✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — nara, nara.
Il l’appelle, il a besoin de la voir, parce que quand tout va mal elle est l’une des rares à pouvoir éveiller son visage terne, consteller ses iris sombres de quelques étoiles à travers ses sourires (qu’il sait bien rare et d’autant plus précieux). Il a le dos contre la banquette du lounge, coin sombre de la grande salle illuminée de néon où on le perçoit à peine. On le reconnait, on l’apprécie parce qu’il dépense de l’argent, beaucoup d’argent, mais on préfère ne pas lui faire côtoyer les autres clients. Alors il se retrouve comme souvent à cette table isolée du reste, comme si elle avait été faite spécialement pour eux. Il y’a des bouteilles devant lui, des verres à moitié plein de filles qui y trempent leurs lèvres carmin avant de s’envoler.
Il s’en fout au fond. L’alcool est là pour faire oublier ses épaules douleurs et les marques sur ses genoux, aujourd’hui encore, le chef ne l’avait pas épargné. Et il avait pu fuir vers le premier lounge pour anesthésier la douleur à coup d’alcool.
Des minutes passées depuis son s.o.s lancé pour la belle brune, un simple message décousu de ses doigts tremblants joint de sa localisation, surement la seule information claire dans son sms. Il sait juste qu’il a trop bu, que ses yeux injectés de sang ont du mal à s’ouvrir et qu’il s’est brûlé légèrement la main en allumant son joint. Le reste est flou, comme sa raison d’être dans cet endroit, les visages qui fluctuent autour de lui et la musique qui devient lointaine. Un mal de tête atroce lui rend pénible la tâche de garder le dos droit et le visage levé, alors il finit le front contre la table et les doigts faiblement agrippés à un mégot consumé. Il a envie de lui envoyer d’autres messages, l’un après l’autre, bloquer sa messagerie vocales de sa voix d’enfant en sanglots. Mais elle a déjà trop subi de lui.