holocene

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And at once, I knew
I was not magnificent
@nam jisoo, ootd.

il n'arrive pas à se décider, à savoir si c’était une bonne chose ou une mauvaise chose d’être envoyé à des milliers de kilomètres de l’épicentre du pouvoir. une mauvaise chose, il est écarté de ce qui se passe, il ne peut pas suivre les choix pris, ni écouter aux portes silencieusement, et le temps s’écoule différemment au palais : toujours plus rapidement qu’ailleurs, un train d’avance sur l'heure normale des gens normaux.
une bonne chose, il peut enfin arrêter de retenir sa respiration entre les murs dorés. bien sûr, mission officielle implique représenter la corée à l’étranger, implique devoir sourire et serrer les mains tendues, politesse ancrée dans chacun de ses mouvements. mais à partir du moment même où il pose les pieds sur le tarmac, vent contre son visage, bruit familier de valises roulant contre le gravier que bien évidemment il ne tire pas lui-même, l’impression de n'être plus tellement relié aux lois de ce royaume s'insère entre ses os, en plein milieu de la cage thoracique. l'avion est déjà apprêté, il tente de travailler en s’installant, des feuilles s’éparpillant sur la table, un regard à minhyung s’installant juste en face de lui. il se demande si ça ne serait pas plus simple d'être entré dans la brigade, d’être promené dans un avion privé dans les airs. le confort de ne pas avoir d'enfant hurlant pendant des heures, la place pour allonger ses jambes, la pression procurant des idées floue ne change pas. des mauvaises idées, des idées très floue sur les clubs privés des mile high club, et devoir travailler pour ne pas se laisser aller. techniquement, le pilote et l’hôtesse présente à bord ont signé des accords de confidentialité… noha se concentre sur les ébauches d’écritures sous ses yeux, des lunettes mises à contre-coeur pour le vol, qui finiront par tomber quand le sommeil l’emporte. finir par se réveiller quelques heures plus tard, énervé que personne n’ait pensé à le réveiller et que maintenant les courbatures pâment ses gestes, se rendormir en allongeant son siège cette fois-ci.
les quatorze heures de vol n’ont rien pour le rendre plus aimable quand finalement l’avion atterrit au sol, souriant malgré tout à son garde du corps, « if the cab isn’t ready at the exit of this lovely airport, someone is going to get fired » il ne peut pas s’étirer car ce n’est pas princier, se contente d’étendre sa tête pour y chasser les vestiges d’engourdissement. ce ne sera pas sa première fois dans la ville qui ne dort jamais, mais il ne peut pas dire qu’il est à l’aise dans cette jungle urbaine, loin des habitudes commodes de sa ville natale. et tandis qu’ils avancent, « i certainly hope the driver isn’t going to try to talk to us or anything, americans really are way too friendly »

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noha // jisoo

@khan noha

king of coney island, raising hell all over town (ootd) ☽ il n'a pas voulu venir. retourner sur ses terres natales lui secoue l'estomac - il sait qu'il se retrouvera dans la même ville que son père pour la première fois depuis dix ans. et ses affaires ne l'attendront pas non plus. des jours passées loin d'hanseong sont des courses perdues, de l'argent jeté, bêtement piétiné. et pourtant il a dû serrer les dents, acquiescer lorsque son altesse lui a proposé (( ordonné )) de l'accompagner.
et il se retrouve à tirer les valises, à suivre en silence, la mâchoire contractée, les doigts resserrés contre les sangles des sacs pendant qu'on le traîne jusque dans le parking où on attrape les bagages pour les installer en soute, puis on déroule l'escalier pour qu'ils entrent. il ne parle pas en s'installant en face de lui. l'observe rapidement sortir ses papiers, n'ose pas tout de suite y jeter un coup d'oeil - il sait que le prince s'endormira. se fait patience jusqu'à que ce soit le cas.
rien d'intéressant pour lui, rien de croustillant, rien qui ne pourra l'aider à le (les) détruire. il se retient de soupirer. regarde son altesse dormir à poings fermés avant de se détendre, trouver le sommeil à son tour - il est court, agité, mal à l'aise sur le fauteuil en cuir.
se réveille une heure avant l'atterrissage et profite de ne pas être épié pour gérer ses affaires, les doigts pianotant sur le téléphone, il gueule par text messages, donne des ordres, gronde...ironique lorsqu'on sait que derrière le téléphone c'est lui que l'on commande.
l'avion se pose au sol. les oreilles sont bouchées, ses tempes vibrent, et la voix de noha lui donne des frissons dans le dos. il doit rester calme. il sait pourquoi il fait ça. pourquoi il est là. et pourtant sa nature reprend le dessus malgré qu'il s'empresse de commander un taxi. " aren't you supposed to have a fucking personal driver waiting for you or something ? aren't you gonna die if you get in a cab like the peasants, your highness ? " amertume. il ne devrait pas parler comme ça à son patron, mais il l'a laissé passer trop de fois. et il sait, avec expérience, que le prince aime qu'on lui parle mal - peut-être pas dans ce contexte, mais jisoo en a pris l'habitude.
et lorsqu'ils avancent dans l'aéroport vers les sorties privées c'est le corps entier qui s'emballe, le coeur qui cogne, l'estomac qui se noue, les joues qui s'empourprent. il est à la maison. et il devrait rester sur ses gardes, comme n'importe quel garde du corps, mais à ce moment-même, il ne serait pas capable d'avoir les réflexes nécessaires pour protéger son altesse - la tête ailleurs, le coeur loin. il tente de se recomposer. " yeah well, you could just walk to the hotel if you don't want to be disturbed. fucking royals. " la dernière phrase entre ses dents, pas assez fort pour que noha ne l'entende.
et il ne sera pas viré aujourd'hui, parce qu'un taxi les attend à la sortie. il ouvre la portière à son altesse, aide le conducteur a fourrer les bagages dans le coffre et entre, côté passager, toujours. l'anglais parfait - trop parfait lorsqu'il donne l'adresse. " mandarin oriental. don't take the 8th avenue, though, there's probably too many people at that time of the day" il connait l'upper east side et ses heures de pointe.
le chauffeur a un accent, observe le prince par le rétroviseur d'un air curieux, presque méfiant. et jisoo se souvient des paroles de ce dernier, alors il engage lui-même la conversation pour l'énerver. la pluie et le beau temps. les rues bondées. le dernier match à la télé.
c'est comme s'il n'était jamais parti. et il a presque le coeur serré lorsqu'ils doivent se séparer. il le paye via l'application en y laissant un trop gros pourboire - ce n'est pas son argent, de toute façon.
les valets accourent et attrapent les valises, promettent de les monter en un seul morceau. le check in est rapide, prince privileges, et lorsqu'ils arrivent dans l'ascenseur, le plus vieux ne daigne pas lui adresser un regard. il doit accompagner le prince dans sa suite et redescendre prendre les clés de sa propre chambre. " i hope that driver wasn't too talkative for you, your highness. "

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@nam jisoo, ootd.

il le laisse lui parler ainsi, on mettra cela sur le dos de la fatigue. une fois de plus, dans la longue liste des fois où minhyung diverge de la norme. pour l’instant, cela l’amuse, de le sentir si amer envers cette institution pour laquelle il est pourtant dévoué, enchaîné. un charme ironique à ses mots, qui n’arrivent pas à l’atteindre. non, s’il voulait vraiment faire mal, il y aurait une montagne de sujets différents à aborder plutôt que le fait de prendre un taxi dans une ville trop bruyante. c’est ça, il se rappelle, le bruit incessant lointain des camions de pompier ou autre ambulance, leur sirène retentissant plus fort qu’à hanseong, à moins que cela ne soit imaginé dans sa tête. « it’s about saving money, you know » alors qu’ils viennent de prendre un jet privé, « you’d like that, don’t you ? » répondant par une autre question. c’est étrange d’espérer que son garde du corps n’ait pas envie qu’il meurt, ce n’est absolument pas normal, mais il n’a jamais trouvé utile de se sentir surveillé en permanence. sa vie n’est pas en danger, il n’est pas si intéressant. peut-être qu’il disparaîtra comme l’eau a fait disparaitre la méchante sorcière de l’ouest.
il ne disparaît pas. noha n’apprécie simplement pas discuter avec des inconnus alors qu’il doit le faire assez souvent juste de par son existence, et entendre des gens parler après des heures de vol commence déjà à rendre réel les maux de tête. il lève les yeux au ciel, ne fait pas assez attention pour pouvoir remarquer le trouble qui pourrait habiter son employé. la tendance à laisser les autres s’occuper des formalités vient lui mordre les doigts, ses écouteurs n’ont plus de batterie pour qu’il puisse échapper au brouhaha et il sait qu’il fait exprès, lui jette un regard noir. son impertinence l’irritant plus qu’il ne faut, jusqu’à ce qu’il se retrouve obligé d’écouter réellement, de remarquer la fluidité des échanges. il se retrouve à ne pas lui demander d’arrêter de parler, bien trop intrigué par la commodité s’installant dans l’espace restreint. cela n’a pas de sens, qu’il puisse parler aussi bien, aussi normalement, même en ayant les meilleurs cours du royaume, la famille royale garde un léger accent involontaire.
laissant l’étrangeté dans le taxi, ne voulant pas s’intéresser un peu plus au garde qui ne respecte pas les règles établies, remercie distraitement le chauffeur, les valets. aimable. distant. « actually, he wasn’t, thank you for your concern » ne pas lui laisser la satisfaction de se croire assez important pour l’énerver, bien qu’il sait, minhyung le sait, « but you seemed to enjoy talking to him a lot, no ? » à force de traîner dans l’arène des lions, le jeune homme en vient à se questionner sur les limites de se qu’il doit lui laisser se douter, paraître idiot s’il le faut « i didn’t know he could be your type though » sourire innocent, s’approchant ostensiblement, « maybe i should let you go fuck some dirty and tired cab drivers, maybe you’d enjoy them screaming your name » sous-entendant plus que moi, facilité de laisser une jalousie superficielle encrer ses paroles alors que la tension n’a pas besoin d’être forcée. ding annonçant l’arrivée, « oh, would you look at that » pas insonorisé foulant le tapis de velour rouge jusqu’à la porte, attendant qu’il l’ouvre pour lui.

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noha // jisoo

@khan noha

king of coney island, raising hell all over town (ootd) ☽ " yeah, i did enjoy it. finally someone who’s not entirely boring and empty, and can talk about something other than stupid books and money. it was nice. " les mots sont durs et cruels mais la façon dont il les déballe l’est d’avantage. voix monotone et sans vie, aucun signes qui trahissent sa sincérité (parce qu’il l’est, sincère).
puis son visage reprend un peu de couleurs, un peu de vie lorsque le prince laisse entendre qu’il pourrait être le genre du garde du corps. trop soudain, trop injustifié. ses yeux se font moqueurs, amusés…malice dansant dans les iris. il aime ces remarques inattendues. elles témoignent d'une jalousie maladroitement dissimulée. " you should let me ? " un rire sincère bien qu’amère ne peut être retenu. arrière goût de moquerie. " are you implying you get to decide who i can and can not fuck ? " peut-être le prince n’a t-il aucune idée des défilés d’hommes ou de femmes, parfois les deux en même temps, que son lit a connu. sûrement. " but yeah, maybe i should go and fuck the tired fifty something cab driver. i bet he's a lot more experienced than some other people anyway. most definitely. " nouvelle pique incontrôlée, noha fait monter sa tension. la mâchoire saillante est contractée, ses mains, jointes devant ses hanches, se resserrent entre-elles lentement. il ne se fera jamais à l’arrogance princière. il voulait simplement pouvoir garder le palais et écouter discrètement aux portes, en rejoignant la brigade. pas babysitter un prince qui pense que tout lui est dû.
un prince qui ne semble pas se débrouiller tout seul, lorsqu’ils marchent d’un pas lourd vers la chambre, et que minhyung - jisoo, doit l’ouvrir pour lui. la carte posée sur la borne magnétique indique que la porte est à présent ouverte, et le garde du corps se décale pour laisser entrer son altesse.
dernier étage. chambre la plus éloignée. peut-être qu’être babysitter a certains avantages, comme celui de séjourner dans des hôtels tout frais payés, des hôtels que les mortels ne pourraient s’offrir même s’ils en rêvaient.
mais jisoo s’en fou, de tout ça. jisoo a déjà connu les hôtels. il a aussi connu la rue. il sait qu’il la choisira toujours.
routine de sécurité. chaque coin minutieusement scrutés à la recherche de caméras, micros qu’on aurait camouflé derrière des plantes, sur les lumières. ça le fait rire, parfois, à jisoo. après des mois en sa compagnie, il sait que noha n’a rien à divulguer. rien d’intéressant à partager. c’est pour ça que son travail devient de plus en plus compliqué. " nothing to report. it’s six pm already, should i book you a table at the restaurant or something ? " il ne sait jamais comment parler professionnellement, des remarques indésirables se glissant toujours entre ses mots. " i have to get to my room now, to take a shower and change. i’ll be back in twenty minutes in front of your door, call me if you need anything in the meantime. " même si rien n’indique qu’il répondra.

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ennuyant et vide. d’autres l’ont déjà répété avant lui, des personnes plus importantes dans sa vie, alors ça ne fait pas mal, et il se retient de lui conseiller d’ouvrir des livres stupides, que ça pourrait lui faire du bien de ne pas être qu’un corps de muscle vide d’esprit. au lieu de parler du temps et des derniers matchs de foot. il hait l’entendre rire, l’entendre supposer que le prince ne décide pas pour lui (même si c’est bien que trop vrai), et par dessus, il hait sentir la chaleur monter à son visage. il pourrait lui dire que tout le monde n’a pas eu la chance de pouvoir obtenir cette expérience et sortir dehors et rencontrer des gens normaux et assumer ouvertement son orientation. est-ce qu’il voudrait au moins rencontrer des gens normaux ? pas tellement. surtout qu’il ait passé du temps à vouloir le dénier, compte tenu des simples opinions de son père sur ce qu’il appelle de la déviance, sur toute ses réactions face aux frasques de nara. c’est déjà assez dangereux quand il pense à tout ce qu’il pourrait perdre, tout ses efforts mis bout à bout l’un après l’autre. au moins, il n’est pas assez intéressant pour l’instant, pour devoir tout arrêter. partagé aussi avec l’envie de lui rappeler que ça lui fait bien plaisir pourtant de partager le lit de personnes inexpérimentées, car sinon ça ne serait pas arrivé trop de fois. ça serait reconnaître son inexpérience à voix haute. « then go for it, you’ve got my permission » et noha sait pertinemment qu’il n’attend pas son autorisation munie du sceau royal, mais il préfère insister. que même s’il n’en a pas besoin, il lui donne, et qu’il aille bien s’amuser ailleurs surtout si ça lui tient tant à coeur.
en attendant, il peut l’observer devoir se plier aux règles de son emploi malgré toute sa mauvaise volonté, et cela a quelque chose de satisfaisant de savoir qu’il est obligé de faire tout ceci même s’il ne le veut pas. « yes, but not for now. tell them for 7pm » ne pouvant même pas faire ses propres réservations lui-même, « or maybe i’ll just eat inside.. or i could go at the Per Se, it’s been a while.. book it just in case still » pas de s’il te plaît ou de merci entre ses tergiversations, passant une main dans ses cheveux. à peu de chose près, il oublierait que son garde du corps a une vie propre à lui, il se rapproche, « what if i need something right now ? » noha pense à la vue panoramique, à ce lit trop grand, et l’inexpérience qui pourrait presque l’amener à lui demander de lui apprendre si seulement l’ego ne résistait pas autant, hésiterait à lui dire de se doucher ici, ses mains viennent parfaire le col légèrement imparfait « you’re so annoying » plus une remarque, un fait, plutôt qu’une volonté de piquer, il se retire vers ses affaires « go do your things minhyung, i think i’ll manage to survive without you for twenty minutes »

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noha // jisoo

@khan noha

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serrer les dents et encaisser. se rappeler pourquoi il est là. chaque minute, chaque seconde. ça l’empêche de ne pas franchir des lignes qu’il a trop de fois entravé sans aucune sanction. il ne veut pas éclater de colère lorsqu'il lui donne sa permission, déteste le sentiment d'être objet. un esclave et son maître.
alors il prend toutes les balles, serre les poings en silence. tête toujours haute parce qu’il ne la baissera jamais face à sa pseudo-majesté. « of course, your highness. i’ll call this overbooked restaurant and see if they can get you a sit in one hour. » éternelles moqueries, toujours accompagnées de son foutu sourire. sarcasme au bout des lèvres.

et il sait ce que le prince implique, ses invitations silencieuses, subtiles, qu’il ne veut pas dire à voix haute, rongé par la honte.
ou la gêne.
jisoo ne sait pas, ça l’amuse. le sourire en coin presque victorieux sur ses durs traits…il garde la tête droite, baisse seulement les yeux pour le regarder arranger son col froissé. aucun mouvement, le dos droit, la mâchoire serrée. il l’observe retourner à son bureau sans un mot, lui tourner le dos avant qu’il ne décide de s’approcher. idées bouillonnantes contre ses tempes.
à pas de chat. silence. les chaussures en cuir ne résonnent pas contre le parquet.
il sent son altesse sursauter sous ses touchés, lorsque ses grandes mains se faufilent contre ses hanches, s’y resserrent un peu trop fort, que son corps se colle contre son dos. « but are you sure about that, your highness ? » semi-murmuré à l’oreille. l'air chaud qui se dépose contre le cou translucide du prince, le bout des lèvres qui le frôlent presque timidement. are you sure you can survive without me ? qu’il aurait presque la prétention de surenchérir, mais il se contente de le retourner vers lui, plaqué contre le bureau. trop brusquement, trop sèchement. montrer qui domine réellement.
mains avides qui ne savent plus où s’inviter. elles remontent la taille du prince, se perdent sur son torse avant d’agripper sa cravate. le forcent à se rapprocher du bourreau qui semble prendre un trop grand plaisir à torturer. masochiste.
la main libre s’amuse à attraper des mèches de cheveux un peu emmêlées par les heures de voyage, s’autorise à tirer dessus, parce qu'il sait que dans ces moments là, les rôles s’échangent. il commande, et noha n'a pas son mot à dire (( peut - il même parler ? )). les lèvres se frôlent, se cherchent, bouche ouverte comme s’il cherchait plus - voulait plus.

puis le néant.

« mmmh…you’re right, actually. i think you can manage. » jisoo le lâche, le laisse tomber, là, déboussolé contre le bureau de la chambre. lui tourne le dos jusqu’à arriver devant la porte encore ouverte puis se retourne vers lui ; reluque le résultat de sa comédie en retenant un rire. le visage rougit et cheveux décoiffés, la cravate desserrée, l’air hébété. il est ~~presque~~ pathétique.
vengeance mesquine. « i really have to go…i have a shower to take. a restaurant to book. a cab driver to fuck. and all of that in twenty minutes. » il secoue la tête, l’air faussement pensif. « well, if he comes as fast as you do, i think it’ll be manageable.» faux sourire triomphant. une inclinaison exagérée à 90 degrés. « your highness. »
la porte se ferme et personne ne peut voir ses traits satisfaits lorsqu’il marche le long du couloir pour rejoindre sa chambre.

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@nam jisoo, ootd.

noha un tant soit innocent, de ne pas percevoir le sarcasme dans ses mots, de ne pas penser une seconde que cela soit compliqué pour le commun des mortels de réserver une table dans un restaurant prisé. il pense retourner à ses activités, passer à autre chose, mais évidemment ce n’est pas ce que lui a prévu dans son planning.
il ne sait pas ce qu’il déteste le plus, les sentiments qu’il lui procure ou sa personne entière. il aimerait que tout s’arrête ou recommence en même temps. il voulait se retourner et se dire, j’ai le dernier mot ici, je contrôle évidemment la situation comme plein de choses dans sa vie qu’il contrôle parfaitement, je range des dossiers importants. non, au lieu de cela, il sursaute, respiration qui se bloque dans sa poitrine, s’il pouvait s’attarder sur le fait qu’il fasse pitié d’être si faible, il se détesterait certainement. il n’est plus sûr de rien, ne l’a jamais été, frissons contre sa peau, noha ferme les yeux, les réouvre quand soudainement il se retrouve plaqué contre le bureau. pourquoi avoir tant de relations voués à l’échec ? pourquoi chercher la déception à chaque fois ? il n’est qu’une proie entre ses mains, alors que les siennes essayent de se rattraper sur le bureau, tenir pied. un gémissement qui s’échappe quand il tire sur ses cheveux, et il aurait besoin de plus, plus, et plus rien.
il le sait. c’est un tout qu’il déteste. il cligne des yeux, plusieurs fois, peut-être que la prochaine fois que ses paupières se ferme, il ne sera pas en train de partir. ça le dégoûte, tant mieux, qu’il parte. s’il pouvait dire quoi que ce soit, se voir, avoir le temps de comprendre. il est censé être l’enfant intelligent, qui comprend rapidement. mais comprendre voudrait dire enregistrer le fait d’être utilisé et d’avoir perdu.
comme s’il y avait un jeu à perdre ou gagner. ce n’est pas rationnel, ça ne rentre pas dans les cases habituelles. à se demander ce qu’est une relation normale, alors qu’il a très peu de relation normale dans sa vie. « are you serious right now ? » le rouge au joue qui monte alors que son garde du corps l’insulte ouvertement et le prince reste silencieux. au moins, il ferme la porte en partant. noha ne sait pas fermer les portes. il lui faut un moment avant de taper du poing contre la table (ne sert à rien, aide psychologiquement peut-être), s’activer, prendre une douche lui-même pour retrouver ses esprits. trousse de toilette qui le nargue de son contenu, le gel lubrifiant, le rouge qui revient. ça ne sert à rien d’y penser, il dira non, on ne joue pas juste comme ça. il y pense, en faisant pourtant attention à être immaculé. reflet du miroir, buée sur la vitre, changement de vêtements, toujours une autre chemise. il soupire en regardant sa montre. autant lui fausser compagnie si ça l’amuse. noha attrape les clés, a à peine le temps de sortir et de faire quelques pas dans le couloir qu’il voit au loin son bourreau, fait demi-tour comme un enfant pris sur le fait.