HANSEONG, 2020. L'astre solaire
domine sur la grandeur du
royaume de Corée, ses rayons se cognant contre la
couronne de sa
Majesté Haejo, dignement installé sur le
trône doré. Un roi, en apparence
aimé et respecté par son peuple, dirigeant une cité prenant à cœur ses
traditions mais accueillant à
bras ouverts la modernité de ce siècle. La
paix et l'harmonie qui subsistent tentent de vaincre les
tensions et discordes grandissant
secrètement au sein d'un
peuple divisé depuis fort longtemps…
familles aisées placées sur un
piédestal depuis des décennies opposées à la
classe populaire délaissée. Sa Majesté Haejo a entièrement
retourné la situation laissée aux mains de ses
ancêtres impérieux en tentant de rétablir un semblant
d’égalité des classes. Certains
l’adulent, d’autres le
méprisent, le
renient même.
L’opinion publique diverge depuis quelques années, vestiges de son
père tyrannique sur le dos : le peuple
n’oubliera jamais. Les riches regrettent leurs
pouvoirs brusquement
arrachés, les pauvres n’arrivent pas à oublier les
années d’oppression. Et le roi observe perché dans son
palais doré, tente de maintenir la
paix entre un peuple qui se
déchire. L’envie de satisfaire n’a fait que diviser…la
jeunesse militante rêve de
renouveau et les anciens, eux, regrettent les
politiques des prédécesseurs, jugeant les nouvelles lois
trop libérales, pas assez
traditionnelles. Les
tensions silencieuses grandissent, vrombissent dans les
rues où les riches doivent se mêler
aux pauvres tandis que les
classes moyennes fleurissantes dans le béton viennent perturber la
stabilité du royaume. Et tapis dans
l’obscurité d’une
ruelle mal éclairée, ils regardent, observent, attendent patiemment le
bon moment pour
attaquer.