✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — gun, gun.
Soleil effleurant l’horizon, ça ne durera pas longtemps. Les couleurs se fanent déjà, se diluant dans des nuances irréelles de rouge et d’orange. Et Sen aime la quiétude du moment, la mer est féroce dans cette région là et peu de personnes s’y aventuraient puisqu’il n’était pas bon d’y nager. Il ne compte pas s’aventurer dans l’eau, alors lui, ça lui convient. Ses pensées sont tout ailleurs, posées sur les traits de Gun qu’il attend avant de glisser sur les coquillages et les morceaux de verres qu’il peut trouver sur son chemin. Ses bottines ont été abandonnés négligemment sur le sable et ses pieds endoloris respirent quand ils rentrent en contact avec l’écume glacée.
Il frisonne un instant, avant que l’épiderme ne s’habitude à la température basse et qu’il en apprécie finalement la sensation. Il s’agenouille quand son regard capte un scintillement dans le sable mou, son doigt vient gratouiller le pansement sur nez, l’humidifiant légèrement sans réaliser et le liquide salé lui cause un léger pincement. Sen l’ignore, habitué à pire et il enfonce sa main dans le sable. Ça pique légèrement, le morceau plus aiguisé que ce qu’il pensait mais ses yeux brillent en contemplant les couleurs.  De temps en temps, sa tête se tourne pour contempler le seul chemin pouvant amener jusqu’à lui, guettant l’arrivée de Gun.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — sunset
La voiture abandonnée au détour d'une ruelle après avoir déposé ses clients du jour, il rejoint le garage à pieds pour récupérer la sienne. Gun jette un coup d'oeil à sa montre en chemin ; plus en avance qu'il ne pensait. Le ciel commence à peine à prendre ses teintes orangées lorsqu'il quitte la ville et l'astre brillant y est encore suspendu quand il aperçoit la silhouette de Sen recroquevillée sur le sable. L'envie de le prendre dans ses bras l'assaillit, mais il se contente d'un « hey » soufflé doucement en se glissant à ses côtés. Les lèvres étirées en un large sourire, il le contemple pendant un instant, le battant se serrant à la vue du pansement qui couvre son nez. Il n'en dit rien et s'affaire plutôt à se déchausser à son tour, le silence régnant en maître entre eux. Éternelle timidité, comme s'il fallait qu'ils se réapprivoisent dès le début chaque fois qu'ils se revoient.
Il enfonce ses mains dans le sable, expire longuement en se laissant happer par la sérénité du paysage qu'il n'aurait raté pour rien au monde. Leurs doigts s'effleurent sous le sable et ça lui arrache un sourire, alors il se tourne enfin vers lui, les traits débordant de tendresse. « Everything okay ? » Question vague que les pupilles soucieuses de Gun remplissent de sens. Ce n'est pas quelque chose dont ils parlent ouvertement et il se retient de faire des commentaires sur les meurtrissures qu'il remarque souvent, mais l'inquiétude demeure au fond de ses entrailles et il aimerait que Sen sache qu'il est là pour lui. « I can help, if it still hurts. »

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ —

Une ombre défie les derniers rayons de soleil pour un instant, la silhouette sombre alanguie face à lui, Sen sent la présence de Gun à ses côtés avant qu’il ne le voit, son parfum que la brise guide jusqu’à lui l’en prévient en premier et il ne lève les yeux, légèrement, qu’au moment où la voix de l’homme résonne – le souffle si bas, comme de peur de brusquer la quiétude l’instant, et Gun prend place à ses côtés, l’eau à présent s’échouant sur chacun d’eux. Sen ne cille pas pour un instant, désireux presque de s’assurer que Gun est bien réel face à lui après avoir passé deux semaines sans le voir, depuis l’agréable soirée au festival. « No, it’s not. Répond-t-il en ôtant ses mains du sable, les passant sur la surface de l’eau pour se débarrasser du moindre grain. You haven’t kissed me yet. » ajoute-t-il la seconde d’après, les lèvres étirées en un sourire taquin et le regard brillant d’un éclat malicieux. Il comprend que la question de Gun était ailleurs, devine son regard posé sur le pansement. Mais il n’y avait rien de nouveau à tout ça. Il happe les derniers mots de Gun tout contre ses lèvres, il les enseveli sous souffle qu’il mêle au sien, c’est profond, mais ça n’a rien de précipité ou de sauvage. Le baiser est tendre et sa main fraîche et humide se réfugie sur la joue de l’homme pour y trouver un certain appui. « It’s just a scratch, i’ve been through worse. » tentative de calmer les inquiétudes de Gun, sans être certain d’y arriver complétement. « But, i would appreciate it if you’re willing to help. » Parce qu’il a l’impression de déceler dans le regard de Gun l’envie d’aider, de prouver qu’il pouvait prendre soin de lui, et même s’il n’était pas habitué à sentir un pareil regard sur lui, en sa compagnie Sen n’avait pas peur de se laisser aller.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — sunset

Chaque fois qu'ils se voient peut être la dernière. Quand bien même ils essaient de rester en contact, leur avenir reste incertain — peu sûrs même d'en avoir un. Alors chaque moment qu'ils ont l'occasion de passer ensemble est précieux et Gun l'approche toujours avec autant de précaution, soucieux de préserver la paix qu'ils ressentent toujours l'un en compagnie de l'autre. Ses pupilles vacillent lorsqu'il bouge mais ses lippes s'étirent en réponse à son sourire et il rit doucement, le battant exulté de le retrouver, palpitant dans sa poitrine lorsque leurs lèvres s'étreignent enfin. Les phalanges retracent les contours de son visage, glisse le long de sa mâchoire pour attraper doucement son menton et il se laisse aller à la douceur du baiser qui lui procure autant de frissons que la main froide sur sa joue. La distance entre eux reste moindre même quand le contact est rompu, leurs nez s'effleurant doucement alors qu'ils baignent dans cette intimité. « Mmmhm, » marmonne-t-il quand Sen tente de le rassurer. Il n'est pas dupe, mais il n'a pas non plus envie de penser à pire, à tout ce qui avait dû mener aux bleus et blessures qu'il perçoit souvent sur son épiderme. « I've got a first aid kit in my car. » Il laisse sa main retomber sur la cuisse de Sen qu'il presse en un geste rassurant, y laisse de tendres caresses du bout du pouce tandis que ses lèvres se pressent une nouvelle fois contre leurs jumelles. « Be right back. » Sourire tendre et le voilà reparti vers sa voiture, dont il revient avec une trousse de secours et une bouteille de vin qu'il avait oubliée sur le siège arrière dans sa hâte de le revoir.
« Look what I found, souffle-t-il en levant la bouteille, we'll share it if you stay brave while I take care of you. » Le ton taquin et pourtant les derniers mots le font frissonner, comblé de pouvoir enfin prendre soin de lui. Il reprend place à ses côtés et s'occupe de sa blessure avec attention et délicatesse afin de ne pas lui faire plus de mal qu'il avait déjà enduré. Plusieurs minutes les séparent encore du coucher de soleil alors il ne se presse pas, préfère s'assurer que tout est bien fait. « There. You should try to clean it often as you can. » Il range et ferme la boîte soigneusement avant de la mettre de côté et, l'espace d'un instant, son regard s'attarde sur le plus jeune, incapable d'exprimer toute la tendresse qu'il renferme autrement qu'à travers les gestes. Alors, son bras entoure ses épaules et il l'attire contre lui, enfin prêt à regarder le spectacle.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ —
Instants précieux, trésor plus rare que ceux pensés englouti, sa relation à Gun est semblable à un mirage, ce n’est que quand il était affamé et assoiffé qu’il arrivait enfin à avoir l’homme face à lui. Indulgent à ses caprices, prêt à tendre le bras vers lui, telle la plus belle des offrandes. Et Sen, il s’en enivre, de cette présence et des lourdement au cœur qu’elle cause, de l’interdit qui s’en découle parce qu’il doute que ce soit un jour réel. Il était pieds et poings liés à un autre, pourtant, le battant est ailleurs. Ses pensées aussi, toutes portées sur Gun à chaque fois que les paupières se fermaient. Il happe les lèvres de Gun dès qu’elles se retrouvent à portée, il entraine avec elles le rire et le souffle de l’homme, il aimerait tant que tout de lui soit sien, au moins pour ces instants qu’ils dérobent à leur vie, il aime l’illusion qui se crée entre eux. C’est semblable à un rêve éveillé. Sen ne peut qu’hocher de la tête, surpris des battements plus rapides à la simple perspective qu’on désire prendre soin de lui. Il était habitués à tous, les coups en souverains, et il était bien plus difficile à s’habituer à une paume qui dérive sur sa peau afin de guérir plutôt que continuer de détruire. Au fond, il a peur de s’y laisser aller. Il a peur que Gun le rendre plus tendre, et que sa souffrance ne devienne que plus grande. Mais il n’y pense pas vraiment à l’instant il se contente de suivre la silhouette qui s’éloigne vers la voiture, pour lui revenir après quelques courtes minutes. Naturellement, son regard se pose sur la bouteille à la main de Gun, l’intérêt rapidement piqué. « Alright, alright, i’ll be brave and quiet. » assure-t-il, concentré sur le précieux sésame alors que Gun sort le nécessaire pour le soigner. La douceur de ses gestes fait oublier la douleur à chaque ecchymose effleurée, il frisonne à certaines parcelles plus douleurs que d’autre, son partenaire ne sachant jamais quand s’arrêter, et ses yeux glissent sur Gun, ne pouvant que contempler la différence entre les deux. Le jour et la nuit. Derrière eux, le coucher de soleil s’annonce doucement et il ne sent pas le temps passer, jusqu’à ce que Gun annonce avoir fini. « You should come clean it, i’ll certainly forget about that. affirme-t-il taquin. Thanks. » Continue-t-il la voix plus sincère et tendre alors qu’il revient chercher le contact de ses lèvres tandis que Gun le blotti contre lui. Le parfum de mer l’embaume, autant que celui de Gun si proche de lui, les vagues le bercent et il ferme les yeux un instant, profitant au mieux de cette tranquillité alors que tout son corps repose contre celui de Gun. « The bottle ! » murmure-t-il finalement après une dizaine de minute, n’oubliant pas sa récompense et ses yeux s’ouvrent doucement, il lève la tête pour pouvoir observer Gun de plus près. « Hm, did you miss me these last two weeks ? Were you thinking of me ? » demande-t-il sans pudeur, et son regard toujours fixé sur Gun se fait plus curieux, ses mains viennent caresser les cuisses de l’homme en même temps, faussement distrait.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — sunset

Douceur tant attendue, denrée rare qu'il ne trouve ni ne cherche qu'aux côtés de Sen. Et quand bien même il se réjouit de la récupérer, ne serait-ce que pour quelques heures, son attention est vite détournée par le pensement cachant le nez du plus jeune. Il trottine vers sa voiture et en revient avec tout ce qu'il faut pour remédier aux maux qui lui ont été infligés : un kit de premier soins, une bouteille de vin et ses bras robustes prêts à l'accueillir entre eux dès qu'il aura fini. « Good boy. » Mots aussi taquins que fiers, il l'encourage à sa manière, bien que la délicatesse de son toucher ne lui laisse pas de quoi s'inquiéter. Les phalanges rugueuses et usées s'échouent sur sa peau avec affection, s'imprègnent de sa douceur alors qu'il lui donne un peu de la sienne. Il le libère enfin et un tendre sourire étire ses lèvres. « I'll see what I can do. » Prêt à tout risquer pour continuer à prendre soin de lui, même si c'est toujours sur lui que s'abattent les pires conséquences. Parfois, Gun se demande s'il a même le droit d'être avec lui. S'il ne fait pas que lui causer encore plus de mal par pur égoïsme. Débat interne qui le ronge constamment, pourtant dès qu'il se retrouve à ses côtés plus aucune pensée ne rode en son esprit, si ce n'est l'adoration qu'il éprouve envers le garçon. Sen lui rappelle sa récompense et Gun se tourne immédiatement vers la bouteille jusque là oubliée, avant de laisser s'échapper un souffle surpris. « Oh. I forgot to bring glasses. » Et il hausse les épaules, rit doucement. Il pourrait presque entendre les rires enregistrés au fond. Scène sortie tout droit d'un sitcom, d'une fiction où tout est idéal, tout se finit bien. Dans la poche de sa veste il pioche son couteau suisse et débouchonne la bouteille qu'il enfonce dans le sable entre eux, ses bras impatients de l'enlacer de nouveau. Il le berce contre sa poitrine, sûr et à l'abri de tout. Enivré par l'odeur salée des vagues autant que par les iris qui se plantent dans les siens. « I did. » Aveu solennel malgré la teinte rosée que prennent ses joues. Gun le proclame fièrement. Il veut que Sen le sache, qu'il le sente à travers les bras qui se resserrent autour de lui, si les mots ne suffisent pas à l'exprimer. « You were all I could think of. » Et le murmure se fait tout bas, souffle navré dont la faiblesse trahit le regret. « I'm sorry. » C'est tout ce qui lui trotte en tête depuis leurs derniers au revoirs. L'est-il réellement, pourtant ? Il ne changerait ses actions pour rien au monde, incapable de laisser Sen en danger. Pourtant, en le sauvant d'un premier, il l'a poussé vers un autre. « For what happened. It's my fault. » Peut-être que c'est lui qui a causé le pansement sur son nez, déclenché toutes les autres meurtrissures qui doivent tâcher son corps. Un frisson parcourt son échine à l'idée et il ferme les yeux pour chasser l'image de son esprit. Sa main vient chercher celle qui trône sur sa cuisse et il l'enlace doucement, son pouce laissant de douces caresses sur son épiderme. Rappel tendre que Sen est là, avec lui. Mais il ne sera jamais le héros qu'il mérite.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — Sur son visage, les doigts calleux se font plus doux qu’une plume, ça lui soutire quelques soupirs d’aises, accentué par les mots qui s’en suivent, malgré leur voile taquin. Good boy. Flatteries dont il était particulièrement friands et qui lui donnaient envie d’être meilleur, seulement, il était rare pour lui de les recevoir malgré tout. Alors, Sen fait en sorte de ne laisser filtrer aucun son de douleur, il subit courageusement les piqûres du désinfectant, pour continuer de mériter les doux éloges. Le tout prend fin rapidement, Sen tapote délicatement les nouveaux pansements, le sourire satisfait et légèrement idiot. Ses yeux se portent tantôt sur le profil de Gun, puis sur l’océan et ses timides vagues. C’est paisible et silencieux, c’est tout ce qu’il rêve d’avoir au quotidien. Mais ce n’était que des secondes dérobées, il n’était pas dupe, ils n’avaient pas droit à plus. C’était déjà plus que ce qu’il méritait. « I don’t like glasses. » réplique-t-il en riant, attrapant la bouteille dont il prend une longue gorgée à même le goulot, le dos de sa main venant effacer quelques gouttes du recoin de ses lèvres. Tout son corps rejoint celui de Gun d’un naturel étrange, c’est comme s’ils avaient toujours été ainsi, comme s’il avait passé toute sa vie à l’attendre afin de blottir ainsi contre lui. « You feel nice. » Un murmure sous un rire léger, sa tête reposant contre le torse plus large. Le sourire ne se déloge pas de ses lippes, davantage face à l’aveu, si fier. Il aime se sentir important, chérie l’idée d’être au centre des pensées de Gun. Parce qu’il ne voudrait que ça, continuer à se nicher dans ses rêves et ses éveils, qu’il n’y ait que lui, égoïstement. « Don’t be. » Le ton est plus ferme qu’à l’habitude, presque glacial. Il n’a pas besoin d’excuses, Gun était le dernier à devoir lui en procurer. « Don’t be sorry, ‘cause i’m not. I’ve had worse, and for the first time it was worth it. » Il y’avait les coups sans raisons, les coups assenés par simple frustration, colère aveugle ou doutes injustes, ceux-là avaient le goût le plus amer, pire que celui de rouille devenu familier au fond de sa bouche. Et pour la première fois, il était prêt à les subir encore, si c’était le prix pour passer une nuit de plus à ses côtés. Loin du démon. Il se tourne lentement entre l’étau brûlant des bras de Gun, vient lui faire face et ses mains remontent vers ses joues, contemple le faciès délicat aux yeux fermés. « And, you know, i’d never be sorry if you were to get hurt because of me. I’m worth it. » souffle-t-il de plus en plus proche, lourd et intenable, ses lèvres capricieuses venant s’attaquer à la lippe de Gun, lui faisant vaguement goûter son vin. Parce qu’avoir mal était inévitable, dans leur monde comme dans leur relation, les excuses n’avaient pas lieu d’être.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — sunset

Il n'aime pas les verres. Note mentale ajoutée à sa liste de petites choses concernant Sen qu'il retient religieusement. Il collectionne les cristaux, ne peut pas s'empêcher de jouer avec les cailloux quand ils sont au bord de l'eau. Il a un goût prononcé pour le luxe, il aime tout ce qui brille mais pas l'odeur des cigarettes, pourtant iltolère celle de la graisse quand il vient le visiter. Il a une cicatrice au coin de l'oeil, il sent toujours bon et il n'aime pas les verres.
Il est au centre des pensées de Gun, et il l'aime.
Gun l'aime comme il aime le son de son rire et le naturel avec lequel il se réfugie entre ses bras. Il prend à son tour une gorgée à travers laquelle ils partagent un baiser indirect, même s'ils n'ont pas besoin de se contenter de ça. « You feel nice too. » Les bras se resserrent autour de lui, désireux de le garder là à jamais. Il repose sa joue contre le haut de son crâne et expire profondément. Sen est tout ce dont il a jamais rêvé. Poupée fragile entre ses crocs saignants, il se convainc d'être capable de le tenir sans mordre, qu'il n'est pas fait que pour détruire. Jamais il  ne se sent aussi humain que lorsqu'il est avec lui. « Okay. » Quand bien même la culpabilité d'avoir failli à sa tâche lui ronge l'esprit, quand bien même il déteste l'idée que Sen ait vécu pire et qu'il soit condamné à le revivre, il n'écoute que ses mots, se laisse réconforter par la fermeté de sa voix et la chaleur enivrante de son corps qui se presse doucement contre le sien. Les mains remontent le long de sa peau qui frissonne sous le toucher de Sen, son être obnubilé par lui et ses lippes n'attendant que qu'il les comble. « Yeah, you are, » murmure-t-il sans avoir à y penser, la voix brisée sous le poids écrasant du désir qui se saisit de lui et l'asservit. Ses lèvres épousent celles de Sen parfaitement, sucrées et délicates entre leurs jumelles. Il se laisse happer docilement, ne fait pas le moindre geste avant que le rouquin ne rompe le contact. « You're worth everything. » Souffle certain, dénué de la moindre hésitation : Gun donnerait sa vie pour lui. Elle n'a de valeur que si elle peut lui servir. Et il renchérit en capturant ses lèvres de nouveau, savoure le vin sur sa langue, sa main appuyant sur sa nuque pour l'amener davantage à lui tandis que l'autre remonte lentement le long de sa cuisse, l'échange passionné de baisers en contraste parfait avec la timidité fiévreuse de ses caresses.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — « You feel nicer. » Bataille enfantine, qu’il aime continuer, assurer que des deux, Gun était celui qui offrait le plus de réconfort et de tendresse. Il s’habituerait si facilement à sa présence et l’étau précieux de son étreinte contre son corps plus menu et ça n’avait rien d’effrayant. Lui qui peinait à baisser les armes face à qui que ce soit, laissait Gun le contempler, le scruter, l’observer tel qu’il est sans en ressentir la moindre vulnérabilité. Pour la première fois, Sen a l’impression d’être face à un être qui ne lui sera source d’aucun regret. Et l’avenir avait beau être incertain, il fait confiance à son instinct, se dernier plongeant dans le sommeil dès que l’homme était à ses côtés. Aucun besoin d’être sur ses gardes, quand il ne doutait pas du dévouement de Gun. Il mourrait pour lui et Sen aimerait presque qu’ils soient dans une situation aussi dangereuse que ça, juste pour montrer à quel point il avait raison.
Et même si les mots n’ont jamais été échangés, Sen a conscience que l’homme l’aimait ; l’adorait.
Leurs lèvres se retrouvent, le contact parfois réel, parfois dérobé au goulot humide d’une bouteille de vin. C’est innocent, à mille lieux de ce qu’ils sont réellement et il aime tant cette sensation qu’il s’y damnerait volontiers. Il n’a jamais tant souhaité que le temps s’arrête. Même si l’éphémère de leur relation davantage inestimable. Sen n’a pas envie de les perdre en excuses insensées, Gun n’était coupable de rien, si ce n’était de sentiments qu’il n’avait pas choisi de troubler son battant et les mots viennent le réconforter, ferme et impétueux, le plus jeune préfère en finir le plus radicalement afin de nous les entendre flétrir les lèvres qu’il ne pense qu’à happer à chaque seconde. « I am. » assure-t-il encore, envoûtant, le ton tendre et avenant. Il n’y avait pas une chose qu’il appréciait plus que la docilité de Gun, l’homme si grand et imposant, se cambrant pourtant à chaque de ses désirs. Et Sen s’exalte, il s’enivre de sa voix brisée et ses yeux d’enfant qui lui offriraient le monde.
La distance s’évapore et il consume les pulpeuses d’attention, de tendresse et de caresses. « Gun. Son prénom qui lui échappe dans un discret gémissement, la main réfugiée sur sa cuisse lui causant quelques émois. Let’s go to your place, hm ? Envie pressante, il ne pensera pas aux conséquences. Or just your car, i won't mind your car. » Un éclat de rire ponctue son urgence et ses lèvres dérivent pour croquer la base de son cou.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — sunset

Gun ne prend pas la peine de renchérir, toujours prêt à laisser le plus jeune gagner. Il l'aime le voir devenir taquin et joueur avec lui, il aime encore plus lorsque Sen le rassure qu'il lui offre le réconfort dont il a besoin sans qu'il n'ait à le quémander explicitement. Ses bras sont inutiles s'il ne se sent pas en sécurité entre eux et il est heureux d'avoir réussi à en faire un refuge pour lui.
Ils baignent ainsi dans le silence, dans la certitude incontestable de leurs sentiments ; confiance et adoration tacites exprimées à travers les regards qu'ils échangent et les caresses dont ils s'enrobent. Ses lèvres ne bougent que pour étreindre leurs jumelles mais elles parlent plus fort qu'il ne le pourrait avec les mots. Chaque effleurement, chaque contact affirme son dévouement contre la chair tendre et ses mains rendent les confessions encore plus brûlantes, curieuses et avides de lui. Les phalanges disparaissent entre les courtes mèches tandis que sa paume se fait plus insistante sur sa cuisse qu'elle parcourt sans relâche. Quand la voix de Sen se fait entendre, elle est douce et frêle, presque fantôme. Pourtant il suffit de cette seule syllabe pour que Gun soit emparé par un frisson dévastateur, le battant aussi tremblant que les pupilles alors qu'il s'abreuve de ses joues rosies, son air enivré — et s'affole à l'idée d'en être la cause.
Les mots lui parviennent mais il est incapable d'y obéir. Il ne sent que le désir pressant, ses sens qui s'enfièvrent quand les lippes viennent marquer son cou et c'est tout ce qu'il lui faut pour céder le contrôle à ses instincts. Son corps se retrouve au-dessus du sien et ses mains prêtent leur attention à ses cuisses de plus belle alors qu'il se presse entre elles, pressé de satisfaire cette soif qu'il tente d'étancher entre les pulpeuses de Sen. Ce n'est que quand le souffle lui manque qu'il se force enfin à s'en priver, les joues empourprées et le sang bouillant dans ses veines. « My place, » halète-t-il timidement alors qu'il tente de revenir à lui-même. « I uh, I don't have anything in my car. » Et il laisse s'échapper un rire maladroit, gêné, candide. Il libère Sen de son poids et prend sa main dans la sienne pour l'aider à se relever et le mener à sa voiture, le muscle luttant contre sa cage et le regard rivé sur sa trajectoire pour garder un semblant de contrôle.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — Le silence avait quelque chose de magique, il est si rare et précieux, parce que Sen n’est pas habitué au silence. Il n’avait que très peu eu. Plus jeune, les cris de ses parents ont baigné leur humble appartement, les disputes et la vaisselle qui se brise comme berceuse à des nuits de sommeil court, adulte c’est la grondement rauque et assourdissant de son chef qui n’a cessé de l’éveiller au sursaut, l’a gardé sans cesse en alerte, parce qu’il ne savait jamais à quoi s’attendre avec lui. Même quand le ciel était dégagé, le brouhaha des membres du gang l’entourait et il n’était jamais vraiment seul, et dans ces rares occasions, le bruit des battements de son cœur et de ses pensées le poursuivait. Jamais tranquille. En compagnie de Gun, tout shut down, il n’y a plus que lui et les battements de son organe sont si paisibles qu’ils ne sont plus qu’un bourdonnement. Il entend enfin le silence, et rien n’était aussi bon. Alors évidemment que Gun méritait tout, les coups étaient tellement plus supportables si avec eux venait la promesse de cette douce tendresse. Violence oubliée, bien qu’il ne sache pas comme il s’y accoutumera.
C’est naturel qu’il désire plus, c’était le cas même avant que les sentiments s’emmêlent. Juste des regards perdus sur la silhouette de l’homme quand il venait s’occuper de quelques affaires, lui en retrait derrière son chef mais les yeux qui ne peuvent que dévorer un corps jugé incassable. Aujourd’hui, Gun était plus proche que jamais, il pouvait l’avoir. Il le voulait. Ses lèvres s’en font témoins, elles ravissent la peau halé de baisers et d’attention, et bientôt elles s’en font récompensé, le corps imposant venant le surplombé et il aime tant se sentir si frêle au-dessous de Gun tout en se sachant capable de faire de lui ce que bon il désirait. Parce que Gun lui était entièrement dévoué, à genoux face à lui s’il le lui demandait, et rien n’était plus grisant. Plus jouissif. Et il rit au rire de Gun, le contemple avec tendresse alors que ses dents capturent son oreille, que sa gorge exprime un « You know, I don’t need that much care and I have condoms. » Mots qu’il sait d’avance causeront quelques troubles et il s’en amuse agréablement. Il se redresse à son tour et ils finissent dans la voiture, le moteur rapidement démarré alors que tout en Gun résonne d’impatience et d’envie. Il a le sourire fier sur les pulpeuses, l’envie présente aussi de la taquiner davantage mais Sen n’est pas sûr que ce soit la meilleure chose à faire alors qu’il conduit. Sa main finit malgré tout par couvrir celle de Gun contre le volant à un dernier feu rouge et il rapproche son visage du sien, le contemplant comme face à un enfant. « Do you want me that much ? » demande-t-il, sentant les doigts tremblants sous les siens.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — sunset

Les mots sont superflus entre eux, ils l'ont toujours été pour Gun. Avec Sen, c'est encore plus naturel ; il sent que c'est assez pour lui, qu'il ne s'attend pas à plus de sa part. Les regards échangés suffisent, la chaleur dans laquelle leurs corps baignent et les frissons qu'ils sentent l'un sous le toucher de l'autre comme une langue secrète que seuls eux comprennent. Leurs lippes scellées renferment entre elles mille mots, mille promesses qu'il se jure de tenir quand il le surplombe, le caresse sans freiner son ardeur.
Il s'est rarement laissé aller trop loin, même les fantaisies les plus innocentes lui étaient interdites. Sen n'était pas sien et, d'une manière, il ne le sera jamais. Gun n'était pas assez bien pour lui, et peut-être qu'il ne le sera jamais non plus. Les limites entre eux étaient définies, infranchissables jusqu'à ce que leurs sentiments les transcendent. Eux deux contre le monde. Sen est, de toute manière, la plus belle chose qu'il y ait vue. Ses lèvres le jurent inlassablement contre les siennes jusqu'à ce que ses poumons s'épuisent et il le regarde, les yeux et le corps en feu, tout petit malgré sa position au-dessus de lui. « My bed is more comfortable than my backseat, » répond-il simplement alors que le battant s'affole encore des mots prononcés, les joues rouges et les lippes étirées en un sourire à la fois timide et taquin dont la courbe exprime les mots qu'il n'a pas su prononcer : je veux prendre soin de toi. Toujours le besoin de bien faire les choses, se délecter des précieux moments volés en sa compagnie. Ses mains rugueuses se font tendres lorsqu'elles l'aident à se relever avant de retrouver leur fermeté habituelle sur le volant. Pourtant elles tremblent sous le toucher de Sen ; ses pupilles ancrées dans les siennes aussi. Les sourcils se froncent, presque confus, soulignent son regard sérieux, sincère.  « Yes. » Il souffle sans la moindre hésitation, comme si c'est une vraie question qu'il lui pose. Et le visage se détend, s'illumine d'un tendre sourire parce que la réponse à celle-ci est une évidence dont il aimerait que Sen se souvienne toujours. « Yes, I do. » L'envie de l'embrasser le saisit soudainement mais le feu passe au vert et il se contente de serrer sa main dans la sienne, fait le reste du trajet avec une seule main dans l'unique but de profiter du contact plus longtemps. Il se gare au même endroit que toujours, guidé par automatisme vers son modeste appartement même s'il n'a qu'une envie : briser la routine et succomber à ses désirs. Pourtant, malgré la fougue qui le consume, aucune hâte n'est manifestée une fois à l'intérieur. Ses mouvements s'empreignent d'une délicatesse marquée quand il comble doucement la distance entre eux, le sourire léger mais profondément épris. Il prend ses mains dans les siennes, les flatte de tendres caresses avant de les mener à ses épaules. Et ses paumes se posent sur ses hanches, la prise ferme et les pouces s'aventurant lentement sous le haut de Sen pour frôler sa peau tandis qu'il le ramène à lui et ses lèvres à leurs jumelles qu'il cueille d'abord en un baiser chaste avant qu'il ne se fasse de plus en plus fiévreux.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — Lit plus confortable que l’arrière de sa voiture, c’est ce que Gun assure et son visage s’illumine malgré lui, empli d’attendrissement, d’amour, pour l’homme et à quel point il ne semble vouloir que pallier à ses besoins et envies avec le plus grand soin. Sen n’y est pas habitué, et surement qu’il ne s’y habituera jamais. Cette tendresse n’a jamais fait partie de son quotidien, et ça sonne étrange dans son esprit, même son cœur se méfie, bien que conscient qu’il n’y avait pas de raison. Il sait cerner le mal chez les autres, il l’avait appris à ses dépens, et dans la lueur des iris face à lui, il n’y avait qu’une étendue infinie de dévotion à lire. Alors il se redresse, aidé par cette main rugueuse qui n’est qu’offrande pour lui, il le suit et s’éloigne de l’air marin où il se sent le plus confortable, seulement, il ne sent pas le changement d’atmosphère, parce que Gun, aussi, avait ce pouvoir de le réconforter. Sa main se lie à la sienne, d’abord par taquinerie, mais le plus âgé décide de préserver le toucher et le garde ainsi, et la sensation n’avait rien de prisonnier comme quand il était avec son chef, il a l’impression que ce n’est qu’un refuge. Un vers lequel il voudrait continuer de se rendre jusqu’à la fin. La réponse de Gun est troublante de sincérité et il sent l’émoi lui remuer le battant, tandis que son regard se lève et se pose sur le profil immaculé. Il est habitué aux mensonges, à la fierté et à la manipulation, il est habitué à devoir lire si loin derrière les lignes pour tenter de comprendre, mais il n’avait plus besoin de ça avec Gun. Genuine, c’est ce qu’il était, et peut-être bien qu’il n’y avait rien de plus effrayant que cette candeur qu’il détesterait souiller. Comment Gun réussissait-il à préserver cette partie de lui dans ce monde si similaire où ils semblent tous deux avoir grandi ? Les escaliers jusqu’à son appartement lui sont connus à présent, bien que loin d’être familiers parce qu’il ne s’y était rendu qu’une seule et unique fois auparavant. Ses mains de nouveau captives sont amenées jusqu’aux épaules de Gun et Sen s’y appuie doucement, soupire à la délicatesse de son toucher et aux lèvres qui taquinent les siennes, quémandeuses silencieuses d’un accès. Et Sen le lui cède, il lui cède tout alors que ses pulpeuses se font voraces, ses doigts remontent des épaules jusqu’à la nuque, et c’est une prise ferme qu’il a contre les courtes mèches, autant que possible, forçant Gun à baisser la tête vers lui pour le dévorer entier. Il est trop grand, la pensée est là, agaçante, parce qu’il a moins de contrôle qu’il ne voudrait, du moins, pas assez facilement. Il pousse Gun et le force à marcher à reculons à l’intérieur de l’appartement, il n’est pas encore capable de s’y guider et c’est sur le canapé que le plus vieux bute et il fait y prendre place. Ses mains le quittent et Sen ôte son haut, révèle le corps à la fausse fragilité, le tatouage de son appartenance trônant plus fièrement qu’il ne le voudrait et la constellation de diamants à son épaule témoin de son amour de tout ce qui brille. Il contemple Gun un instant, son genou se plaçant entre ses jambes avant qu’il ne se penche vers lui et s’attaque à ses lèvres de nouveau, ses mains à présent occupées par le bouton de son pantalon.

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — sunset

Le toucher persiste entre eux, liaison tangible de leurs âmes qu'ils préservent à travers les doigts entrelacés. La prise de Gun est ferme, rassurante, à elle seule une énième promesse de ne jamais le laisser. Tout de lui révèle l'infinie étendue d'affection qu'il éprouve envers Sen, chaque regard et chaque effleurement la trahissent sans gêne parce qu'il veut qu'il sache à quel point il l'aime, qu'il le sente dans la façon dont il l'étreint et l'amour que ses yeux renferment chaque fois qu'ils se posent sur lui à défaut de l'entendre sous forme de mots. Gun à lui seul se dévoue à rattraper tout l'amour que les autres ont échoué à lui offrir, c'est le seul objectif qui l'importe à présent, mission noble dont seule la réussite pourra faire de lui le héros qu'il rêve d'être. Il guide Sen chez lui sans le lâcher, à peine brise-t-il le contact pour fermer la porte derrière eux qu'il s'empresse de le retrouver, sa démarche pourtant lente et posée, l'air d'avoir toute l'éternité devant eux. Son corps s'avance vers celui de Sen avec naturel, se presse contre lui comme s'il n'avait sa place nulle part ailleurs. Anomalie dans un monde qui le rejette et dont il n'a lui-même jamais voulu ; pourtant, aux côtés de Sen, tout semble à sa place. Il donne sens à sa vie, lui offre une raison d'être. Et il s'y abandonne, quel bon goût elle prend entre ses lèvres sages et obéissantes à celles plus fougueuses de son amant. Gun lui lègue tout le contrôle, le laisse user de lui comme bon lui semble. Il se laisse mener jusqu'au canapé, son corps chancelle et il attire celui de Sen contre lui dans sa chute, incapable de passer la moindre seconde sans lui à ses côtés. L'ardeur se calme l'espace d'un instant, laisse place à une vague d'admiration quand la peau se dévoile devant ses yeux pétillants. Les pulpes de ses doigts s'aventurent sur son épiderme, sentent les reliefs et retracent les fines lignes qui le marquent, désireuses d'y ancrer leur adoration. Il aime tout de lui, de ses mèches rebelles jusqu'au bout des doigts si fins entre les siens. Ses lippes félines, la cicatrice qui marque son sourcil ; même les traces aux vérités hideuses lui semblent magnifiques, elles ne sont à ses yeux qu'une autre raison de chérir Sen et lui offrir mille tendresses pour chaque mal qu'on lui inflige. Jamais son être ne s'est enflammé d'une telle façon pour un autre et il ne veut que céder à cette tendresse partagée, prêt à se laisser engloutir par les flammes. Leurs lèvres se retrouvent avec faim, le brasier attisé par le genou, par les mains qui ne veulent que le libérer de ses habits. Celles de Gun continuent leur exploration, retracent religieusement des chemins imaginaires sur le torse de Sen, le long de ses hanches puis ses cuisses où ses doigts se pressent avec envie. Les soupirs s'égarent entre les baisers et il ne réprime plus l'envie qui le possède. Les positions s'inversent et il se défait hâtivement de son haut à son tour avant de replonger entre les lippes de Sen, se délecter de lui comme il voulait le faire là, sur cette plage. Il les libère de leurs pantalons avec automatisme, pressé de sentir sa peau contre la sienne, de l'étreindre sans qu'aucune barrière ne se dresse entre eux. Il sent son être entier s'embraser quand ils s'effleurent, quand il sent la peau délicate sous ses paumes qui s'approprient ses cuisses pour le ramener à lui, pour qu'il se presse entre elles avec plus de ferveur. Baisers persistants qu'ils échangent sans jamais s'en lasser, ses lèvres pourraient saigner sous les assauts qu'il ne s'arrêterait pas et il se montre lui-même plus sauvage quand ses dents viennent malmener les pulpeuses du plus jeune avant que les siennes ne commencent à laisser leurs marques au creux de son cou. Son bassin vient à la rencontre du sien, chaque caresse plus langoureuse que la précédente, comme s'il était une machine dont le seul dessein est d'offrir à Sen du plaisir.

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