Jeu 28 Mai - 23:09 Invité But some kind of madness is swallowing me whole. @Park Alphée T’es sur le point d’exploser, Hana. Peu importe où tu te trouves, t’as l’impression que les murs se rapprochent de toi à mesure que le temps passe. T’étouffes. Beaucoup trop. Tu veux t’arracher le cœur et respirer à plein poumons. Tu veux plus avoir l’impression d’être sur le point de mourir. Tu ne veux plus être cette fille dont les émotions ont quitté chaque parcelle de peau. Tu veux vivre. Encore et encore. Tu veux vivre toujours plus. Alors tu décides de te servir toi-même au lieu d’attendre bêtement. Tu as le goût du risque et peu importe si ça peut foutre ta vie en l’air, de toute façon, tu ne sais pas si tu as un avenir. Tu veux sentir ton rythme cardiaque atteindre les sommets et tester ses limites. Tu ne veux pas lui laisser l’occasion de t’abattre, tu ne vas pas le laisser gagner. Tu veux avoir le contrôle, gérer comme toi, tu le souhaites. À ton rythme, endiablé. Tu cherches d’abord du réconfort auprès de ta mère que tu cherches du regard en arpentant chaque pièce. Cette maison, elle t’étouffe aussi. Trop grande. Trop spacieuse. Trop vide. Pas un seul visage familier dans les parages. Ca te brise le cœur. T’as l’habitude, Hana, de te retrouver seule avec tes démons. Tu te sens stupide à chaque fois qu’un espoir né dans tes yeux. T’as l’impression d’être une pauvre gamine, naïve. Mais tu ne peux pas t’en empêcher, à chaque fois, tu retrouves une once d’espoir, tu crois que quelqu’un va venir te sauver. Mais ça ne dure que quelques secondes, minutes tout au plus. Puis tout s’évanouit. Parce que ce qui se passe dans ta tête ne se réalise pas. Tu finis par te rendre compte que tu es seule, que tu l’as toujours été et que rien ne changera. C’est ton destin, Hana, tu ne peux pas y échapper. Regarde-moi faire, que tu te dis. Tu lances un défi à ton cœur malade, à la vie, à la mort. Si personne ne le fait pour toi, tu vas le faire toi-même, parce que tu excelles dans ce genre de choses. Du moins, c’est ce que tu te pousses à croire. Au fond, tu as cette petite voix, si silencieuse que tu as du mal à l’entendre, qui te crie haut et fort à quel point tu fais n’importe quoi. À quel point ce n’est pas toi. Mais tu t’en fiches, toi. Toi, tu veux sentir le vent te gifler le visage, tu veux que l’adrénaline coule dans tes veines, tu veux te sentir vivante. C’est en tout cas le sentiment que tu ressens à nouveau ce soir. Et tu sais exactement comment faire, avec qui le faire. Alphée. Ce n’est pas quelqu’un qui va te raisonner donc tu as besoin, non. Toi, la personne dont tu as besoin à cet instant précis, c’est quelqu’un qui va, au contraire, t’accompagner dans ta descente. T’as besoin de quelqu’un qui va te suivre ou que tu vas suivre dans la folie, sans vous juger. Alphée, tu sais exactement où le trouver. Il est parfait pour toi en ce moment. Il t’aide à oublier, même un peu, toutes ces questions qui te trottent dans la tête. Il te permet d’apaiser la douleur que t’impose tes émotions. Il arrive à arrêter cette torture l’espace de quelques heures. T’es sur le point d’exploser, t’as besoin de lui plus que jamais ce soir. T’attrapes ton sac et tu sors sans hésitation pour prendre place dans ta voiture. Tu ne laisses pas le temps à ton chauffeur de réagir que tu es déjà partie loin de ta résidence. T’en as rien faire de qui que ce soit, là, maintenant, tout de suite. Tu veux juste te mettre la tête à l’envers et agir sans réfléchir. Tu arrives presque naturellement jusqu’au bar où travaille Alphée, parce que tu connais le chemin par cœur tellement tu l’empruntes en ce moment. Ca te fait toujours rire, quand tu rentres dans ce bar. T’es clairement pas le genre de fille qui fréquente ce genre d’établissement habituellement. T’es une gosse de riche, toi. On pense que tu viens ici parce que ta petite vie t’ennuie, et tu sais qu’en réalité, il y a une part de vérité là-dedans. Même si toi, tu viens chercher quelque chose de précis, quelqu’un, plus exactement. “Hi, sweetheart !”. Tout enjouée, tu ignores les regards interrogateurs qui n’ont toujours pas l’habitude de ta présence et prends place au comptoir, pile en face du jeune homme. “Donne-moi quelque chose de bien fort s’il te plaît. Surprends-moi !” Tu lui offres le plus beau de tes sourires, comme pour l’amadouer, parce qu’il sait très bien ce que tu es venu chercher. “Oh, et dis moi que tu as bientôt terminé ton service et que tu es libre ce soir ?”. Tu n’as pas l’intention de lâcher prise quoi qu’il arrive, donc peu importe en réalité s’il est disponible ou non, tu vas faire de ton mieux pour le convaincre de rester avec toi. |
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