Byeol, les anniversaires, c’est pas vraiment son dada. Déjà qu’elle fêtait jamais le sien. Entre autres parce qu’elle n’en connaissait pas le jour exact mais passons. Donc, les anniversaires, elle s’en fiche pas mal. Qu’aujourd’hui soit l’anniversaire du roi ? Grand bien lui en fasse, c’est sûr qu’il y a beaucoup à fêter quand on a la chance de poser son uc sur un beau trône et avoir de la money tandis que le peuple continue à se faire jeter de certains endroits sous prétexte qu’ils n’ont pas le bon nom ou le bon sang. C’est clairement pas par bonté et envie de fêter l’anniversaire du monsieur qu’elle est là, Byeol. Non non. Franchement, Byeol, elle aime juste les lanternes. Et manger. Et elle sait qu’il y aura beaucoup à manger, en plus de jolies lanternes. Elle avait pensé à ramener Yunwoo dans un premier temps, mais elle avait finalement préféré le laisser en tête à tête avec sa maman, ils en avaient besoin. Ce serait l’occasion pour eux de se retrouver. A la place, voilà qu’elle était au final only with @Hwang Gun. Au lieu d’être à trois, ils seraient à deux et c’était tout aussi bien. « Tu viens, on va acheter du teokkbeoki. Et ils font même du poulet là ! A côté y a les saucisses et… » Comme une gosse, Byeol avait attrapé le grand gaillard par le bras et le tirait dans tous les sens. Dur dur d’être oppa.

Le regard vagabonde sans cesse autour de lui malgré l'attention qu'il tente de porter à la silhouette qui s'agite à ses côtés. Peu habitué aux foules, peu à l'aise au milieu de celles-ci ; pourtant ce n'était pas par anxiété que son cœur s'épuisait dans sa cage mais bien par anticipation du visage qu'il cherchait désespérément dans la foule. @Ahn Byeol ne cesse de le tirer dans tous les sens, rendant sa recherche futile, alors il est obligé de les forcer à s'arrêter pendant un court moment. « Attends un instant, s'il te plaît. » Et comme on calme un enfant en lui donnant un bonbon, il lui lègue son porte-monnaie plein de petites pièces qu'elle pourrait s'amuser à dépenser sur tout ce qu'elle voulait — sans trop s'éloigner, les instructions lui avaient été communiquées clairement avant leur venue. Il profite de ce – sans doute court – moment de quiétude pour sortir son vieux téléphone. Je suis près du stand tteokbeokki. Sobre et efficace, lettres envoyées @Myeong Sen avant de remettre l'appareil dans sa poche et revenir vers Byeol, sa main fermement posée sur son épaule pour l'interpeller. « Mon ami arrive. Je t'ai dit qu'il venait. » Petit rappel au cas où elle avait oublié qu'elle ne serait pas la seule à s'accaparer son attention.

Il sent son téléphone vibrer dans la poche intérieure de son oversized veste en cuir, et il n’a pas besoin de l’en sortir et porter un regard sur le numéro qui s’y affichera – enregistré dans sa mémoire et non dans sa liste de contact, pour savoir qui c’était. Sa venue jusqu’au festival avait été faite exprès pour le revoir. A présent, il fallait qu’il se dérobe à la grande main refugiée sur le bas de son dos, le guidant entre les nombreux stands. Quelques autres gars du gang les accompagnaient, marchant à quelques pas d’avance du chef et lui. Sen se mordille l’intérieur de la joue, pensif à la meilleure manière de trouver quelques minutes de répit loin d’eux. Il soupire discrètement et tente de trouver une issue de secours partout où son regard se pose. Au même moment, un des plus jeunes membres du gang se tourne vers eux et partage son envie de manger dans un restaurant un peu plus loin des festivités. « Je vous rejoins après, j’ai vu le stand de tir tout à l’heure, je veux essayer un peu. » qu’il tente finalement et immédiatement il sent le regard de l’homme qui le scrute, comme s’il désirait déceler le mensonge. Les secondes défilent d’une pénible lenteur avant qu’un hochement de tête ne lui réponde, ne tarde pas trop, une menace à laquelle il s’était habituée. Et Sen attend qu’ils soient assez éloignés pour sortir son téléphone et chercher par la suite le stand dont il n’était pas si loin. La haute silhouette de @Hwang Gun se distingue rapidement dans la foule et il s’en approche, le pas au début assuré avant de devenir plus timide en le voyant accompagné d’une jeune femme. Finalement, c’est un simple signe de la main qu’il lui offre, attendant la suite.

cherry bomb ;
« Pas de cette façon ! » Pedro s'égosillait près d'un stand de la rue commerçante. Le festival était l'occasion de passer un bon moment pour la majorité de la population d'Hanseong, Pedro aimait déroger à la règle et briller par son insolence différence. Il avait organisé un stand pour faire profiter bon nombre de passants en vendant ses pâtisseries à un prix défiant la concurrence ; l'anniversaire du roi était l’événement parfait pour un coup de publicité. Les locaux avaient la tête à la fête, se trouvaient plus enclin à consommer ; doux bénéfice. Cependant, cette année, il avait fait appel à un staff externe au sien, des personnes avec qui, il n'avait pas l'habitude de travailler et rien ne semblait vouloir aller dans son sens. Se tenant les cheveux, il finit par jurer en anglais. « Faut vous le dire en quelle langue ?! Anglais, coréen, italien ? » Pedro s'approcha d'un membre du staff et lui arracha son plateau des mains, attrapa les pâtisseries se trouvant dessus et les positionna comme il le souhaitait sur son étal. Il pointa de la main ce qu'il venait de faire, et s'insurgea : « C'est pas possible de faire de la mierda comme ça... » Dramatique, il posa une main sur son front : « J'ai chaud. Je vais prendre l'air, no me jodas! » Et Pedro tourna les talons, bien décidé à découvrir les allées du festival, s'éloignant de cette équipe de bras cassés.

voilà quelques heures qu'il s'est échappé des griffes de saem et sa soeur, laissés derrière lui à la fête foraine. il avait bravé la maison hantée seul, frayeurs éphémères avant d'en sortir et rejoindre son garde du corps. aucun message, aucune nouvelle destiné aux deux amis laissés sur le bas côté. il voulait leur laisser du temps ensemble, ne pas être de trop pour les laisser régler leurs différends.
et passer le reste de la journée avec kibeom lui semblait plus attrayant. l'opportunité d'enfin se retrouver seuls en dehors du service du garde du corps ; il l'a libéré de ses fonctionnalités pour se retrouver entre amis, et non pas entre un garde et son prince (bien qu'il sait que kibeom reste toujours aux aguets, qu'il ne tente même pas de le cacher).
les allées s'assombrissent et se remplissent en même temps que le soleil disparaît. tous affluent pour récupérer leurs lanternes, écrire leur message avant de l'envoyer dans les airs. yesun a déjà la sienne en main, l'observe quelques secondes avant de se retourner vers @Heo Kibeom " je me demande ce que je vais bien pouvoir écrire...je pense que je vais souhaiter santé et prospérité à mes proches. et que mon garde du corps me laisse enfin respirer de temps en temps. " pique lancée impunément, avec le sourire. taquineries qu'il a l'habitude d'octroyer à celui qu'il considère comme son second frère.

la constellation de ses pas s'étendait du terrain au marché créé par les constructions temporaires de leurs stands. au bout de celle-ci, le veinard pouvait désormais relâcher les épaules du fait qu'un peu avant la dernière étoile, un certain garde royal s'était perdu dans l'expression de la malice du jeune homme. quelques nébuleuses plus loin encore, son attention s'était résignée face à l'ennui inexplicable qui avait fait du match annuel, un calvaire peu coutumier pour lui. ainsi s'était-il mélangé à la foule qui ne l'avait reconnu qu'approximativement au mérite des idées reçues selon lesquelles ces gens de la plus haute classe coréenne dévoilaient toujours leurs allures en tant que des saturnes entourées de leurs anneaux quand haneul, lui, il préférait les couper avec sa paire. son tour de jouer passé, l'on ne pouvait que se contenter d'abhorrer son désintéressement total, les deux premières pointes des fléchettes piquées au juste milieu des cibles circulaires, et la troisième criant vengeance au parterre où elle s'était retrouvée. à la rencontre d'une bouille distinguées, il avait réussi à démontrer un lancer pathétique avant de sortir du rang, sans récupérer sa monnaie, de sorte à s'assurer de ce qu'il avait vu. la différence de palette l'avait certes étonné mais se devait-il bien d'admettre que le tout demeurait exquis. pour cela, l'objectif de son appareil captura la fleuriste @im hei rin de l'endroit où elle se trouvait à la suite d'un son trahissant dont il se serait bien passé. « que c'est beau » s'exclama-t-il doucement mine de capturer les horizons histoire de couvrir sa fraude, quoique ce ton joueur volontairement employé pour la cause avait aussi faillit à protéger ses arrières.

Il n'est jamais aussi nerveux que quand il s'agit de lui. Sen attise en lui des sentiments qu'il ne se pensait pas capable d'avoir et il joue nerveusement avec son téléphone avant de le remettre dans sa poche, son regard toujours attentivement posé sur Byeol bien qu'il continue de guetter les alentours. La silhouette frêle de @Myeong Sen se dessine enfin devant lui et il ne peut réprimer le sourire béat qui étire ses lèvres, bien qu'il ne le salue que d'un geste de la main maladroit, peu habitué à le retrouver en public, là où n'importe qui peut les voir. « Hey. » Sa timidité est presque palpable, les joues teintées d'un rose qui ne lui sied pas. Il pose sa main sur l'épaule d'@Ahn Byeol, attirant son attention doucement pour la présenter au jeune homme. « Byeol, c'est Sen. Je t'ai parlé de lui. » Pas suffisamment pour lui éviter la rafale de questions dont elle va sans doute l'attaquer et Gun en soupire déjà intérieurement. Poisson hors de l'eau, loin de la quiétude dont ils ont l'habitude de jouir lors de leurs escapades secrètes. Il ne sait pas vraiment comment agir avec lui, ce dont il a le droit ou pas. Mais c'est nouveau, d'une bonne façon ; premier élément d'une longue liste de choses qu'il avait envie d'essayer avec lui. « Tu veux manger quelque chose ? C'est moi qui offre. »

c'est accroché au bras de sa manager qu'il déambule entre les allées, toujours aussi émerveillé par ce festival qu'il a pris l'habitude de visiter chaque année. impossible de se débarrasser de sa noona alors il a abandonné l'idée, sa compagnie est assez agréable pour qu'il ait appris à s'y faire et elle a souvent tendance à se lasser de lui d'elle-même, agacée par son affection constante dont elle finit toujours par prendre une pause — plan infaillible dont il use et abuse. daeryong la traîne partout comme un husky surjoué tirant fort sur sa laisse, son attention éparpillée entre tous les stands. dans son empressement, il oublie de récupérer leurs lanternes et se retrouve efforcé de lui faire subir un demi-tour avant de rejoindre la silhouette de @khan yesun qu'il aperçoit de loin, son bras s'agitant déjà en un salut enthousiaste alors qu'il est à des mètres de lui. « kibeom-ssi, votre altesse, » murmure-t-il en s'inclinant comme il est coutume, tout sourire, bien que les mots prennent un goût de plaisanterie secrète entre ses lèvres. son bras libère enfin sa manager de son emprise et il se penche vers yesun pour chuchoter d'un ton espiègle : « tu sais, elle a presque l'âge de kibeom. » soupir presque immédiat de la concernée qui l'a bien évidemment entendu, elle lui lâche un fais pas de conneries, je vais fumer désemparé avant de confier sa garde aux deux autres. succès. il se retourne vers eux, des étoiles dans les yeux et des flots de paroles s'écoulant de sa bouche. « vous avez déjà écrit vos messages ? je sais pas quoi mettre sur ma lanterne, j'ai tellement de trucs en tête... »

Son regard se déverse sur la silhouette face à lui, grande et distinguable entre la foule et les visages dont il n’avait que faire, visage avenant qui l’accueille – et raison pour laquelle il s’était risqué à quémander cette sortie au festival, simplement pour espérer dérober quelques minutes de plus de cette présence dont il ne semble jamais repu. C’est naturel, ce n’est pas suffisant. Il aimerait pouvoir passer bien plus de temps avec Gun, seulement les heures de sa vie ne sont pas toutes siennes. Il se persuade d’être libre, sans réellement s’appartenir. Le premier échange est maladroit, même timide de sa part peu habitué à voir Gun dans un contexte si normal, c’en est presque étrange. Ils sont comme des amis se retrouvant par hasard dans ce genre d'évènement, et Sen aime ce sentiment, sans pouvoir le décrire entièrement.« Enchanté. » murmure-t-il poliment en baissant le regard vers la jeune femme aux côtés de Gun, Byeol, il hoche doucement de la tête, inscrit le visage et le nom dans sa mémoire puisqu’ils semblent important pour l’homme. Sen garde ses distances, puisque les lieux ne sont pas propices à l’intimité, et puis, il y’avait bien trop de regards autour d’eux. « Je veux bien, tu peux choisir, j’ai pas de préférences. » notifie-t-il simplement. Tant que Gun était là, tout lui allait.

Hei Rin profitait de l'événement. Elle n'était pas spécialement fan de ses grandes choses, ces endroits remplis de monde. Elle qui aimait la tranquillité, elle était loin de son silence tranquille. Elle avait quitté un peu plus tôt Eden et Mia, remerciant bien évidemment son ami de ne pas avoir dévoiler la supercherie des jumelles.
Un stand avait attiré son attention, des fleurs. Beaucoup de fleurs. En bijoux. Ou en fleurs séchées. Elle regardait les jolis marque page, se demandant déjà ce qu'elle allait acheté. Il était certain que la jeune fleuriste allait dépenser de l'argent dans ce stand. Il était tout simplement fait pour lui. Un sourire radieux a la jeune femme qui le tient avant qu'un bruit étrange se fit entendre. La curiosité prit place, elle tourna la tête pour découvrir un visage qu'elle connaissait si bien. Elle avait appris à le voir tant de fois au palais. @Khan Haneul, ce prince si particulier qui lui faisait vivre chaque jours des montagnes russes. Elle qui avait feint un oubli, se retrouver à être toujours autour de lui. Et bien qu'elle était encore perdue gênée face à cet homme, un petit sourire amusé étira ses lippes. "Votre altesse" dit elle de sa voix douce et chantante. " Vous ne savez pas vraiment mentir". Elle n'était pas vraiment dupe. Elle figurait sur la photo qu'il venait de prendre. Voulu ou non, il avait immortalisé un moment ou elle était la pièce maîtresse le temps de quelques secondes.

les yeux brillents alors qu'il s'avance entre les allées, son coeur battant la chamade au fur et à mesure que le moment tant attendu approche. il essaie de retenir tous les stands qui l'intéressent pour y revenir après le lancer des lanternes, même s'il sait déjà que sa mémoire lui fera faute et qu'il se retrouvera distrait par autre chose. l'avantage de ne jamais avoir l'occasion de s'ennuyer. très rapidement il est absorbé par l'écriture des messages à laquelle il s'applique. bonheur pour mes proches en caractères soigneusement calligraphiés et la lanterne au creux des mains comme un trésor précieux alors qu'ils suivent la foule vers le centre de la place pour libérer leurs voeux.
et ça tourne au cauchemar.
le corps propulsé par la force de l'impact comme une vulgaire poupée de chiffon, les bras braqués devant son visage pour s'offrir un semblant de protection. il ne se sait vivant que par la douleur qui se saisit de son épaule lorsqu'il se heurte au sol et les éclats de verre qui lui lacèrent la peau quand il se relève. le bruit sourd lui fait sonner les tympans et la reprise de conscience est difficile au milieu du chaos, pourtant ses sens sont en alerte, la fréquence réglée sur son meilleur ami qu'il se met à chercher sans attente. la main saignante agrippe son épaule sans doute déboîtée alors qu'il erre parmi les rescapés affolés, tentant désespérément de retrouver ses repères. « yesun? yesun?! » la voix se perd et lui aussi, la peur au ventre et l'esprit en miettes. pourtant il avance, qu'il ne le perde pas lui aussi.

@khan yesun

cherry bomb ;
Pedro avait marché jusqu'à la place, vidant sa tête, son esprit des mauvaises ondes de son équipe. Les idées à la fête, il s'était enivré des odeurs, couleurs et joyeusetés du festival et de ses allées bondées et vivantes. Les coréens savaient s'amuser, d'autant plus durant un tel jour. Il se tenait prêt pour le lancer de lanternes, et la vue des familles, amis, couples, collègues qui débattaient joyeusement sur leur lanterne lui réchauffait le cœur ; loin des siens en cet instant.

La tête contre le sol, la vue floue, un silence lugubre. Pedro avait été propulsé dans un vacarme brutal, une explosion. Il se releva avec peine pour découvrir un scène apocalyptique. Les couleurs chaudes du festival ont laissé place à une atmosphère lourde, la terre retournée, le bitume craquelé, les lanternes déchirées. Il toussa, la vue obstruée par la poussière et palpa sa poitrine. Ce qui dérangeait le plus Pedro durant un instant fugace fut le manque conséquent de bruit ; tentant de se raccrocher à une logique pour échapper à la réalité. Des voix commencèrent à s'élever petit à petit, hurlements déchirants la nuit ; réaction au spectacle tragique qui se dessinait face à la population. Il eut envie de vomir une fois sur ces jambes, l'étourdissement ou la désolation devant un tel spectacle ? Se trouvant dans un endroit à l'écart de la foule, éloigné des bâtiments, Pedro eut la surprise de trouver des bouts de verre dans son bras. Machinalement, il les enleva, le regard bloqué sur des corps gisants plus loin, un goût de sang dans la bouche, un goût de pleurs dans le cœur. L'envie de s'arracher les cheveux, l'incompréhension, le désarroi face à l'ampleur des dégâts au fur et à mesure que le vent se soulevait et que sa vue s'éclaircissait. Il aperçut, presque sauvé, une silhouette familière, @zheng yiren, et s'en approcha. Une main tendue vers la femme, il mit quelques secondes avant d'ordonner ses pensées et prononça quelques syllabes : « Je peux vous aider ? » L'inquiétude le gagnait, pourquoi était-elle seule ?

@khan yejon

rejoint par ryong la nuit est bercée par les rires et le réconfort d'être avec les gens qu'il chérit. au tableau il manque yeji. aucune nouvelle depuis sa disparition, aucun message. il se dit qu'elle a seulement besoin de temps avec saem, qu'elle profite, et étrangement il ne ressent pas de jalousie mal placée.
la rancune s'évapore au fur et à mesure que l'encre dessine la feuille fragile. " santé, prospérité, longue vie pour tous mes proches " en lettres noires, légèrement cabossées, fragilisées par le papier flexueux.
un sourire à kibeom et ryong.
le compte à rebours commence et les gens s'apprêtent à lancer les lanternes qui se confondront bientôt avec les étoiles.

5



2



il n'y a plus que le noir et les cris étouffés, la panique lointaine qui devient de plus en plus claire lorsque le prince regagne conscience. vision brouillée par la poussière, les membres sont endoloris à cause du choc. projeté à quelques mètres en arrière, le choc amorti par les débris de la première explosion, il ne souffre pas des conséquences de la seconde.
pourtant lorsqu'il porte sa main au front, elle en ressort trempée du sang royal, et les angoisses le gagnent enfin. il tousse, tente de se relever, boîte sans savoir d'où vient exactement la douleur.
tout ce qu'il a en tête actuellement
c'est yeji. yeji dont il aimerait crier le nom mais il se confondrait avec ceux des autres
yeji dont il aimerait entendre la voix, mais tout ce qui parvient à ses oreilles sont des bips incessants, des voix brouillées, des hurlements lointains.
alors il se dit qu'il doit retrouver ryong, qu'il doit retrouver kibeom. il tente de ne pas regarder les corps qui gisent au sol, de ne pas prêter attention aux mères qui pleurent leurs enfants, aux enfants qui pleurent leurs mères. les larmes coulent et créer des sillons humides sur son visage imbibé de suie alors qu'il court vers ryong. il hurle son nom et ne s'entend plus. réalise que l'audition est rompue. "ryong...tout va bien?" il se rend vite compte de sa peau lacérée, des bouts de verre qui y sont encore coincés. "tu saignes...il faut sortir d'ici..." et pendant tout ce temps, il ne sait pas si son meilleur ami lui répond, il regarde son visage, observe ses lèvres bouger mais décide de l'ignorer. les gardes sont introuvables. kibeom n'est pas là. "ryong, j'entends plus rien."" la panique qui le regagne doucement, il tente de respirer lentement. tout ça n'est que temporaire. il ya plus important à faire, à chercher. yeji, sa première préoccupation. kibeom vient ensuite. à bout de souffle, il attrape ryong par le bras, s'en va à travers la foule. "je dois trouver yeji..". presque murmuré, inaudible dans le chaos.

@han daeryong

le regard trouble et les oreilles qui sifflent, l'être incapable de saisir ce qui vient de se passer, comme si ce n'est qu'un mauvais rêve dont il essaie désespérément de se réveiller. tout est pourtant trop réel pour le nier ; l'odeur étouffante de brûlé et la vue nauséabonde des corps qui gisent autour de lui parmi ceux qui s'agitent sans cesse. et cette boule au ventre, la gorge nouée, le coeur plus affolé que jamais. âme frêle et délicate, pas conçue pour le chaos dans lequel elle se retrouve jetée sans la moindre garantie d'être capable d'y survivre. la douleur lui brûle l'épaule et il avance tant bien que mal, errant avec un seul but en tête ; retrouver yesun. il ne sait pas où il l'a laissé ni où lui-même se trouve, tout se confond sous les ruines et les débris.

l'adrénaline tait son mal et il s'entête à continuer, le regard se perdant avec appréhension sur ces paysages qui le terrifient — l'idée d'y voir yesun encore plus. il ne se relâche que lorsque le prince apparaît devant lui, sain et sauf. et il s'effondre contre lui, les bras insistant à l'enlacer malgré la souffrance qui l'accable, le soulagement prend le dessus pour l'instant. il ne répond pas à sa question, pas à voix haute. qu'importent les blessures, ils sont ensemble. tout va bien et ses joues s'imbibent des larmes que son corps retenait sous le choc. « c'est pas grave, c'est pas grave, » qu'il répète autant pour lui-même que pour yesun. ses mains encadrent son visage, l'ancrent à lui et à la réalité aussi amère soit-elle, sa propre peine oubliée le temps de calmer celle de yesun. il articule lentement, exagérément, tente de faire en sorte qu'il le comprenne malgré sa perte d'audition. lui-même n'est pas sûr de réussir à s'entendre par-dessus les battements de son cœur et les plaintes déchirantes, par-dessus la peur assourdissante d'une autre riposte.

puis les priorités se bouleversent et son propre bien-être passe en dernier de la liste, lui qui ne voulait que partir d'ici. « on peut aller la chercher, » qu'il souffle à travers ses dents serrées, comme s'il retenait un cri. il n'allait pas le dissuader de partir à la recherche de sa sœur ni le laisser y aller seul. ensemble jusqu'à la fin. alors il resserre son emprise autour de son épaule blessée, la tête légère et les paupières lourdes, luttant contre l'épuisement qui le submerge. « tu l'as laissée où ? »

@khan yesun

La timidité et la maladresse perdurent entre eux, pourtant elles ne sont pas indésirables. Arrières-goûts d'une vie plus simple, d'un quotidien banal qu'ils auraient pu partager si leurs circonstances étaient différentes. Ils se laissent guider entre les stands de nourriture, s'adonnent à plusieurs dégustations avant de rejoindre les gens qui décoraient leurs lanternes, passage indispensable aux festivités. L'envol des lanternes allumées comme un nuage de lucioles bienveillantes auquel ils confient leurs voeux, moment féérique. Tout ce qu'il rêve de partager avec Sen.

Pas de magie ce soir.
Juste le goût métallique de la réalité entre ses lèvres ensanglantées. Le visage effleuré par les éclats de verre quand ses bras se referment autour de Sen et qu'il se recroqueville sur lui pour lui épargner le même sort, que tous les objets qui explosent en morceaux et le monde qui part en couilles l'atteignent à la place. Les débris laissent des entailles sur leur passage et pourtant il ne cille pas, son corps large servant de bouclier au plus jeune peu importe ce que ça lui coûtera. Son emprise ne se défait que lorsqu'il n'y a plus que le silence de l'après, bref moment où les présents tentent de comprendre ce qui vient de se passer.

« Are you alright? » Sa paume étreint le contour de son visage tendrement, craignant de voir une quelconque meurtrissure sur ses fins traits. Gun ne laissera rien lui arriver, pas tant qu'il est là. « We need to get out of here. » Le cerveau passé en mode de survie, comme insensible au chaos qui a lieu autour d'eux alors qu'il ne se concentre que sur Sen. Il saisit sa main et l'aide à se relever, grimaçant à peine aux sensations désagréables de plaies ouvertes lui brûlant la peau, ses phalanges entourant fermement les siennes pour le guider hors de là.

@myeong sen

mais le prince, lui, il gardait une allure concernée par l’horizon défaillante, celle que l’image de la candide @im hei rin avait légèrement anémié à ses yeux, dans l’espérance insidieuse qu’il finirait par avaler les restes de son propre mythe alors que ses pupilles se montraient bien impatientes de revenir à l’image de cette candide pour laquelle sa soirée avait semblé s’illuminer, soudainement. « non, pourquoi mentirais-je ? je trouve que c’est très beau. » effectivement, il n’avait pas menti. dans la mesure où son attention, à ce moment-là, s’était perdue à admirer l’image qu’il avait volé à la demoiselle avec fierté, de l’appareil qu’il avait tenu de sorte à ce qu’elle ne puisse pas être témoin de son méfait : non, il n’avait pas menti, c’était magnifique. « tu es seule ? » c’était venu tout seul et avec une seule réponse envisageable : celle qui lui plairait, pour dire positive,  dans l’espérance que sa présence ne se situait pas à l’attente d’une autre personne parce qu’il était mal à partager. on peut dire qu’heureusement, si tel avait été le cas, il n’aurait pas eu le temps de s’en plaindre suivant le bruit sourd en faveur duquel son sang s’était glacé de comprendre par les messages alarmants de ses méninges que cela n’était pas considéré comme faisant partit du festival jusqu’à répertorier un hiatus conséquent dans le fonctionnement général de son être pour bousiller temporairement l’émission de ses ventricules cardiaques.  — ça venait de l’arrière, il s’était dit, avant de couvrir brusquement hei rin de son bras au même moment où il avait aperçu l’effondrement d’un corps ensanglanté sur le sol.

facultatif:

le massacre s’était opposé à sa respiration qui s’en était faite difficile au fur et à mesure que sa petite portion de capitale s’effondrait alors que malgré tout, un mécanisme s’était accordé à le baisser, la pression rigoureuse de son bras au dos de la femme pour l’obliger à en faire de même et le suivre précipitamment à gauche, entre deux affiches métalliques qu’il pensait assez solides pour assurer leur protection contre une balle.

le trop d'inspiration facultatif:

« ça va ? … tu vas bien ? » avait-il demandé, son bras toujours fermement accroché au sien et ses iris perturbés dans leurs inspections interminables.