Cause by this time tomorrow
We'll be talking 'bout tonight
Comme tous les week-ends, Jian s’échappe du palais pour vivre sa vie secrète. Une vie pas tant remplie de péripéties que cela, mais ça lui permet de faire beaucoup de choses qu’il ne peut pas faire en tant qu’employé de la royauté.
Sortir, rencontrer des gens, s’ennivrer juste assez pour ne pas trop réfléchir au fait qu’il ramène quelqu’un dans son lit. Quelqu’un qu’il ne connaît pas. Non pas que le jeune homme ait des scrupules à s’envoyer en l’air avec un ou une inconnu(e), simplement, c’est vrai que l’ébriété avait tendance à pimenter le jeu. Avec modération, pas assez pour être bourré, mais juste assez pour désinhiber. Il était plutôt d’un naturel sérieux, alors que l’alcool le fasse sourire comme un idiot, ça aide beaucoup.
Programme annulé à la dernière minute, quand au cours de sa destination, il se retrouve dans l’agitation, plusieurs personnes ralentissent pour observer une jeune femme passer du rire aux larmes en plein milieu de la rue. Jian observe pendant une minute, puis deux, lui aussi, avant de s’approcher de la jeune femme dans l’idée de lui venir en aide. Elle sent l’alcool à plein nez et le chinois ne peut s’empêcher de froncer les sourcils. Il ne peut pas la laisser ainsi, livrée à elle-même dans un état pareil. Dieu sait ce qu’il pourrait lui arriver… Alors il décide de s’occuper d’elle. Il arrive, non pas sans difficulté, à la convaincre de le suivre, de se lever, pour commencer. Ce n’est pas comme s’il peut l’amener chez elle, ni chez lui. Au sein du palais ? Hors de question. Pas le choix, l’hôtel s’impose.
Le plus proche fera l’affaire.
Le jeune homme la laisse s’affaler sur le lit, puis lui enlève ses chaussures afin de ne pas salir le lit, l’aide à retirer son manteau avant de l’aider à se glisser sous la couette.
***
Jian dort profondément. Il ne s’est pas rendu compte qu’il s’est endormi. Surtout que lui, il n’a pas retiré ses chaussures pour dormir. On ne peut pas dire que le canapé est confortable, surtout dans la position où il est. Il ne se réveille pas quand elle ouvre la bouche pour la première fois. Il dort bien profondément jusqu’à sentir une main tapoter sa joue. Il fronce les sourcils alors que ses yeux s’entrouvent difficilement. Jean le referme alors que la lumière agresse sa rétine, et il grogne. Il soupire, alors que la jeune femme s’impatiente.
— Wei Jian. Je suis infirmier. Sa voix est endormie. Il a toujours les yeux clos, il ne tente même pas de les ouvrir pour le moment, les frotte un peu.
— T’étais complètement bourrée, en train de rire ou de pleurer, je sais pas trop encore, mais surtout t’étais au sol. Je pouvais pas te laisser comme ça. Il ouvre enfin ses yeux bruns pour la regarder. Ses sourcils sont toujours froncés.
— Ca va la tête ? T’étais sacrément bourrée hier soir. J’ai dû t’aider à marcher. Tu t’en souviens au moins ?