ô colère ;
sentiment amer.trompée, bafouée. ainsi se sentait-elle. oubliée, rabaissée. manipulée —
injustice propice. elle s’en voulait d’être aussi naïve ; candide créature aux idées lascives dont l’entendement avait été brouillé — au même titre que sa psyché. qu’avait-elle orchestré pour mériter une telle destinée ? elle était
maudite, songes qui dépitent. incessamment, on cherchait à la contrôler, à la tromper. qu’elle était idiote de croire qu’elle pouvait s’extirper de sa réalité. cosmos aux antipodes du monde de sa propre invention, tout n’était qu’affliction —
ruinant son affection. tout ce qu’elle offrait, tout ce qu’elle donnait : on lui recrachait au faciès.
avec violence, intempérance.
était-ce une déviance ? peut-être.
peut-être qu’elle était le problème,
anna. peut-être qu’elle ne méritait pas d’être tranquille, d’être utile — de flotter dans une idylle. obligée de vivre une odyssée aux flots mouvementés ; la rendant
névrosée. satanée essence pourrie gâtée, dont l’existence avait été façonnée par des phalanges dorées. une assistée, une privilégiée —
et le commun des mortels la reniait. naïade oubliée, délaissée ; déclenchant en ses entrailles un feu ardent.
« — Anna, enfin, tu es là !
— Tu m’as fait demander, père ? ». agence wang,
palais de l’outrance.
cette percé solaire commençait à doucement s’éteindre, les rayons de l’hélianthe s’évanouissaient un à un — habitant la voûte céleste d’un ton carmin. la raison de sa présence était simple, puisqu’elle venait développer quelques clichés. son aîné lui avait expressément demandé des photographies à l’ancienne ; ce qui ne l’avait pas dérangé. au contraire,
elle préférait.
cette sensation de pouvoir gérer le grain /
l’intensité / au gré d’un bain, cela l’extasiait. elle était dans la chambre noire, lorsqu’elle fût appelée. par son géniteur ;
despotique manipulateur. elle venait tout juste de passer l’encadrement de la porte de son bureau ; là où trône le
bourreau. ses mirettes se posèrent sur son être ; avant qu’elle ne dévie avec perfidie. là, se tenait une anatomie.
celle d’une infamie,
eden. elle lui lança une oeillade noirâtre, la môme.
acariâtre. son père ne savait ce qu’il s’était passé. il ne savait que leurs chairs s’étaient effleurées ; que leur épiderme s’était frôlée — que leur rythme cardiaque s’était envolé.
le faciès de
anna était fermé.
— agacé,
contrarié.
« — Oui, j’ai besoin de toi. J’ai promis un costume sur mesure, à Eden. Personne n’est disponible pour prendre ses mesures, et je me suis dit que tu pourrais t’en occuper.
— Et bien, j’ai autre chose à faire.
— Ce que Son t’as demandé attendra. Emmènes Eden dans l’atelier, s’il te plaît.
— Très bien ». et elle s’exécuta.
le ton glacial de son paternel indiquait qu’elle n’avait guère le droit de se révolter. elle devait se soumettre ;
paraître et non être. ses mirettes se baissèrent — sentiment délétère. d’un geste de la tête, elle invita le concerné à l’accompagner ; en direction de l’atelier.
« — Il faut que tu ôtes ta veste pour les mesures ».