle avait fait la morte, se refusant de répondre aux dizaines d’appels que lui avait laissé eren.

elle était énervée ;
— agacée.

et la nuit l’avait apaisée.

calmée, elle s'était rendue à son habitation. elle déposa ses affaires dans le salon, errant jusqu’à sa chambre. elle s’engouffra dans cette dernière, minimisant ses bruits. la porte grinça, le parquet craqua. elle s’installa à ses côtés, au bord du lit. elle passa machinalement une main dans les cheveux de l’endormi, ses tiges osseuses s’échouant contre sa joue. sa paume effleurant sa mâchoire, délicatement.

« — Debout, sleepy boy. Ça va ta tête ? ».

elle ne savait pas ce qu’il s’était passé. elle n’en avait pas la moindre idée, pas la moindre pensée. elle se trouvait juste là, à masser doucement son cuir chevelu. les festivités semblaient avoir étaient rudes, vu l'état du chinois. assoupi, engourdi. elle ne redoutait aucune révélation, aucune déclaration qui lui briserait le cœur.

à jamais.

pourtant, l’épée de damoclès se tenait au-dessus de sa tête. haletante, sanglante. prête à lui couper la tête ; à lui ôter toute croyance en l'amour.

« — Je, ... je suis désolée pour hier, j’ai pas assurée. J’espère au moins que tu t’es amusé à la soirée de Son ».

c a u c h e m a r

ses dernières nuits en avaient été remplies, celle-ci n'avait pas fait exception. il y avait des ombres, des monstres, des bruits, tout un tas d'horreurs qui l'avait suivi, durant tout le temps de son sommeil. y'avait le son de la musique, aussi, les lumières des stroboscopes, la drogue, l'alcool. surtout l'alcool.

il n'aurait jamais dû aller à cette soirée, eren, et il le savait, déjà rien que parce qu'anna n'avait pas voulu le rejoindre, parce qu'ils s'étaient disputés, parce qu'il avait tendance à faire n'importe quoi lorsqu'il était fâché.
et pourtant, il l'aimait, et il avait désespérément essayé de la joindre, il aurait même quitté cette soirée pour la rejoindre, pour s'excuser, pour passer la nuit dans ses bras, pour tout effacer, pour tout pouvoir recommencer, comme à chaque fois, sans qu'aucun ne se lasse, sans qu'aucun ne soit assez fort pour tout arrêter.

il avait de la chance de l'avoir, car elle lui pardonnait tout, toujours, quoi qu'il puisse se passer, elle était courageuse aussi, eren n'était pas si facile à supporter, âme perturbée, traumatisée, il n'était pas facile de le canaliser.

hier soir, l'gamin avait bu, trop bu, ses messages ne devaient plus ressembler à rien, sa voix, dans la messagerie vocale d'anna, devait elle aussi être bien ridicule. il n'avait pas les idées claires, eren, juste brouillées, comme sa vision, et anna ne répondait pas, elle s'était effacée, et l'angoisse venait rapidement gagner le garçon qui trouva du réconfort ans d'autres bras. ça n'excusait rien, ça ne justifiait rien.

et il regretta au moment même où il entra dans cette chambre, isolée de la fête, il regretta, mais il n'arrêta rien, et lui-même se blâmait pour ça, lui-même ne comprenait pas.

il rentra, eren, l'esprit vidée, et il se laissa tomber sur son lit, sans même se changer, le réveil serait difficile, d'autant plus qu'il était rongé par la culpabilité.

ce n'était même pas son réveil qui le tirait de son sommeil agité, non, mais la main de sa bien-aimée, sa voix, aussi, ça aurait du être merveilleux, surtout qu'elle était venue pour s’excuser pour la soirée. eren, lui, se redressait avec difficulté, il le savait, que la gueule de bois l’assomerait.

et comme c'était horrible de la voir lui sourire, s'excuser, regretter, alors que lui s'était déjà vengé, de la pire des façons, il n'aurait jamais pensé faire ça, ça ne lui avait rien apporté, rien d'autre qu'une pluie de regrets. "pas vraiment."' qu'il lui disait. il avait passé la nuit à l'attendre, à la retrouver, d'une autre façon, de la mauvaise façon. il la regardait, plongeant son regard dans le sien. elle savait déjà, et si ce n'était pas le cas, elle le comprendrait très vite, elle le connaissait trop, elle pouvait lire en lui comme dans un livre ouvert. "j'ai merdé." trop évasif, et pourtant, il ne voulait pas avoir la responsabilité de lui avouer la terrible vérité. "j'suis désolé."

elle ne lui pardonnera pas, cette fois, et il le comprendrait.

@wang anna

I'M COMING HOME,
I'M ON MY OWN. ♪
ft. @bak eren

le choc ;
qui suffoque.

étrange sensation,
déflagration.

une secousse,
une frousse.

« — Pardon, tu ? ».

elle avait entendu, la môme. elle avait parfaitement compris. ces paroles. elle les avait même comprises avant qu’il ne les prononce ; par ses iris emplies de culpabilité. elle ne voulait pas y croire, non. c’était impossible. elle aurait aimé que cela soit faux. qu’il la taquine, qu’il blague — humour trouble. ses tiges osseuses quittèrent brusquement la chevelure du concerné. brusquement, abruptement.

sa mâchoire s’était serrée,
son nez s’était plissé.

elle s’était levée, anna.

« — Je suis passée t’acheter des cachets pour ton mal de tête avant de venir, ils sont sur la table ».

avait-elle déclaré, glaciale. ses points s’étaient serrés, laissant ses phalanges se blanchir. elle ne savait pas comment réagir, que dire. elle se contenait pour ne pas exploser, pour ne pas imploser. elle ne pouvait pas se laisser aller, se mettre à pleurer. cette nouvelle venait de la briser — foutrement secouée. elle tentait de garder la tête haute, d’être forte. pourtant, tout ce qu’elle désirait c’était s’éclipser afin d’aller se vider de ses larmes — dirigée par un vague à l’âme. elle ne pouvait le regarder dans les yeux, par peur de découvrir autre chose. d’en apprendre plus, de déceler une énième trahison. elle avait envie de lui cracher son venin en plein visage, mais elle savait qu’elle n’y arriverait pas.

choquée.
attristée.

« — J’te laisse ».

avait-elle articulé, ses mirettes fixant le sol. elle s'envola alors, quittant cette chambre dont laquelle elle avait dormi plus que dans son propre lit ces derniers mois. un an de relation, et une soirée avait tout brisé. elle s’empara de son tote bag dans le salon, prête à passer la porte lorsqu’elle s’arrêta brusquement. elle ne pouvait pas partir sans rien dire, mais elle n’en avait pas la force. elle voulait tout savoir, et en même temps rester dans l’inconnu.

parce que cela
faisait trop mal.

elle rebroussa finalement chemin, manquant de rentrer dans la silhouette qui s’était finalement levée — cherchant peut-être à la rattraper. seulement, elle ne voulait rien savoir. rien à entendre. ne plus avoir à le voir.

« — Tes clefs, j’en aurais plus besoin ».

l’objet en question fût lâché, tombant contre le parquet où se créa un bruit sourd — surface boisée attaquée. son regard n’avait toujours pas croisé celui d’eren, beaucoup trop fuyant. à quoi bon, elle sait qu’elle partirait au quart de tour de cela arrivait. ses paupières finirent par se clore ; foutu désaccord. elle tourna finalement les talons, décidée à se dérober — afin de pouvoir imploser.

loin,
loin de tout.