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forum type réalité alternative mettant en lumière une monarchie fictive moderne située dans une corée réunifiée. rejoignez-nous à hanseong, princesse, ancien noble, majordome, rebelle démocrate ou simple citoyen en paix, où amours, complots, réputation, alliance et trahison entrent dans votre existence. KINGDOM COME est administré par cez, childish, moonset et modéré par niou, gouine b, overzone et midnight shadow ♡ le forum est optimisé pour google chrome ♡ le contexte, le design et l'ensemble des codes ont été faits par CEZ, CHILDISH et MOONSET, toute reproduction partielle ou totale est INTERDITE. | | | | khan yesun présence réduite |
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11/10/20 — cinquième version automnale, parfum de citrouille et feuilles qui tombent !! advert — obtenez 100 points de réputation en rejoignant le groupe des in my blood ou celui des shots fired ! advert — merci de respecter au maximum les origines de votre fc ! 21/05/20 — le forum a ouvert ses portes, amusez-vous bien ! | |
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Sam 6 Juin - 3:41 Invité crépuscule dans les lueurs, bleu qui devient orange. rose, peut-être. le nucléaire s’endort. clope dans les lippes, voûté comme une gargouille sur son socle bétonné. il regarde le jour disparaître. met fin à cette journée, il t’en supplie depuis ses pensées occupées. des cadavres de nicotines à côté de ses baskets mal lacées. les pupilles voyagent. perdu. il est perdu. c’était leur moment préféré. tous les deux assis là, à regarder l’astre se coucher. oiseau de nuit, contre oiseau de jour. si l’une aimait la beauté de la lumière, l’autre se languissait des étoiles. le mégot finit, comme les autres, sous son talon. il l’écrase, plus intensément que nécessaire. (hanté par elle) yunwoo, c’est qu’une carcasse maudite. il passe un doigt nerveusement sur une lèvre abîmée, le pouce sur son menton, essayant de réfléchir. et il se lève d’un coup. presque violemment. les muscles craquent, parce qu’il était assis depuis deux heures, au moins. les talons se tournent. c’était la première fois qu’il revenait là depuis dix longues années. à la place de la porte d’entrée, des murs branlants (récupération en métal et autres des décharges aux alentours) il n’y a plus rien. son repère secret. il avance doucement, franchi l’ancien seuil. oui, la racaille a réellement mis deux heures avant de se décider à, ne serait-ce que, regarder les ruines de leur passé en commun. et il marche sur une canette vide noircie par le temps, la pluie, la vie. il s’accroupit et pense à nouveau aux prunelles brunes de tout à l’heure. le regard dans le vide. elle était là.et immédiatement, son battant s’était arrêté. lui, il avait paniqué. (l’excuse du rencard crachée) alors quand il s’est précipité en dehors de la salle de répétition, abandonnant son voisin de pallier subitement, il s’est grillé. pris la main dans le sac. toujours un criminel qui fuit. il ne peut pas la confronter maintenant. alors il préfère revenir ici. les souvenirs lui remplissent la tête. les bons souvenirs. (les mauvais n'existent pas, dit l'autruche, la tête dans le sol) leurs fantômes qui hantent l’endroit. il se redresse et constate avec un sourire nostalgique qu’il y a toujours le pauvre matelas, caché sous les planches. il est dans un sale état (déjà qu’il était insalubre à l’époque) il le déterre légèrement et s’assoit dessus, sans peur de salir son futal déjà un pied dans la tombe. il tire une clope de sa poche arrière et l'allume. encore une. le vent dans les mèches. ça lui fait bizarre d'être là, à l'air libre. avant, c'était comme sa maison. maintenant, ce n'est plus rien. écho de sa relation avec elle. la voleuse d'amour. la voleuse de sa logique. elle est entrée dans son cœur, dans sa vie, pour y rester. et ça le tue d'y penser. il soupire en recrachant la fumée nocive. qu'il est con. stupide. naïf. est-ce que tu peux me protéger, qu'elle demande. tout ce que tu voudras, belle innocente. il n'est qu'un voyou au grand cœur. l'innocence sous les ruines, sous ses chaussures alors qu'il tend les jambes, posant les talons sur la tôle au sol, consumant sa clope comme un camé en manque. |
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Dim 7 Juin - 23:12 Invité D'habitude transcendée par la musique, entraînée par les chants sulfureux de la sirène Anna et du solaire Saem, Juri se perd, confuse et égarée, ses doigts s'entremêlent sur les cordes et les notes sortent erronées, Ren rouspétant après elle, que lui arrive-t-il ? Sa concentration n'arrive pas à se poser, son cœur n'arrête de palpiter, elle s'était promise d'avoir grandi et d'avoir changé toutefois, à la vue de Yunwoo, après dix ans il avait tant changé et pourtant elle l'avait reconnu comme on reconnait son propre enfant, sa respiration s'était coupée : Les couleurs saturaient, la lumière l'aveuglait et l'air lui était étouffant, son nez avait réussi à repérer l'effluve du tabac de sa marque préférée. Souvenir brûlant.PAF ! Elle revoit le sang et les ramens instantanés, le scooter volé, les rideaux noircis par la moisissure et les vieux posters déchirés. Puis elle retrouve ses bras, ses joues qui s'enflamment d'un timide amour inavoué, qu'est-ce qu'elle a pu l'aimer ! Sauf que Juri dévale la pente cauchemardesque : Yunwoo en train de se faire arrêter par la police, la tête du détective qu'elle a appris à haïr avec le temps, mais surtout, elle se revoit elle, faible et misérable, fragile petite donzelle. Elle retrouve son passé qu'elle fuit depuis tant et qu'elle ensevelit de jour en jour, une Juri qu'elle a du mal à reconnaître, étrangère. Elle a tant changé et pourtant, il a l'air de l'avoir reconnu tout autant. En un regard, c'est comme si toute l'armure qu'elle avait réussi à se confectionner s'était brisée en mille éclats. Si l'envie de lui courir après lui avait traversé l'esprit, si son prénom s'était mimé sur ses lèvres, pour autant, elle resta figée et inerte, les doigts sur son synthétiseur. L'excuse qu'il avait sorti, elle ne l'avait même pas entendue, la seule chose qu'elle avait constaté c'était la transformation grave qui s'était dénotée dans sa voix, la chaleur qui se dégageait de son ton, ses cheveux courts et disciplinés, ses yeux d'un ébène profond et ses traits mûris, Ô si poignant. Juri voulait plus, encore plus, de quoi imprimer cette réminiscence si nouvelle. La répétition finit, elle met d'abord vingt minutes à ranger ses affaires, traînant des pieds, traînant dans ses pensées. Ren tente de lui parler, Saem tente de causer, Sang soupire et Anna tente d'attirer son regard, mais rien. Plus rien, rien n'a d'importance à ce moment là. C'est un fantôme qui est revenu sur le trône de sa hantise, un portrait qu'elle ne peut éviter. Qu'elle ne veut plus fuir ou ignorer. Bien au contraire, il était temps pour la confrontation. Ses paroles sont prononcées dans la hâte, je dois filer, je dois partir, désolée, enfin décidée, la belle bassiste n'a même pas le droit à son clin d’œil habituel, son complice n'a aucune explication, Juri, sa nature l'appelle, sa réalité la ramène, petite fille à l'uniforme d'écolière part en recherche de son protecteur, le seul homme qu'elle a pu aimer. Cardiaque en folie, imagination en furie, instruments rangés dans leurs housses, elle file sur le trottoir, la chaleur de l'été vaguant dans l'air, les anses qui écorchent ses épaules, ses écouteurs qui tiennent par l'opération du saint-esprit dans ses oreilles. Faîtes qu'il ne se soit pas encore évaporé parmi le bitume de Hanseong, faîtes qu'il n'était pas juste qu'un mirage inventé.Tout se bat dans ses axones pour la faire culpabiliser, pour la faire oublier, pour la faire hurler, pour la faire chialer, trop de choses à exprimer, trop besoin de s'énerver et de se faire pardonner, Juri avait rêvé de ce moment sans espérer qu'il arrive un jour, le chemin qu'elle emprunte, elle n'a même pas besoin de s'appliquer à le suivre. Juri avait rêvé de ce moment à attendre que le crépuscule les réunisse une fois de plus. Aussi, arrivée à ce lieu qui lui était idyllique, ce lieu auquel elle se rendait en espérant qu'il y soit à nouveau pendant plusieurs années, dans le froid ou l'été, cet endroit culte qui fût leur foyer. Juri se stoppe devant la bigote, complètement essoufflée et inspire dans de violents spasmes, éprise d'une panique et d'une angoisse qui la ronge en concordance avec l'enthousiasme, l'excitation et l'envie d'y croire. Il lui faut quelques secondes pour reprendre contrôle de ses muscles puis elle pose ses instruments au sol, les jambes flageolantes, de petits pas, elle avance, sentant à nouveau l'odeur d'une fumée qu'elle aime particulièrement en passant le seuil de la porte. Non, non, c'est bien vrai tout ça alors ? Qu'on la pince, qu'on la gifle, elle n'y croit pas ! Les larmes gonflent ses paupières immédiatement tandis qu'elle pose ses pupilles dilatées sur Yunwoo, stationnée devant la porte tandis qu'il est sur matelas déglingué. Elle ouvre la bouche pour parler néanmoins sa gorge se contracte et sa main tremble et tout chez elle grelotte, une feuille dans un vent turbulent. Incrédule, ce n'est pas un énième fantasme, ce n'est pas un type qu'elle a pris pour lui dans la rue tel qu'il lui est arrivé plus d'une fois. Non, non, non, c'est bien lui ?Sauf qu'il y a un cul de clope à côté d'un vieux à elle, le rouge à lèvres qu'elle porte a gardé de sa couleur sur le filtre orangé, passé et présent mélangé. C'est sans aucune timidité; en le dévisageant, qu'elle se poste en face de lui, elle en revient pas. Vraiment pas. Le séant posé à terre contre un mur, toujours muette et bouche bée, il n'y a plus que Yunwoo qui retient son attention. Un alien si familier. C'est pourquoi quand un goût salé vient perturber sa langue, tout son faciès se tord d'une grimace amère, terrible sanglot arraché de son poitrail et ses paumes se jettent à ses joues pour étaler les fleuves qui les recouvrent, elle ne s'en était pas rendu compte. Ça se déverse comme un tsunami, toute la douleur de ce temps étiolé : émotions semblables à des déchets nucléaires, tu les enterres, tu les enterres mais ils sont encore bien chauds sous tes pieds, polluant tes champs de sentiments méprisés. Recroquevillée sur elle-même, Juri frotte son visage et pleure sans aucune retenue, cela fait bien longtemps qu'elle apprit que ce n'est pas un signe de faiblesse, que ça ne fait pas d'elle quelqu'un de vulnérable. C'est juste que maintenant, elle ressemble à un panda avec son eyeliner tout dégoulinant enfin qu'importe, il y a sûrement des millions d'autres choses qui peuvent étonner Yunwoo en cet instant. |
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Sam 13 Juin - 18:01 Invité il l'aimait. il l'aime.un peu. lâche au cœur mal rythmé d’une angoisse reine. la fumée se dégage de sa silhouette plantée dans les ruines de son passé. les prunelles étaient plongées dans les siennes. les sentiments qui le flinguent. mort d’un amour passé, révolu. (?) il se retrouve à se cacher de son présent dans un jadis écroulé sur lui-même. yunwoo l’ombre d’une racaille sous le charme de la demoiselle à sauver. changement de son regard apeuré, elle, la faiblesse qui s’est transformée en affrontement. la belle est devenue une bête aux cheveux longs qu’il a fui très rapidement. la cendre tombe sur le sol poussiéreux. le regard voyage dans le vide, émanation empoisonnée qui danse sous les yeux. elle est son fantôme qui erre sur sa carcasse. tiraillement de son cœur quand il pense à elle. juri, c’est la fin de sa raison. c’est le début de sa folie, dévastatrice de son futur. combien peuvent clamer haut et fort qu’ils sont allés en prison pour celles et ceux qui dirigent leur cœur ? yunwoo peut. yunwoo peut le crier. mais il est bien silencieux, dans les ruines de leur repère. beaucoup. ils ont rit, ils ont vécus. ils se sont effleurés la peau innocente. une caresse, un remède miracle à la vie pourrie. la décadence absente. ils étaient jeunes, naïfs. pureté qui suinte toujours des pores de l’ancien taulard. trentenaire épuisé par la vie. de la voir, son cœur s’est souvenu. soupire enveloppé d’une brume nocive. la tête baissée, les bras en arrière posés sur le matelas, soutenant son buste fin. elle apparaît dans sa vision périphérique. une chimère douce mais amère. la caboche se tourne doucement, clope pendue aux lippes rosées. le temps s’arrête alors que les paupières s’ouvrent, s’écarquillent. juri, juri, juri. elle est là. le myocarde qui accélère. effet cocaïne dans les veines. comme une drogue qui dilate les pupilles. il se redresse un peu, laissant les bras se promener devant lui, les mains perdus sur les cuisses. muet soudain. comme elle. et elle s’assoit en face. et il ne la quitte pas des yeux. et elle pleure. et lui, il tremble.passionnément. l’écho des larmes qui dévalent le visage. le blond bercé par la lumière rosé d’un soleil bientôt disparu. les étoiles naissent au dessus d’eux, le toit ayant complètement disparu. de deux doigts frissonnant, la cigarette se fait arracher des babines puis écrasée au sol. il avait tant imaginé cette scène. les rêves, ils étaient tous doux. les embrassades, les larmes. tant d’années sans se voir, se toucher. s’aimer. les cauchemars, eux, étaient brutaux. colère, ressentiment, dégoût. il se lève doucement, le thorax saccadé par l’angoisse. il avance vers elle, enjambant leur passé sur le chemin. les cadavres de nouilles instantanées. les devoirs chiffonnés de la lycéenne, des écouteurs qui ne marchent plus, des magazines de musiques. à la folie. debout devant elle, recroquevillée et abattue. les poings et la mâchoire se serrent. vision familière, celle qu’il ne pouvait pas supporter, dix ans auparavant. qui lui a fait du mal, cette fois ? c’est toi, yunwoo. les lèvres s’entrouvrent mais il ne peut pas parler. il écoute les pleures, se passant la main sur les lippes, s’écrasant les joues, comme pour vérifier qu’il ne rêve pas. et les jambes se plient, naturellement. impression de déjà-vu. « juri. » (je suis désolé) le destin qui les réunis ici. avec beaucoup d’hésitation, il pose une main sur son avant-bras. le contact lui envoi un frisson dans l’échine. il la surplombe, un genou à terre. « juri. » (ne pleure pas à cause moi) murmure-t-il dans un sanglot qu’il retient à la deuxième syllabe. délicatement, sans l’attirer, sans la bousculer, il l’entoure de son autre bras, posant son front contre la chevelure solaire. « juri. » dit-il encore une fois, coton dans la voix, le prénom qui se mêle aux échos des lamentations de la jeune femme. folie contre folie. il essaye de la calmer mais lui, il est aux bords de la rupture, également. après un long silence, quand les sanglots disparaissent et que leurs respirations se superposent, langue qui navigue sur la lippe inférieure, en face de l’oreille amie. « ça te va bien, les cheveux comme ça. » sourire aux lèvres, dans une tentative maladroite et impossible d’alléger l’ambiance, comme toujours. l’étreinte qui dure. déni d'un passé commun douloureux. il ne se rend pas compte qu’il s’accroche intensément, les ongles dans le tissu, les doigts qui brûlent sur la peau. |
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Jeu 18 Juin - 22:36 Invité Yunwoo assit là devant elle sur ce matelas, après tant d'années à faire le deuil comme si lui aussi avait été avalé par la mer, le corps enfin retrouvé. Traumatisée de l'absence, des départs et des au-revoir, les larmes coulent sur ses joues telle la dernière fois qu'ils se sont vue mais de soulagement, de surprise, de fortune, bénie par les cieux, les dieux, quiconque eut pitié d'elle pour faire tourner les vents et ramener la brise tranquille qu'il est. Il se lève et ça l’attaque, la crainte qu'il s'enfuit à nouveau, un dégluti et un spasme, l'odeur du tabac qui s'intensifie la tient en haleine, son regard amarré sur lui, ne pars pas, s'il te plaît ! C'est tranchant, chaleureux et intimement profond malgré l'étrangeté, des millions de secrets qui se dessinent dans ses iris. Entre assurance et vulnérabilité, il suffirait de quelques mots, d'un geste et la désillusion serait totale, l'angoisse et le découragement l'envahiraient. Mais il approche et le silence pend aux lèvres de Juri comme une ancre à un bateau qui lui désir suivre les flots, un cri muet à la liberté. Trop de choses qui se bousculent, une orgie de paroles et de sentiments, un festin que l'appétit ne ferait taire. Il est si beau dans la pénombre remarque-t-elle, son visage tout juste éclairé entre dans les rayons, un halo. La bouche du garçon se détend, une corde à un arc et la flèche est son prénom qu'elle entend à peine, un murmure dans le néant de cette peinture de Rembrandt, une réverbération sourde sur les tôles métalliques, la pointe se plante droit dans le mille. C'est une bataille, un champ désertique de peines et de chagrins pourrissant qui se trouve sur ses traits faciaux, une souffrance gravée dans le bois précieux de cette épiderme. Ô non, Yunwoo, elle secoue la tête parce qu'il est trop bon, ne lui tend pas cet air coupable, non, c'est elle la fautive, Ô combien non, c'est elle qui devrait chercher le pardon ! Les sentiments réprimandent dans sa gorge et sous ses paupières, l'acier frissonne à ses pieds, la lumière l'aveugle, les couleurs piquent et le cœur s'agite vitesse grand V. Juri tangue et chaloupe, la pression la détruit. S'en suit les lamentations qui détonnent, des pleurs stridents, petite fille de quatorze ans face à ses responsabilités, prête à tout sacrifier pour tout arranger. Une grande averse s'écoule et pire : Tempête sur l'océan, sel qui perle sur la donzelle et ruisselle et déferle comme la grêle sur le sol, ploc... ploc... ploc, on pourrait glisser dessus, sur les fuites du barrage fendu. La menotte de sa main sur son avant-bras, ça la réveille subitement et éveil un feu ardent, elle rend la pareille d'une force surhumaine, enfonce les ongles, rien d'un mirage, rien d'un enchantement, reste, reste, reste, s'il te plaît. Yunwoo, il n'y a plus que son prénom dans sa tête, un mantra d'une puissance incertaine. Dix ans, elle n'en revient pas, ce n'est plus un adolescent, à chaque écho de sa voix, c'est le rappel, la piqure, un homme dont les jours ont filé la laine de son état actuel : De cette personne en face d'elle qu'elle connaît et pourtant, plus maintenant. « J̵̵e̵ s̶u҈̷i҉s̴ t҈҉e̷l̷̷l̸҈e̸̵m̵̷e҈̶n̸t̸ d̶҈é҉s̶o҈̴l̸̷é̶̸e҈̴ » , aucune articulation, complètement incompréhensible, cela la fait presque glousser de ridicule, une hystérie douce et exonérant, Juri s'était trop retenue, elle s'était débattue tel un poisson hors de l'eau pour l'oublier cependant il est revenu, une bruine qui fait déborder le lac. La goutte qui fait déborder le vase. Et ça houle sur le plateau de sa passion, vague conquérante, impulsion qu'elle engage, loin de la timidité d'auparavant, loin de ses silences et ses hésitations, s'il prend des pincettes pour la prendre dans ses bras, Juri, furieux ouragan se jette contre lui manquant de renverser le navire. « Ho ! Yunwoo ! » s'exclame-t-elle enfin, vivement et rassurée, se berçant dans une marée de chaleur au degré délectable : Juri brûle et s'incendie d'un amour enterré, geyser bouillonnant, elle plonge dans le bain vaporeux de son affection cachée. Une éponge qui se gorge et dégorge à l'unisson. Elle est l'enclos autour du dos de marbre, une montagne qu'elle saurait gravir si besoin, ses doigts font la serrure autour de ce squelette qu'elle comprime de toute sa ferveur, sa flamme et ses tremblements, elle ne le laissera plus s'évaporer. Visage enfoui dans le pilier qu'est son cou, elle redécouvre un site exploré, archéologue de souvenirs épuisés, les mirettes qui se fatiguent et se ferment, lénifiées dans le noir qu'il offre, petits points rouges et bleus qui pétillent. Tendrement, presque innocemment, elle renifle, loin de la Juri aux allures de femme guerrière, un calme qu'elle empoigne, plus, donnez-en plus. Les secondes défilent, peut-être sont-elles des minutes, elle flotte sur tout ce qu'elle a à dire toutefois se met à rire à sa remarque. Le faciès encore trempé, elle se redresse pour lui faire face, à quelques centimètres de cette mine froissée et n'arrive plus à contrôler son sourire alors qu'elle essuie de son poignets son maquillage coulé. « J-Je sais. Merci. » Et ça lui donne envie de rigoler d'autant plus, venant oser caresser la mâchoire droite de Yunwoo arborant un trait noir d'eyeliner. « Pardon, je t'ai repeint. » Juri trace l'os sous la peau d'un air fasciné, respiration profonde, de son pouce efface la crasse, ça tape dans le poitrail, sa lippe se retrouve entre ses dents, une tentation qu'elle n'assume pas venant lui chuchoter à l'oreille, embrasse-le. Si seulement tout était aussi simple que suivre son intuition, trop de poids sur la balance, elle l'analyse de haut en bas puis s'accorde un soupire contrit, les sourcils se fronçant, lâchant son poignet sur ses jambes... « Yunwoo... » prononce-t-elle sans prudence mais avec beaucoup de désolation, « Dix ans ? ... » Une question sans réelle réponse, pourquoi aussi longtemps ? Et c'est à nouveau que sa voix se tord, mélancolie et tristesse qui se mélangent aux nuages, le rouge colérique se pointe au bout de son nez « Dix ans... ??! » Elle est si proche alors ça la ronge, ça la démange de le secouer, le pousser et extirper la vérité de sa bouche, « Pourquoi maintenant ? Pourquoi QUE maintenant ?! » Question légitime d'une gamine gardée dans le secret, elle n'avait jamais su l'issue du procès, de quoi que ce soit, il avait dit qu'il reviendrait rapidement, c'était le songe d'un espoir grand. Mensonges. La rancune de Juri lui donne une bonne excuse pour oublier qu'elle s'en veut car admettre ses torts, qu'elle n'a pas chercher à comprendre et à savoir, ce serait accepter qu'elle est responsable de plus qu'un meurtre, ce serait la peur de devoir endosser une chute et ne plus être cette fille forte : Juste une fille coupable et égoïste. Ce qu'elle redoute être profondément. « Je... Je... » Les grimaces défilent, les expressions sont en péril, la blonde dorée arrête la croisière et se détache violemment. « Je t'ai attendu... Je suis revenue si souvent ! » Son souffle lui manque, debout à piétiner, poumons qui éclatent, un asthme sous le déchirement, touchant la table basse avec encore des feuilles abandonnées de ses cours du lycée, marchant en cercle autour d'un paquet de chips qui traîne depuis ses débuts à l'université. « Depuis quand... Depuis quand tu es sorti ?! »Et peut-être est-ce là une précision qu'elle aurait autrefois cherché à éviter néanmoins, Juri a grandi, elle affronte, elle veut endosser. Pour lui, pour lui elle est prête à valider : Le fait qu'il puisse la haïr, le fait qu'il puisse la détester, le fait qu'il puisse juste, l'avoir tout bonnement oublié. Impensable, ça reste une probabilité, ça la flippe, ça la condamne, sauf qu'il le faut ! Maintenant, ou jamais. Pour Yunwoo, elle mettrait sa fierté, son avenir de côté et elle irait se dénoncer un million de fois, elle l'aurait fait et le ferait encore maintenant. Car elle l'a le courage et compte bien respecter ce qu'elle s'était promis : Rendre à Yunwoo sa valeur qu'il a osé délaisser. |
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Mer 1 Juil - 0:12 Invité son odeur, sous les doigts. une boucle de la crinière longue s’attarde sur la phalange du roi, esclave de la reine. le battant à l’excès de vitesse, qu’on l’arrête. il sombre. les mâchoires pressées qui font danser les joues. elle tombe dans son étreinte, piège de son passé. juri qui s’accroche, qui se cache au creux du cou de son ancien roi. ça brûle, sur la peau de l’homme. le choc de sentir son rêve l’encerclé avec les bras, il se redresse quelques secondes, décollant le front de la chevelure blonde. elle est forte. bien plus forte qu’avant. son prénom qu’elle prononce, une gifle pour son cœur. elle serre et lui, il s’avoue vaincu. il laisse sa tête à nouveau contre la sienne. les sanglots disparaissent. les corps tremblent. yunwoo ne sait pas ce qu’il fait. il ne sait rien. il n’a jamais su. c’est son instinct qui agit. gamin paumé depuis trop longtemps. quand l’étreinte se dissipe délicatement et que les regards se croisent. embrasse-la, dit la voix. tu as toujours voulu l’embrasser, dit son cœur. tu peux pas lui faire ça, dit la conscience. t’es toujours un moins que rien, dit le jugement. les rétines glissent sur les lippes rosées de la dame, mais le roi n’est plus qu’un bouffon sans pouvoir dans les veines, il abdique. aussi lâche que cette nuit-là, où leurs lippes se sont touchées (frôlées à la volée) délice innocent avant la déchéance et l’abandon. un adieu qu’il ne peut pas transformer en retrouvaille. le myocarde qui rate un battement quand elle efface les traces de son chagrin, noir, sur le coupant de sa mâchoire inférieure. il sourit, cachant son tremblement après le toucher. elle semble sûre d’elle. bien plus qu’avant. fierté dans les rides qui se dessinent autour des yeux. « c’est pas grave. » dit-il en baissant la tête, levant sa main pour la poser sur celle de juri qui quitte son visage de voyou. mais une hésitation de trop lui fait rater l’occasion, un train manqué de plus vers l’affection tant désirée. il avorte son geste rapidement. puis il s’écarte un peu. le marteau tombe. les lèvres s’ouvrent, mais les réponses ne sortent pas. la sentence est lourde. le doigt passe sur son sourcil balafré. « dix ans. » à peine murmuré. petit rire, la tête baissée, la main qui gratte l’arrière de son crâne. doigt sur la balafre. comme s’il peut oublier les années qui se sont écoulées. elles sont marquées, gravées partout sur lui. il l’observe alors qu’elle déambule sous les étoiles naissantes d’une obscurité grandissante. le soleil s’en va. le rêve avec lui. il est toujours à terre, un genou au sol, chevalier oublié. la belle, elle le tourmente de ses questions. des vérités. pour la protéger, yunwoo est devenu un traître. il a quitté leur refuge, leur tout. plus calme qu’elle, situation inverse. à l’époque, il était celui qui faisait les cents pas en remuant sa colère contre les bourreaux de la solaire. langue sur une lippe asséchée par les mots qu’il doit cracher. il se lève, rétablissant la réalité de leurs tailles respectives. « juri. » qu’il répète encore. un ton calme. « je sais pas exactement - cinq mois ? » (la vie s’enchaîne trop vite, il est déboussolé) « je voulais pas… » te mettre en danger. « je voulais juste essayer de reprendre un peu ma vie avant … » de te revoir. les phrases ne se finissent pas. parce que ça le pique. ça l’irrite. « être plus... » ça pourrait s’arrêter là. être plus. plus digne de toi. plus qu’une racaille. plus qu’un sacrifié. il ne veut pas d’une pitié. il se frotte agressivement l’arrière de sa tête, décoiffant la tignasse puis l’aplatissant rapidement après. puis il se met à rire, se moquant de sa propre incapacité à faire des phrases entières. elles reviennent, les larmes. elles s’étaient échouées sur les joues il y a dix ans, et les revoilà. mais il les retient. « t’as pas tenu ta promesse, tu devais m’oublier et pas revenir ici. » idiot, idiot, idiot. il s’avance vers elle, piétinant ce qu’elle faisait attention de contourner. « pourquoi t’es là, juri ? » c'est sérieux. sec. un peu froid. il est paumé. eux deux, là. il l'a rêvé, fantasmé. idéalisé, peut-être. il lève les yeux au ciel, sans plafond. le cou tatoué offert aux rétines de sa protégée éternelle. « je voulais que t’oublies tout, pour être heureuse, mais tu pleures, encore. à cause de moi ? » la voix craque un peu. il est proche, il la domine d’une tête et d’une tension soudaine. il est triste. accablé. « tu devais vivre ta vie sans moi… » murmure-t-il dans une rêverie passagère, comme s'il se parlait à lui-même. et il y a une larme qui tombe. il l’a fait disparaître presque instantanément dans une petite claque, poussière d'étoile dans l’œil. il baisse enfin sa tête pour la regarder. on oublie le sillage humide sous sa paupière. jure-le moi, jure moi que tu m'oublieras et que tu sauveras le monde. t'as pas le choix, juri. « tu devais m'oublier... » comme une remontrance… d’il y a dix ans. si c'était si simple. il se rend compte de la chose impossible qu'il avait imposé à son amour. il serre le poing. il a envie de se frapper. il a envie de l'enlacer, encore et encore. mais il ne fait rien. rien. rien.pourquoi t'as pas tenu ta promesse, pourquoi t'es revenu ici, pourquoi est-ce qu'on s'inflige ça ? dans le regard de l'ancien taulard, il y a beaucoup de questions. et de souffrance. mais il y aussi des éclats de joies, quand les pupilles croisent celles d'en face. |
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| | dying sun (juri) | |
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