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c’était une soirée calme. il aurait presque pu dire qu’il s’emmerdait tellement c’était calme. il n’y avait pas de cris, pas de bruits claquant dans l’air, pas d’odeurs plus nauséabondes que d’ordinaire. étrange, mais pas forcément désagréable. dehors, une chaleur douce régnait, et tu tirais une nouvelle fois sur ce début de fin de mégot. un long souffle opaque sortit de ses lèvres et ouais. il s’emmerde. ses yeux vagabondèrent un temps, tout comme ses pensées. il regarde dans le vide, un coup en haut, un coup en bas dans ce grand carrefour. mais il aime bien, au fond, cette sensation qu'il n’aurait pas pu décrire.
c’est un son qui casse ce silence appréciable et l’obligea presque à tourner la tête. il se serait dit que c’était juste un animal ou deux qui se battaient pour un bout de marmaille s’il n’avait pas détaillé une silhouette. fine, mais pliée sur elle-même. tout en portant une nouvelle fois la clope à sa bouche, il s’adosse contre ce coin de vieux mur sale, sans quitter des yeux cette chose presque informe qui s’approche petit à petit de lui. Shen la détaille. c’est un homme. il a dû tomber en marchant.
alors il prend le temps de voir si cette personne a besoin de lui. mais visiblement non… il continua sa route pour aller nulle part. jetant son mégot d’une main rapide dans une poubelle un peu plus loin, il s’assoit en face d’un groupe de skateur en train de s’éclater, de s’échanger des conseils pour réaliser des figures que lui-même ne serait faire. il les regarde attentivement, très intéresser par ce qu’ils peuvent faire. des personnes se faisaient mal, mais retente le geste qu’ils ont raté, ils ne se laissent pas avoir par la peur et c’est assez beau de voir ça. ça ressemble pas mal aux arts martiaux qu’il peut pratiquer, quand on se blesse, il faut tout de suite retenter pour éviter que notre peur s’empare de notre corps sinon les humains ne font plus rien.
il se relève et part les mains dans les poches loin de cet endroit. il allait encore profiter de l’environnement, de la chaleur avant de rentrer dormir chez quelqu’un. il ne savait pas si sa fiancée était rentrée chez eux, alors il préfère dormir chez une personne plutôt que d’aller la déranger -surtout si elle est avec quelqu’un- mais… en marchant de plus en plus, il a pu apercevoir une silhouette qu’il croit connaître... « soojin ? » demanda-t-il en hurlant dans la rue. niveau discrétion, c’est un zéro sur vingt. il s’excusera envers la personne si ce n’est pas elle.
Sortir seule le soir. Quelque chose qui ne lui aurait jamais traverse l’esprit par le passé. Ça l’aurait rendu fou. Son père. C’est d’ailleurs, en partie, pour cette raison qu’elle a décidé de le quitter pour voler de ses propres ailes. De toute façon, il allait inévitablement s’apercevoir que sa fille n’était pas celle qu’il croyait. Que sa caméra, son ordinateur, son micro et son décor n’avaient rien d’un hobby innocent. Maintenant, c’est à des heures pas possible qu’elle aime sortir et se balader. Aller acheter le nécessaire pour survivre dans les commerces ouverts vingt-quatre heures. Évidemment, ce n’est pas la haute gastronomie, mais ça lui permet de survivre à un prix modeste. Vivre la nuit, dormir le jour, elle s’y habitue.
Vêtue d’une de ses éternelles jupes trop courte pour appartenir à une sage étudiante en quête de quelque chose à se mettre sous la dent entre deux sessions, elle a tout de même pris la peine d’enfiler un énorme hoody qui lui permet de passer inaperçu, de rendre sa silhouette inaccessible aux yeux des curieux. Ses écouteurs dans les oreilles, elle s’assure de se couper entièrement du monde extérieur qui ne l’a jamais réellement attiré, ne jurant essentiellement que par le virtuel. Tout en marchant, elle jette un coup d’œil à son compte en banque, sur son téléphone, pour assurer d’avoir les fonds nécessaires. Les gens s’étaient montré généreux dernièrement et la somme d’argent lui décroche un sourire témoignant sa satisfaction.
Puis, soudainement, elle entend une voix et distingue les syllabes qui semblent former son prénom. Elle songe, pendant quelques instants, à ignorer ces sons qui ne doivent être que le résultat de son imagination mais se résigne et se retourne en direction du son, retirant les écouteurs de ses oreilles. Elle fronce légèrement les sourcils en essayant de distinguer la personne qui se trouve à une certaine distance. Puis elle le reconnait. Wu Shen ! Un sourire sincère apparaît sur son visage alors qu’elle replace son téléphone dans son sac avant de s’élancer à la course vers le jeune homme. Elle est particulièrement enchantée de le croiser par hasard car, ce n’est pas un secret; elle le trouve charmant. Malgré sa situation compliquée et incompréhensible, elle a toujours eu un faible pour les gens attrayants, physiquement, et Wu Shen en faisait partie, avec ses airs juste assez exotiques. Elle montre d’ailleurs facilement une certaine promiscuité avec ce dernier car, une fois à sa hauteur, elle s’empresse de poser sa main sur son bras. Qu’est-ce que tu fais là? C’est pas une heure pour traîner.
à cette heure-ci, il aurait pu tomber sur n’importe qui, un assassin, des délinquants, des personnes âgées qui promènent leur chien… bref, tout un petit monde. shen ne craint pas trop de traîner tout seul la nuit, il sait exercer des arts martiaux et peut les mettre en pratique si quelqu’un vient lui chercher des problèmes. tout d’abord, il fera en sorte de dialoguer avant de faire quoi que ce soit, il n’a pas le droit d’utiliser les choses qu’il a apprises gratuitement. il a du respect même pour le dernier des connards qui ne sait pas réfléchir avec son cerveau. il garde son sang-froid et se protégera si son agresseur décide de l’attaquer. on ne dirait pas comme ça, il a beau être dans sa bulle, il a beau être gentil, il n’hésitera pas à faire comprendre qu’il peut soudain être le meilleur bagarreur d’une petite rue. on lui a déjà proposé de faire des combats de rue et bien évidemment, il répond avec le sourire en disant que ça ne lui rapportera rien, il sait qui il est, il connaît ses valeurs… alors frapper quelqu’un pour le plaisir des autres, très peu pour lui. il préfère avoir un rendez-vous amoureux avec sa pire ennemie plutôt que de faire ce genre de bêtises.
soudainement, il se met à sourire, il avait hurlé le nom de son amie sans trop savoir si c’était elle et il a bien fait de montrer qu’il est ici puisque c’est bien la petite diablesse. elle s’avance vers lui tandis que lui continue de faire son plus beau sourire. « tu sais je peux traîner à n’importe quelle heure, je ne serai jamais en danger. » dit-il sincèrement avant de rajouter. « et toi ? qu’est-ce que tu fais comme bêtise ? » cette fille est terrible, toujours en train de vouloir pousser le jeune homme vers tous les péchés possibles. il sait ce qu’il encoure quand il est avec elle. il n’a qu’une vie et en profite au maximum… puis grâce à soojin, il peut s’éclater plus que d’habitude et sans aucune retenue. « tu es toute belle, bien habillée et tout, tu avais un rendez-vous galant ? » toujours à plaisanter avec elle. par contre, il est vrai qu’il la trouve mignonne, tout le monde peut craquer pour elle. en rencontrant celle-ci par hasard, il sait très bien que sa soirée ne fait que commencer…
Ravie de le voir sourire en l’apercevant, elle ne peut s’empêcher de se demander ce qu’il fait seul dans ce genre d’endroit. Bien qu’elle se doute qu’il soit capable de se défendre s’il advenait à faire de mauvaises rencontres, elle est étonnée qu’il ne soit pas occupé à entretenir l’une de ses nombreuses conquêtes, ou encore sa fiancée. Et puis, même s’il sait se défendre, il ne devrait pas surestimé ses capacités alors il est seul.
Elle hausse un sourcil à sa remarque avant de lui retourner son sourire, amusée. Moi? Une bêtise? Accompagnée de son éternel air faussement innocent, elle range ses écouteurs dans son sac et hausse les épaules. Heureusement pour elle, il ne connait pas l’étendue de ses bêtises. Si aller se chercher à manger est une bêtise alors je suis coupable. Elle baisse ensuite le regard, instinctivement, pour constater que ses vêtements n’étaient sans doute pas appropriés pour ce genre de sortir. Elle rougit malgré elle à l’idée d’un rendez-vous galant. Tu dis n’importe quoi. Elle réalise soudainement qu’il ne lui a pas répondu et saute sur cette opportunité. Ça n’explique pas pourquoi tu traînes ici. Tu as quelqu’un qui t’attend chez toi à chaque soir et tu ne sais pas en profiter. Elle lui donne une petite tape amicale sur l’épaule. Mais si tu préfères me tenir compagnie, je dois t’avouer que j’en ai marre d’être seule.
Après tout, elle est plutôt secrète et passe la majeure partie de son temps en ligne, à gagner sa vie. Elle passe donc beaucoup de temps seule et, si quelqu’un vient à se douter de quoi que ce soit, elle préfère couper les ponts direct. Mais comme Wu Shen n’a aucune idée de la double vie qu’elle mène, elle est particulièrement confortable avec l’idée de passer du temps de qualité avec ce dernier. Elle fait mine de réfléchir un instant et claque des doigts, comme si elle venait d’avoir une idée de génie. Et si on buvait un coup? J’ai envie de sortir et de faire la fête et... Elle glisse une main dans ses cheveux en caricaturant une jeune fille sage, ce qu’elle n’est pas. Peut-être trouver mon âme soeur.
le petit prince de la famille Xia a pour habitude de traîner la nuit, que ce soit seul ou en compagnie de ses amis. il n’a pas peur des racailles de bac à sable qui pouvait y avoir dans les rues de la ville. lui, qui a appris pendant des années à se défendre, à se protéger de toutes menaces possibles. il avance tranquillement en attendant que quelqu’un ose venir l’embêter. wu shen essaye de parlementer dans un premier temps et dans un deuxième temps, il laissera son agresseur ou ses agresseurs l’attaquer en premier. il sait comment se défendre et ce n’est qu’en utilisant les arts martiaux qu’il connaît parfaitement qu’il arrivera à faire fuir ces espèces de personnes qui pensent être les rois voir les reines du monde. comme il le dit si bien, il emmerde toutes ces personnes qui se croient être supérieur aux autres puisqu’ils et elles cherchent à être des personnes qu’elles ne sont pas. il ne peut pas se voir en peinture ce genre d’êtres humains se sentent puissants parce qu’ils menacent des citoyens, il veut les éradiquer du monde entier pour que tout le monde se sentent en sécurité.
il ne comprend pas trop pourquoi soojin s’inquiète à ce point de le voir traîner seul la nuit. il n’a pas besoin de s’expliquer et quand elle fait allusion qu’il a quelqu’un qui l’attend chez lui, il rigole devant son nez. « tu parles de ma fiancée ? elle n’est pas chez moi. » jia lin est sans doute avec un autre mec à profiter de sa jeunesse éphémère avant leur mariage. et elle avait tout à fait raison. de toute façon, c’est ce qu’ils avaient convenu. « mais si tu es jalouse à ce point, je peux profiter de toi. » dit-il en venant pincer la joue de la jeune femme. évidemment, s’il y avait une féministe extrémiste dans les parages, il y avait moyen qu’on lui saute au cou pour lui dire que c’est du harcèlement sexuel, mais que voulez-vous ? lui et soojin se taquine comme personne.
l’asiatique réfléchit quelques secondes avant d’accepter la proposition de la petite blonde. boire un verre, faire la fête, c’est dans les cordes du jeune homme puisqu’il n’a rien à faire pour cette soirée. ses amis étaient partis et lui, il est resté ici, seul, tel un loup solitaire à la recherche d’une nouvelle meute. il hausse légèrement les épaules et rigole lorsqu’elle dit qu’elle trouvera peut-être son âme sœur. « pour cette soirée, c’est moi ton âme sœur, je pense que tu ne trouveras personne à l’heure actuelle. » il considère soojin comme un démon voir même le diable puisqu’elle essaye de le faire pencher dans le côté obscur de la force.
Elle n'est pas du genre à s'inquiéter. Elle connaît la passion de Wu Shen pour l'exploration urbaine et sait très bien qu'il maîtrise les arts martiaux. Néanmoins, elle ne peut s'empêcher de le taquiner sur sa situation de chat errant à une heure pareille. Elle grimace légèrement à la référence de sa fiancée. Jalousie? Non. Loin de là. Elle ne comprend tout simplement pas ces traditions royales qui font d'eux des esclaves du roi devant obéir à chacune de ses volonté. Son père ne serait pas d'accord avec sa façon de penser mais sa jeunesse, sa naïveté et son désir de liberté la guident vers ce refus d'accepter le statut du roi. Wu Shen n'est pas différent. Il obéit à la dynastie Qing ce qui lui donne ce même statut particulier sur lequel il ne semble pas avoir le contrôle entier. Moi, jalouse? Tu rêves! Elle repousse la main qui vient pincer sa joue, sans aucune arrière pensée. Leur relation est platonique. Du moins, c'est ce qu'elle se convainc depuis qu'ils se sont rencontrés et qu'elle a appris que le jeune chinois accumule les conquêtes pour profiter du peu de liberté avant le grand jour. Ça ne l'empêche tout de même pas de jouer avec lui, à l'occasion, alors qu'il semble totalement immunisé à ses charmes - si charmes elle possède.
Wu Shen. Elle prononce son prénom, le regard sévère. Pourquoi doit-il mettre fin à ses espoirs de peut-être, un jour, rencontrer quelqu'un et replacer sa vie sur le droit chemin. Bien sûr, elle fait partie de ses nombreuses jeunes filles qui espèrent être sauver par l'amour plutôt que de se prendre en main elle-même et la rendre responsable de son propre avenir. Tu devrais plutôt m'encourager, c'est pas à ça que ça sert, les amis? Elle soupire puis s'empare de la main du jeune homme qu'elle tire à ses côtés pour prendre la direction de cette boîte de nuit qu'elle fréquente à l'occasion. Elle lui jette un rapide coup d'oeil en coin et ajoute, le plus sérieux du monde. Dans ce cas, si tu es mon âme soeur, prend tes responsabilités. Elle s'arrête brusquement, forçant Wu Shen a faire de même et s'approche de ce dernier pour venir poser ses lèvres contre les siennes, rapidement. Elle se détache ensuite, à peine rougissante, pour finalement éclater de rire. Tu vas regretter tes paroles.
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c’était une soirée calme. il aurait presque pu dire qu’il s’emmerdait tellement c’était calme. il n’y avait pas de cris, pas de bruits claquant dans l’air, pas d’odeurs plus nauséabondes que d’ordinaire. étrange, mais pas forcément désagréable.
Sortir seule le soir. Quelque chose qui ne lui aurait jamais traverse l’esprit par le passé. Ça l’aurait rendu fou. Son père. C’est d’ailleurs, en partie, pour cette raison qu’elle a décidé de le quitter pour voler de ses propres ailes. De toute façon, il allait inévitablement s’apercevoir que sa fille n’était pas celle qu’il croyait. Que sa caméra, son ordinateur, son micro et son décor n’avaient rien d’un hobby innocent.