Day off. Dohyun n'était pas vraiment fan des jours de congés. Il n'aimait pas ne rien à avoir à faire.
Workaholic, il pourrait passer volontiers les 365 jours de son année à travailler en tant que garde du corps mais santé oblige, on lui disait que c'était mieux de faire des pauses.
Des pauses. Concept étrange à ses oreilles. Pourquoi faire des pauses ? Pour Dohyun, ces jours de congés revenaient au même que d'être dans le cœur d'un combat épique de son jeu-vidéo favori, de décider d'appuyer sur pause et puis, d'attendre. Comme ça. Sans rien faire. Inutile, n'est-ce pas ?
Inutile était bien le mot pour qualifier les congés qu'avait droit à Dohyun pour son attitude pratiquement exemplaire en tant que garde du corps. Pratiquement, parce qu'on disait de lui qu'il avait la fâcheuse tendance à beaucoup trop parler au lieu de se taire. M'enfin.
Ennui mortel, Dohyun avait choisi de faire un tour en ville, espérant croiser quelqu'un, faire ami-ami avec les pigeons. Il n'avait de toute manière rien de mieux à faire et ça l'ennuyait déjà, que personne ne soit disponible pour lui tenir compagnie.
Sauf elle.Dohyun se rapprocha de sa sœur qui avait un casque sur les oreilles, le corps dansant au son d'une mélodie qu'elle seule entendait. Ça coulait peut-être de famille, d'être excentrique. Au moins, l'avantage dans la demeure Ri, c'était que tout le monde était tellement habitué à cette folie qu'ils n'y disaient plus un mot. Dohyun choisit de ne rien commenter non plus alors qu'il sourit à sa tendre petite sœur.
« On ne me dit même pas bonjour ? » la taquina t-il (et il aurait probablement ébouriffé ses cheveux si elle ne portait pas un casque ;
foutu casque). Il ignorait ce qu'elle faisait là mais il était ravi de la voir. Depuis qu'elle devenait de plus en plus populaire, c'était presque impossible de passer du temps avec elle. Évidemment, le grand-frère surprotecteur qu'il était n'oubliait jamais de lui envoyer des messages de temps en temps (
tous les jours) pour savoir si elle allait bien. Aujourd'hui, il n'avait pas besoin qu'elle lui réponde pour savoir : elle allait parfaitement bien.
Elle voulait aussi qu'il l'emmène aujourd'hui.
Le souvenir le frappa. Il lui avait dit,
promis, qu'il passerait une journée en sa compagnie pour la féliciter de sa signature du contrat de Daeun pour son drama. Ils n'avaient jamais précisé quand et ce fut d'un air enchanté que Dohyun se mit à rire, bien content qu'elle le tire d'un ennui profond, en adoration avec l'attitude adorable de sa petite sœur (
c'est ma petite sœur la meilleure !).
« Et où est-ce que tu veux que je t'emmène, aujourd'hui, princesse ? » dit-il tout en se laissant entraîner par Daeun.
Princesse, surnom particulier quand on savait que Dohyun était le garde du corps d'une princesse ;
sa princesse.
Et les yeux du garçon observèrent le visage de sa sœur, lunettes de soleil cachant la moitié de son visage, comme les apparences excentriques qui cachaient les tensions brûlantes. Un objectif naquit dans son esprit : hormis faire plaisir à sa sœur, il voulait aussi lui retirer ses lunettes de soleil. Voir ses yeux ; miroirs de l'âme, passages pour accéder à l'esprit, à la
vérité.
Après tout, qu'est-ce qu'elle lui
cachait ?