Ah, le beau monde. Le beau monde, avec ses dorures, ses fioritures. Une belle salle, un lounge, plein à craquer. Byeol, elle n’aime pas cet univers. Elle ne s’y sent pas particulièrement à l’aise. Mais elle n’a pas le choix. Elle est obligée. Il faut travailler son réseau, qu’on lui disait. C’est une amie qui l’avait traînée là. Qui l’avait forcée à se pointer. Pour faire connaissance, prendre quelques numéros, quelques contacts. C’est donc sans grande conviction qu’elle s’était secouée, changée… Elle devait se fondre dans la masse, quoi de mieux qu’une belle tenue griffée ? Du Chanel, baby. Bien entendu, la tenue ne lui appartenait pas, mais était empruntée. Peu importait, après tout, non ? Elle la portait bien, c’était l’essentiel. A croire qu’elle était faite pour ça. Et qu’elle était née au mauvais endroit. … Ironie du sort, puisque c’était vrai.
Byeol n’était pas des plus douces, no sugarcoat. Alors ce brouhaha d’hypocrisie… Mouais. Elle prenait sur elle mais ne savait pas trop quoi en faire. Une coupe de champagne dans la main, elle faisait la conversation à qui le souhaitait, tant bien que mal, à parler de tout et de rien. Elle s’ennuyait. Elle s’ennuyait tellement, mon dieu. Et lorsqu’elle en eut enfin l’occasion, la belle n’hésita pas à tourner les talons. Partir. Elle avait l’impression de perdre son temps. Réseauter, peut-être, mais une autre fois. Là, elle saturait. Alors elle s’apprêtait à partir vers le bar, histoire de s’asseoir en attendant que son amie ait fini lorsque… « Merde ! » Langage très fleuri, comme toujours. On venait de lui rentrer dedans. A une seconde près, sa tenue Chanel ? Poubelle. Mais, calme Byeol, calme. Dans un tel évènement, on n’insultait pas de tous les noms quelqu’un juste parce qu’il avait eu le malheur de la bousculer. Même si ce n’était pas l’envie qu’il lui manquait. Allez, ce n’était rien. Rien. Nothing.

(ootd) tout se mélange autour de lui ; la musique lounge, le tintement des verres, les rires qui montent, intentionnellement soufflés au creux de son oreille. l'espace d'un instant, sieon est à peine conscient de sa propre existence. l'aura est enivrante, comme si tout autour de lui n'est que mirage. il a l'impression d'être un voyageur arrivé ici par hasard, observant la scène de l'extérieur, ses pupilles qui glissent sur ce corps alourdi par l'alcool, avachi sur son siège et prisé par les mains vagabondes qui s'y aventure -- son corps. il n'est pas lui. la réalisation est étrange, frappante d'un sens presque littéral. son coeur pris de sursaut, comme quand on se réveille d'un mauvais rêve, et le corps suit le mouvement. il bondit du siège, murmure de faibles excuses en prétextant devoir aller aux toilettes avant de quitter la table. sieon étouffe. il ne sait pas ce qu'il a pris dans la salle de bain mais ça coule dans ses veines, ça se mélange à l'alcool et ça brûle comme un mauvais poison. ou peut-être que c'est juste la vérité qui l'envenime. juste lui qui a un moment de lucidité toxique, lui qui réalise ce qu'il est devenu. lui, lui, lui -- ça n'a jamais été que lui, seul responsable. il n'aurait jamais du laisser ses parents faire, jamais du laisser les autres derrière. le seul auquel il ne peut pas échapper, c'est lui-même ; pourtant il erre, espère pouvoir le semer quelque part. son corps se heurte à celui d'un autre et pendant un court laps de temps il est ramené à la réalité. « oh. désolé. » réactivité limitée, son cerveau tente encore de ressurgir de la pile de regrets qui l'encombrent. le regard se lève vers l'inconnue, demeure sur ses traits sans doute beaucoup plus longtemps que ce qui est considéré comme acceptable. et les siens s'égayent, illuminés par des vestiges d'émotions dont il ne parvient pas à se remémorer la source. lui-même tout vêtu de blanc, comme un spectre qui ressurgit du passé. « tu ressembles à quelqu'un que je connaissais. »
what if it was all a dream?