Le message avait était envoyé d’une main encombrée et tremblante. Assistante les bras remplie de croquis et d'échantillons de textiles en tout genre. Travail quitté à une heure peu raisonnable et pourtant elle n’est pas la dernière à partir. Patron laissé derrière, dernier homme debout. Poussé par son besoin créatif et le mélange caféine/boisson énergisante, ingérés il n’y a que quelques heures. C’est en dernier recours que son assistante l’a appelée, Zuko, SMS à moitié paniquée à moitié désabusée pour dire au jeune adulte que l’homme était encore entrain de se tuer à la tache.
Il était déjà dans les bars, le petit. Début de soirée déjà fini, bière et bouteille de soju qui jonchent déjà la table alors qu’il finit les derniers apéritifs . Il s’apprête à suivre ses amis dans une ronde d’alcool, dance et d’autres substances. Une routine qui dure depuis trois longtemps. Un cycle inutile dans lequel le jeune homme se complaît gracieusement. Habitude qui agite ses parents et agace la chef de famille.
Un plaisir coupable qui pourrait attirer beaucoup de problèmes à Zuko. Il n’en avait pas grand chose à faire, enfant qui se laisse porter par sa seule envie. Être sociable pour remplir son temps « You coming bro’ ? » Les autres sont déjà tous debout, note payé et sac récupéré, ils n’attendent plus que lui. Il n’hésite pas un instant « Sorry guys I have an urgency I have to take care of » Il peut déjà entendre les quelques grognements de ses amis, les plaintes de ses sunbaes qui utilise leurs âges afin de la manipuler. Il n’en entend rien « I will get you back on it ! I promise ! »
Quelques minutes plus tard et il est dans les rues, un sac de nourriture à la main, il se dirige vers les bureaux de Rabbid God. Son plat préféré, d'un des meilleurs traiteurs, car Zuko connaissait assez le plus vieux pour savoir qu’ il ne fallait pas interrompre sa précieuse concentration créative sous peine de représailles, surtout les mains vides. C’était une question de survie à ce niveau et le jeune homme voulait profiter de la soirée, pas se prendre la tête avec l’ainée qu’il chérissait. C’est sans encombre qu’ils rentrent le code digital et qu’il entre dans l’atelier comme si les lieux lui appartenaient. Sac à la main et sourire aux lèvres alors qu’il voit le plus vieux plié au dessus des tissus et patrons. Il a l’air si concentré que Zuko se sentirait presque mal de le déranger dans sa création. Mais c’était pour son bien et lui aussi était affamé. Le paquet et pausé sur la table sans réelle cérémonie. «  Guess who’s back ? » Regard noir qui rencontre son sourire lumineux, il espère que son physique lui évitera de se faire tuer par l’ainé. « It’s your favorite dongsae » Le masque et son bucket hat tombe alors qu’il se laisse tomber sur un tabouret. Définitivement, à l’aise comme à la maison, il commence à déballer la nourriture en rangeant discrètement les patrons dans un endroit plus sûr. Une tache et c’était la fin pour lui. « Your assistant was worried so she sent me a message, you need to at least eat something, I know you, artiste people love to design until death take you but I want you around for at least a bit longer. » Déclaration longue, qui lui a permis d’étaler tout son festin. Plats à partager et side dish pour nourrir au moins trois personnes, mais le petit Ma était décidé à ce qu’Ilsan mange à sa faim.

Il entre tranquillement dans la salle remplie de fabriques et de vêtements en construction. Les dessous de Rabbid God, grand nom lancé et en pleine expansion. Nouvelle marque prête à devenir, favorite des critiques de la Fashion Week. Prêt-à-porter qui étonne et surprend. Vêtements fins, vêtements qui secouent les codes de la mode et qui en dérange certains par la même occasion. Il déboule dans cet empire de tissus, un peu paumé le petit Zuko. Il entre dans un monde ou il n’est que spectateur, consommateur de vêtement haute couture. Style alternativement bon, Zuko il fait à moitié un effort, vêtement oversize qu’il choisit sans vraiment y faire attention et prend avec encore moins de soin. Ce qui l’a plus d’une fois sauvé de la catastrophe est la palette majoritairement sombre de sa garde-robe. Ça et les chaînes et le maquillage occasionnel introduit par ses amis. Tout ça, pour dire qu’il n’avait que très peu de mérite personnel dans la manière avec laquelle il s’habillait.
Un goût minimal et des moyens importants, rien de plus, rien de moins.
Certaines personnes pourraient tuer pour mettre les pieds dans cet atelier. Pour pouvoir se perdre entre les stations de travail, les étoffes et les patrons.
Zuko ne leur lance qu’un regard discret, en revanche il serait presque prêt à tuer pour l’homme inconfortablement recroquevillé sur la table au milieu de la pièce. Bureau qui en impose, géant au milieu de la pièce, centre décisionnel au milieu du cyclone d’activité en journée, seul point encore en activité dans la nuit.
At this point, Zuko imagine que l’homme était simplement poussé par sa passion et le litre de café qui trône à ses côtés. Habitude que ses assistants essayent de minimiser, peur pour sa vie qu’il risque d’écourter par la suite. Et c’est dans ce but que Zuko rentre en jeu, offrande de paix envoyée pour apaiser le grand Manitou. C’est avec le sourire qu’il l’accueille le plus vieux, c’est de par ce sourire que Zuko sens son cœur exploser. Papillon qui remonte et s’affole dans ses entrailles. Émotion qu’il ignore pour se déconcentrer vers le sujet principal.
« Of course i am ! You’re still here all alone and starving aren’t you ? What will you do without me ? » Sourire qui prend place sur ses lèvres. Corps qui se relève avec une petite fierté. Festin installé devant eux avec frénésie. Offre qu’il ne veut pas voir refusée. Affaire de vie ou de mort.
Pause forcée qu’il accepte gracieusement, sourire qui s’agrandit sur le visage de Zuko alors qu’il se laisse tomber dans la chaise en face de son ainé. « You know damn well, that none of my plan are as important as you » Disquette de coureur de jupon qui le fait lui-même ricaner « Don’t worry for me hyung, i rather stay with you than haunt the club of Seoul » Pour être honnête s’il pouvait finir ses soirées sur le sofa confortable du plus vieux, il le ferait sans hésitation.
Félicitation qui se fait entendre, sang qui monte facilement à la tête aidé par l’alcool toujours dans son corps. « Only the finest dishes for the best hyung ! » Phrase toutes faites encore une fois. Béquilles sur lesquelles il se repose encore et toujours. Sentiment qu’il renie, préservation de sa santé mentale. Adoration pour ce Hyung qu’il hérite au rang de dieu créateur. Talent qu’il ne pourrait jamais égaler, qu’il se contente d’admirer au plus prés. Bruit des baguettes, il regarde l’ainé droit dans les yeux « Now est up or it’s gonna get cold » . Première bouché dévoré et il prend finalement le temps de regarder autour de lui. Regards attirés par les sketches colorés et les brouillons par millier. Papier dont il se saisit, œil curieux, presque des étoiles dans les yeux qu’il a le petit.  « So what the concept of all of this ? You already have some ideas ready or not ? » Fashion Week qui arrive à grand pas selon ses quelques amis passionné de mode. Zuko qui regarde cette agitation depuis le banc de touche. Émerveillé par le résultat, bouche ouverte en admiration aux heures de travail mis dans une seule pièce.