lee saem — 샘 qui n'a pas besoin de surnom, 샘 syllabique, court, facile à retenir. 샘 qui retentit dans la maison, à se demander qu'est-ce qu'il a fait encore. 샘 censé évoquer la douceur du printemps, mais il n'en garde que la désagréable âpreté du pollen qui colle aux vêtements. 샘 qui a gardé 이 dans son nom après s'être fait déshérité, comme un dernier coup d'éclat pour leur rappeler qu'il fait bien partie des leurs.

dix-neuf ans, deux août — le début du millénaire qui voit grandir un leo, l'astre solaire en pièce maitresse et l'arrogance des jours heureux. le monde qui le perçoit en ascendant aries, dynamique, enthousiaste, déterminé. lunaire, le cosmos qui ne voit pas les doutes, le besoin de changement, l'idéalisme libertaire sagittarius.

coréen, corée — né dans la capitale comme toute sa famille. la corée qui l'a vu naître, grandir, tomber. décidant de ne pas s'enfermer dans les frontières du pays du matin calme, qu'il partira loin un jour.

shots fired — lee, le nom banal, déjà entendu quelque part, mais la famille un peu moins. des arrivistes, des riches opportunistes connus dans l'immobilier, qui sont fidèles au roi, qui ne trahiront pas les privilèges octroyés aux bourgeois. il les hait, il hait ce monde faux : il n'est pas fidèle au roi, non, adultère révolutionnaire.

pas de titre, struggling — l'ichor qui n'a pas de noblesse chimérique. il travaille depuis trois ans, commun des m o r t e l s, rentre en faisant attention à qui le suit dans un quartier qu'on ne veut pas nommé comme pauvre, et pourtant.

célibataire, gay — claquant la porte derrière lui, annonçant qu'en plus de ça, ils peuvent être déçu s'ils veulent parce qu'il n'aime pas les femmes. il n'a jamais ramené de petite amie chez lui, il ne s'est jamais menti à lui-même saem, il va à la pride chaque année, a déjà reçu des coups parce qu'il portait fièrement un drapeau coloré sur sa veste en jean. il les redonne, il fait ce qu'il veut de son coeur qui a du mal à s'attacher.

vendeur dans un music shop, chanteur à ses heures perdues avec son groupe et parfois tout seul quand l'argent se manque — les adultes parfois étonnés quand on lui demande si c'est à temps partiel qu'il est dans le music shop, mais non, ce n'est pas un job étudiant, il a refusé catégoriquement l'université. alors il conseille toujours comme si sa vie dépendait (et c'est peut-être le cas) des cordes de guitares choisies ou du dernier album pop sorti, met parfois la musique un peu trop fort, les voisins qui lui demande de baisser et il s'excuse en souriant. sourire c h a r m e u r, insolent, quand il joue le vendredi soir au bar avec son groupe, survolté, électrique. puis aussi quand on lui demande de faire des extras - tout seul pour d'autre soirées, parfois des mariages, il ne refuse pas les pourboires. mais c'est toujours son groupe avant tout, il a déjà refusé des offres de label, us against the world. il aime bien les mariages saem, déteste porter des costumes. et des fois, ça lui arrive de se demander s'il ne s'est pas trompé, si la mélodie de ses choix ne sonne pas faux.

$$ — son propriétaire qui le relance chaque fin de mois pour le loyer, n'acceptant pas les vinyles rare en forme de paiement (ne sait pas ce qu'il rate) quotidien à base de ramens en boîte et canapé abîmé qu'il faudrait vraiment changer.

anagapesis : no longer have any feelings for one you once loved — il ne sait pas exactement s'il les as forcé à le déshériter ou s'il s'est fait déshérité - mais saem n'est plus invité aux réunions de famille, pas de carte de voeux envoyées à noël, pas de bon anniversaire. de toute façon, il n'aime pas noël, c'est trop commercial. ses frères et soeurs ont interdiction de lui parler, mais son grand frère essaye parfois de lui envoyer des messages, messages laissés sans réponse sur le répondeur. saem ne veut pas qu'il en subisse les répercussions, ne répond rien. il se dit que c'est pour le mieux.

why i gotta build something beautiful just to go set it on fire?  

punks not dead : enfant rebelle qui n'hésite pas à faire entendre sa voix, mesmerizing  quand il le veut, quand il est sur scène, quand un autre lui chante pour oublier, pour vivre des applaudissements, pour sourire à des inconnus en se disant que ce n'est pas si grave si ses parents ne seront jamais fiers de lui, pour boire de la vodka caramel et danser sous les néons, tirer la langue aux conséquences de ses actions.

o1. gamin toujours dehors, à qui on demande s'il n'a pas de maison. c'est comme ça depuis qu'il est enfant, depuis qu'il refusait de passer du temps avec des nourrices qui ne s'intéressaient pas vraiment à lui. le dehors, le ciel bleu, plus accueillant que le marbre froid, le chandelier en crystal, les échos d'une baraque trop grande, trop vide o2. ses parents qui ne l'ont jamais compris, à moins qu'il n'ait jamais voulu les comprendre. la liberté encrée dans ses veines, besoin de plus o3. son grand frère lui, modèle parfait, qui écoute sagement, qui fait des études de médecines, qui se range du côté de ses parents quand on lui demande de ne pas avoir de mot dans son carnet, d'améliorer ses notes, de ne pas tirer la gueule, de ne pas lever les yeux au ciel, de baisser le son de sa musique, de laisser la porte ouverte, de ne pas sortir, de ne pas vivre o4. alors saem, super rich kids with nothing but fake friends, décide de lever la voix quand cette fois on lui demande de faire un peu plus comme son frère, de devenir médecin ou avocat ou quelque chose de respectable au lieu de se foutre en l'air. saem il a des carnets entier de chansons, ne protège jamais ses oreilles en concert, vie uniquement pour les basses trop fortes des premiers rangs, les vibrations dans ses jambes. cliché du refuge : coeur apaisé par la musique, solfège qu'il a appris tout seul, besoin de s'occuper et occuper ses pensées.  o5. il avait encore les mains qui tremblaient quelques heures après être parti, ne se rappelle plus exactement toutes les insultes et les vous-ne-m'avez-jamais-aimé qui ont pu s’échapper, les blancs qui ont suivi, c’est rayé dans son esprit. à l'entendre parler, il ne regrette rien, n'a que la force des ouragans dans chacun de ses choix, énergie immuable et soirées sans nuages. o6. mais ce soir là, quand il a toqué à la porte de son meilleur ami pour lui dire qu'il ne pourrait plus rentrer chez lui, pendant les quelques secondes où il n’y avait pas de réponse, qu’il s’est demandé s'il n'allait pas devoir dormir dehors, à se dire qu'on ne meurt pas à dix-sept ans, à se sentir presque invincible ; et tout d'un coup plus tellement, il a hésité à faire demi-tour  o7. il était ça-et-là, vie libre trop idéalisée, réalité bien moins parfaite. trop tard pour s'excuser, surtout quand il n'aurait aucune excuse en retour. o8. puis il a réussit à se reconstruire, tout seul ou presque. il s'est mis à travailler, un vrai travail et dans un endroit qui lui plaît, qui est devenu sa maison. le proprio du music shop qui l'a laissé dormir sur le canapé de la salle de repos quelques fois ayant eu pitié de lui mais ça, il ne faut pas lui dire, c'est mauvais pour son égo. o9. il n'a pas le temps de se plaindre, toujours besoin de faire quelque chose, de bouger. restless heart syndrome. alors il écrit toujours, a tout le temps un carnet pas loin si ce n'est pas les notes de son téléphone, il crie un peu trop aux répétitions et finit parfois par perdre sa voix et parle avec ses mains le lendemain. 1o. il s'est habitué à ne pas penser trop longtemps, aux 'et si' qui pourraient l'empêcher de dormir. non, saem c'est un sourire placardé sur le visage qu'il affronte le monde, signe des cornes automatisme de ses mains, in too deep.