swimming fool (haeun)

Inscription : 18/07/2020

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — swimming fool
envie irrépressible de se jeter à l'eau, littéralement. parfois son appel se fait dur à résister et daeryong a juste envie de se submerger. les oreilles bouchées et le corps qui flotte, allégé de tout son poids et tous ses tracas. juste sa respiration qu'il maîtrise et la voûte céleste au-dessus de lui, quand il daigne ouvrir les yeux pour l'admirer. sans doute une des activités les plus paisibles qu'il connaisse et quand tout devient trop, c'est dans son bain ou sa piscine qu'il trouve le refuge.
promesse faite à yesun de rester avec lui le plus possible tant qu'il sera enfermé au palais, c'est donc la piscine royale qu'il devra utiliser. la nuit est déjà tombée mais les gardes royaux sont toujours là, habitués à le voir vadrouiller comme s'il était chez lui. quand bien même sa tête est dans les nuages, il salue chacun qu'il croise par instinct sur son chemin.

surprise quand de dos, il aperçoit une autre silhouette au bord de la piscine. et il se sent bête d'avoir cru être original alors qu'il ne faisait que copier les clichés de tous les films coming of age dont le protagoniste apprend des vérités sur lui-même au bord de l'eau. l'envie de tourner les talons et retourner vers ses appartements se fait sentir, mais il reconnaît la silhouette juste à temps pour continuer d'avancer. « salut, toi. » murmure bas et lèvres souriantes alors qu'il s'accroupit aux côtés de haeun, sa main levée en une salutation amicale pour prévenir de son arrivée. « qu'est-ce que tu fais là à cette heure ? » demande-t-il en se déchaussant pour s'installer à ses côtés, les frissons s'invitant dans son corps quand ses pieds s'enfoncent dans l'eau. elle ne craint rien à sortir de sa chambre si tard, quelqu'un sera toujours là pour la protéger. mais il pose la question parce qu'il est toujours debout, et elle aussi. qu'est-ce qui la tient réveillée ?

@khan haeun

Inscription : 07/08/2020

swimming fool
@Han Daeryong

Fatigue d’une journée de plus durant laquelle elle se perd entre attentes maternelles et désirs personnels qui pèse sur ses épaules, la fait recourber l’échine. Haeun, enfant du matin, et pourtant c’est la nuit qu’elle se sent le plus libre, quand la pénombre vient à assombrir le palais et cache les angoisses qu’elle ne sait dissimuler durant la journée. Le plus souvent ses pas la guident vers les jardins où l’air est saturé de la douce fragrance des fleurs qui y poussent, choyées par les jardiniers. Ce soir elle se laisse tenter par l’odeur du chlore, envie d’y tremper les pieds, de disparaître sous la surface et d’y laisser cette impression pesante de ne pas faire assez. Lorsqu’elle sort de sa chambre déjà un garde se presse à ses côtés, mais l’habitude fait qu’elle n’y porte plus attention. Elle se sait déjà chanceuse de pouvoir sortir sans qu’on ne lui pose trop de questions, mais cela est autant liée à sa place dans la lignée qu’au fait qu’elle soit considérée trop docile pour tenter de s’échapper du regard de ses intendants.

Sur son passage les têtes se baissent et les « votre altesse » murmurés l’accompagnent jusqu’à sa destination. A son arrivée elle se débarrasse sans attendre de ses sandales, et la sensation de l’eau fraîche de la piscine sur ses pieds l’ancre dans l’instant présent tandis qu’elle respire l’air vif de la nuit. La pollution lumineuse de la ville en contre bas ne permet pas d’observer autant d’étoiles qu’elle n’aimerait, mais elle se contente de se perdre dans la contemplation des plus lumineuses.

C’est comme ça qu’il la trouve, tête levée vers les cieux. A ses salutations murmurées, elle se retourne, sourire qui fend son visage malgré la fatigue, bonheur qui s’entend dans sa voix quand elle souffle doucement « Coucou. ». Il prend place à ses côtés et Haeun se sent désormais plus sereine de se savoir entourée de quelqu’un qui la comprend mieux que quiconque. « Ça a été une longue journée, j’avais besoin d’air. », dit-elle simplement. « Je crois que même dormir n’effacera pas cette fatigue. » Aveu qui la surprend elle-même, mais Ryong a toujours eu cet effet sur elle depuis qu’elle l’a rencontré. « Et toi ? Aussi besoin de souffler avant que le quotidien ne te rattrape demain matin ? »

Inscription : 18/07/2020

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pas la moindre hésitation avant de s'installer à ses côtés, c'est un automatisme que son corps a trouvé depuis le temps qu'ils se connaissent, encouragé par la facilité avec laquelle il se met à l'aise en sa compagnie. des années les séparent pourtant tout semble les lier leurs esprits plus semblables qu'on ne l'aurait pensé. deux étoiles brillantes s'efforçant de préserver leur éclat malgré l'obscurité qui menace de les engloutir. il prétend ne pas voir la fatigue sur ses traits innocents, se contente d'ouvrir la conversation comme à son habitude. « au moins ça permet de l'oublier. » le sommeil est souvent un refuge pour lui, mais il sait ce que c'est d'être incapable de fermer les yeux à cause des bourrasques de pensées qui aissallissent son esprit, il sait ce que c'est de les retrouver dès qu'il rouvre les yeux, qu'elles soient au premier plan de son esprit où règnent silencieusement tout au fond. alors il acquiesce silencieusement, espérant que sa façon de voir les choses lui apportera un tant soit peu de réconfort même s'il comprend parfaitement sa vision.

à sa question, il baisse instinctivement la tête, les yeux soudainement concentrés sur les remous de l'eau autour de ses pieds qu'il balance doucement. « oui, on va dire ça. » et il hausse les épaules comme pour les défaire du poids qu'il n'a pas envie de décharger sur celles encore plus frêles de haeun. pourtant, ça a toujours été plus facile avec elle. les vérités ne font plus peur ; avec elle, ses blessures deviennent des leçons de vie et ses maux une expérience qu'il peut partager avec la plus jeune. ce besoin instinctif de l'aider, à travers lequel il finit par s'aider lui-même. deux pièces d'un pendentif qui se complètent parfaitement. « t'as beaucoup de choses prévues demain ? » demande-t-il innocemment, bien qu'il connaisse déjà la réponse. pas de repos pour elle, c'est une princesse en devenir, après tout. combien de fois il a voulu cueillir la demoiselle et l'emporter loin de tout ça, s'oublier ne serait-ce que l'espace de quelques instants. mais lui aussi a ses responsabilités qui l'enchaînent, et oublier leur existence en la compagnie de haeun lui suffit.

@khan haeun

Inscription : 07/08/2020

swimming fool
@Han Daeryong

C’est tout ce dont elle est capable : oublier. Répit trouvé dans le simple fait de fermer les yeux quelques heures chaque nuit, et pourtant elle n’a jamais aimé les minutes qui précèdent le moment où le sommeil vient la cueillir. Ces quelques instants où le seul bruit dans sa chambre est sa respiration, où le temps semble passer trop lentement sans la distraction offerte par son téléphone ou ses obligations royales. Ces quelques instants où rien n’est en mesure de noyer l’afflux de pensées, pesant bagage dont elle relègue le poids durant la journée. Elle préfère les fuir, Haeun, plutôt que de s’y confronter de crainte de perdre totalement le contrôle.

Du coin de l’œil elle le voit abaisser la tête et son cœur se serre quand elle entend sa vague réponse, quand elle remarque le léger haussement d’épaules. Elle aimerait dire quelque chose, tenter de lui apporter un peu de réconfort comme il l’avait fait tant de fois pour elle ces sept dernières années, mais les mots restent bloqués au fond de sa gorge. Spontanéité qu’elle perd plus ils la préparent à ses responsabilités futures, Haeun qui évoluera plus tard dans les hautes sphères où la moindre de ses actions se devra d’être réfléchie de peur qu’un infime faux-pas vienne entacher la réputation de sa famille. Les phrases lui échappent alors elle se contente de poser sa main sur l’avant-bras de Ryong, même si elle n’est pas certaine de ce qu’elle cherche à communiquer à travers ce geste. Peut-être espère-t-elle lui transmettre une once de l’affection qu’elle a pour lui, ou l’assurer qu’elle est là, le sera toujours, oreille attentive, loyauté indéfectible pour celui qu’elle considère comme un frère.

A sa question elle se crispe, se remémore l’emploi du temps énoncé par l’une de ses gouvernantes quelques heures auparavant. Elle expire l’air bloqué dans ses poumons et dans l’élan ses épaules s’affaissent, l’idée d’un lendemain chargé qui la fatigue déjà. « Pas plus que d’habitude. Quelques cours, peut-être trois heures de révision après pour rester à niveau. », annonce-t-elle d’un ton détaché et elle oublie de dire que si elle ne s’imposait pas autant de révisions pour combler le sentiment de ne pas faire assez elle gagnerait certainement des heures de liberté. L’impression de se plaindre la dérange et elle s’empresse donc d’ajouter « Mais tout le monde a dû suivre les mêmes cours, ce serait injuste que j’y réchappe. C’est comme s’il avait déjà pavé le chemin pour moi… c’est motivant en quelque sorte. » Autant motivant qu’impressionnant plus elle essaye de rattraper le niveau de ses ainés. Elle laisse le silence régner quelques instants avant que les prochains mots ne s’échappent de ses lippes. « Et puis c’est peut-être la seule façon de la rendre fière. » Voix douce qui s’échoue sur le la, note douloureuse tandis que le visage de sa mère s’imprime sur ses paupières closes. Vérité cruelle qui s’est dessinée dès son enfance mais qui ne s’est ancrée que dans son adolescence, car qu’importe l’amour qu’elle témoigne à sa mère rien ne semble la mouvoir.

Inscription : 18/07/2020

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩ — swimming fool
le sentiment de partager quelque chose sans même avoir besoin d'en parler. les poids qu'ils portent tous deux se divisent entre eux, deviennent plus légers, plus faciles à supporter. c'est plus tolérable, avec haeun à ses côtés. quand il pose les yeux sur la princesse, il se voit en elle. son reflet dans ses pupilles, confus, triste, fatigué. elle pose à voix haute les questions qu'il n'a pas encore réussi à sortir de son esprit, évoque des fardeaux qui lui pesaient dessus aussi sans même qu'il ne s'en rende compte. quand bien même il veut lui porter conseil et être le grand frère dont elle semble tant avoir besoin, elle l'aide tout autant car les bouts d'elle-même qu'elle révèle reflètent la lumière sur ceux qu'il ignore de lui. miroir magique révélateur de vérités, le phare qui le guide à travers l'obscurité.

« TROIS heures de révision ? » qu'il s'écrie sans réfléchir, incapable de se rappeler la dernière fois qu'il a révisé autant. « olala, ma pauvre... » ça a toujours été la galère pour lui à l'école, même s'il s'en sortait bien en apparence. derrière ses notes acceptables se cachent des heures de frustration et des larmes versées à ne pas comprendre pourquoi il ne comprend pas, à se sentir stupide et défectueux malgré les efforts qu'il fournissait en surplus. même s'il songe souvent à reprendre les études, revivre cette expérience est un cauchemar. il espère que haeun ne la partage pas, mais elle, c'est une princesse. la barre est dans le ciel, le genre qu'il faut se briser pour atteindre. et il la reconnaît, cette pression. même si personne ne la lui met autant que lui-même. « oui c'est vrai, mais bon t'as le droit de trouver ça dur. » ne jamais se comparer aux autres. c'est pas parce qu'ils y arrivent facilement que tu dois t'en vouloir de pas être pareil. les mots se bousculent dans son esprit, il a envie de les partager avec elle. mais tout ce qui sort, c'est un petit rire désabusé ; amusé en voyant qu'il est loin de les appliquer pour lui-même.

puis haeun continue, et de ses lèvres s'échappe un petit « ah... » navré. le coeur qui se serre en pensant à ce qu'elle doit ressentir, en s'imaginant ce que lui aurait vécu si ses parents ne l'avaient pas toujours soutenu. peut-être qu'ils ne le considéreraient même plus comme leur fils. la pensée lui arrache un haut-le-cœur et il s'efforce de se ressaisir malgré les frissons qui perdurent. « tu sais... » début maladroit, incertain. parce que lui-même ne sait pas. il veut aider, mais il ne sait pas comment. « c'est ta maman. même si elle ne le montre pas, elle t'aime. » une évidence à ses yeux, parce qu'il ne peut tout simplement pas s'imaginer une mère qui n'aime pas son enfant. mais même si les mots partent d'une bonne intention, ils laissent un goût amer dans sa bouche. un goût de déception. parce qu'il réalise, après les avoir prononcés, que des fois l'amour, ce n'est pas assez.

@khan haeun

Inscription : 07/08/2020

swimming fool
@Han Daeryong
Et pourtant la comparaison est si facile. Chemin foulé treize fois avant elle, les traces de ses ainés pris autrefois comme exemple devenus désormais attentes dans lesquelles elle s’emprisonne. Leur ressembler ; c’était son rêve enfant. Fillette aux pupilles emplies d’adoration pour ces figures qu’elle voyait évoluer non loin d’elle, curiosité débordante au regard des membres de cette famille que ses gouvernantes peinaient à satisfaire, une bien belle histoire qui se dessinait dans sa tête avant que l’envers du décor ne se révèle à elle. Elle se demande à partir de quel moment cette admiration a commencé à l’enchaîner, à partir de quand l’envie d’être reconnue comme leurs égaux s’est faite plus pressante, besoin d’attention comme une addiction, myocarde tourmenté par la possibilité qu’elle ne réussisse jamais à les rattraper. En compétition avec le fantôme de leurs passages et c’est en cela que c’est pathétique car Haeun est incapable de se défaire de cette pression alors même que les regards ne sont pas rivés sur elle. Elle s’y perd, s’y brûle, a honte d’avouer que les nombres qui s’inscrivent sur quelques copies ou les heures de révision qui s’accumulent à la fin de la journée sont devenus, à ses yeux, gage de sa valeur.

Ses pieds s’agitent et elle se concentre quelques instants sur les remous créés, tentative futile de refouler les souvenirs qui resurgissent en elle. Les mots de Ryong fendent le silence et c’est le cœur au bord des lèvres qu’elle prend la prochaine inspiration. Instinctivement elle a envie de répondre oui. De répondre non. D’admettre qu’elle ne sait pas elle-même, que rien n’est ni tout noir ni tout blanc, qu’il y a certainement un fond de vérité dans son affirmation. Que peut-être si elle n’avait pas connu l’affection d’un autre parent, elle aurait pu se convaincre que c’était ça, l’amour parental. « Je crois qu’elle m’aime uniquement parce que je suis son enfant. », commence-t-elle incertaine, et dans ses yeux c’est le doute qui se lit, celui d’une gamine qui a cherché la réponse à cette même question depuis des années déjà sans trouver une seule fois un sens, une logique, une raison. « Elle m’aime en tant que sa fille, pas en tant que personne.» et c’est pour cela qu’elle change, pour ne plus être Haeun mais pour devenir celle qui lui vaudra les honneurs, quitte à s’y perdre. Et sûrement est-elle avide, car jamais elle n’arrivera à se contenter de ce que sa mère lui offre. Mais comment s’en satisfaire alors qu’elle a connu les sourires et les embrassades de son père, qu’il lui a offert compliments et soutien quand bien même elle n’était pas l’enfant préféré. Le deuil réapparaît, douleur sourde qui l’accompagne, alors elle préfère ne rien dire. Elle ramène ses genoux contre elle-même, regard perdu au loin.

Seulement quand les émotions se font moins pressantes se permet-elle de briser le silence. « Pourquoi je suis incapable de passer à autre chose, d’accepter qu’elle n’aura jamais assez d’affection pour que je sois comblée ? C’est étrange, tu ne trouves pas ? D’aimer autant quelqu’un et de n’avoir aucun retour. Peut-être que c’est ma faute finalement. Peut-être que je serais jamais assez. »

Inscription : 18/07/2020

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ses yeux glissent vers l'eau, l'attention happée par les remous que les pieds de haeun créent. il s'amuse à y répondre des siens, comme un langage secret qu'eux seuls connaissent. ça a toujours été comme ça entre eux, daeryong éternellement bavard pourtant il n'a pas réellement besoin de mots pour comprendre haeun. depuis le début de leur rencontre, ils n'ont même pas ressenti la nécessité de se regarder en parlant. les pensées et les confessions flottent entre eux librement, sans rien pour les retenir. mais le regard de daeryong croise celui de la princesse et l'hésitation qui s'y lit lui serre le coeur presque autant que ses paroles.

et soudain, l'absence de mots semble être un fardeau. daeryong ne sait pas quoi dire et il s'en veut. il a envie de la rassurer, lui répéter que c'est pourtant une personne digne d'être aimée et chérie ; mais est-ce que ça suffira à pallier au manque d'affection de sa propre génitrice ? probablement pas. il ne sait pas ce que ça fait, ne le saura probablement jamais. il n'a pas les bonnes réponses pour elle. et daeryong déteste se sentir impuissant et inutile, alors il se tait. peut-être qu'il n'est pas assez.

ses lippes s'étirent en un faible sourire lorsque les mots de haeun font écho à ses propres pensées. aussi attristé par ses révélations qu'attendri par tout ce qu'ils ont en commun, comme s'ils étaient la même personne, que dieu recrééait sans cesse le même modèle dans l'espoir de l'améliorer, en vain. pourtant, à ses yeux, haeun est parfaite comme elle est. peut-être que son seul défaut est de trop aimer. trop espérer qu'on lui rende son amour. comme lui. alors sa main se pose sur son épaule et son regard sur elle, à la fois tendre et ferme, convaincu des mots qu'il s'apprêtait à prononcer. « c'est ta maman. tu as le droit de vouloir plus de sa part. c'est son devoir. » il ne peut pas, ne veut pas imaginer ses parents le priver de l'amour dont ils l'ont choyé toute sa vie. il leur en aurait voulu jusqu'à la fin des temps. « c'est pas ta faute. tu fais tellement plus d'efforts que tu ne devrais, tu sais ? » c'est une princesse, elle doit se surpasser, être à la hauteur : pourtant daeryong ne peut s'empêcher de penser que c'est déjà le cas. il aimerait qu'elle soit moins dure avec elle-même, qu'elle se laisse vivre.

« alors dis pas que t'es pas assez, c'est complètement le contraire. » le silence s'installe pendant quelques instants et ses yeux se perdent sur la surface de l'eau alors qu'il cherche ses mots, les pensées qui se bousculent dans son esprit difficiles à décrire. « je pense... qu'on est trop, justement. qu'on aime tellement, si facilement, et on s'attend à ce qu'on nous rende la pareille alors que tout le monde n'est pas comme nous. » amertume entre ses lèvres à ces mots, témoins d'une réalité difficile à digérer, une où avoir le coeur grand est un fardeau, souvent vu comme un défaut. « mais on peut pas aimer moins, ce serait injuste. j'veux pas aimer moins. » les sourcils se froncent, fâchés par l'idée de laisser le monde ternir son éclat. son amour est sa force et sa fierté. alors s'il ne peut changer ni lui-même, ni le monde, qu'est-ce qu'il pourrait faire ? « peut-être qu'on devrait juste... s'attendre à moins ? » ses yeux se posent sur ceux de haeun, incertains. il recherche sa sagesse tout comme il lui offre la sienne. et malgré les questions qui s'installent, son coeur se sent plus léger après s'être confié, et son ton retrouve son humour habituel. « on est trop doués pour le reste du monde, en fait. ils peuvent pas atteindre notre niveau. »

@khan haeun

Inscription : 07/08/2020

swimming fool
@Han Daeryong
Ondulations en réponse aux siennes qu’elle accompagne des yeux pour en oublier ce qu’elle venait d’avouer. Honte peut-être de s’être ainsi dévoilée, et pourtant chaque jour elle revendique le droit de pouvoir ouvertement exprimer ses sentiments. Les règles de bienséance sont cependant engrainées en elle, devenues chaînes car les émotions se doivent être cachées, considérées comme une faiblesse, une craquelure dans l’image parfaite qu’une princesse se doit de refléter. Le silence lui paraît désormais assourdissant, et elle attend sa réaction avec appréhension, comme une enfant qu’on aurait prise en flagrant délit. Ce constat l’embarrasse, elle qui pensait enfin avoir corrigé cette habitude qu’elle avait de s’attendre au pire, paralysée par la peur de descendre dans l’estime des gens à la première erreur commise.

Les ondulations se meurent à la surface au moment même où sa main se pose sur son épaule, attirant à nouveau son attention. Ses yeux rencontrent les siens et ce qu’elle y voit l’ébranle, car il y a tant de chaleur, d’affection, d’assurance comme s’il n’avait jamais eu de doute quant à sa valeur. Pourtant ce qui la bouleverse tant c’est de voir ses propres pensées, inquiétudes se refléter dans ses iris, maux qui s’harmonisent malgré leur laideur. Six ans qui les séparent, parcours empruntés si différents, et pourtant Ryong comme une âme jumelle, tous les deux liés par une relation qu’elle ne sait expliquer rationnellement. Peut-être est-ce pour cette raison que chacun de ses mots trouvent une place particulière dans son cœur, Haeun qui s’abreuve de ses paroles tel un remède miracle. Réalistiquement elle sait qu’il lui faudra des années pour accepter ce manque, apprendre à s’aimer elle-même pour ne plus se perdre à force de courir après l’affection de quelqu’un. Cependant, ce soir tout lui apparaît plus clair, plus supportable, myocarde allégé.

« Toi aussi. », qu’elle assure. « Toi aussi, tu fais tellement plus qu’il ne le faudrait. » Confiance aveugle, et dans son regard se dévoile toute l’admiration qu’elle a pour lui depuis leur plus jeune âge. D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Ryong lui a toujours apparu travailleur, de ces gens qui sont loin de se contenter du minimum, souvent trop durs avec eux-mêmes lorsqu’il s’agit de juger leurs actions. Elle aimerait parfois qu’il se voit comme elle le voit, mais peut-être est-ce quelque peu ironique de vouloir cela quand elle n’était pas capable de le faire elle-même.

« Merci. », qu’elle souffle doucement, sa main hésitante cherchant la sienne, besoin d’un contact pour se rassurer qu’il est bien là, que tout cela n’est pas le fruit de son imagination. « Même si j’aimerais la blâmer pour tout, je peux pas m’empêcher de lui pardonner. Je pense que c’est compliqué d’apprendre à aimer dans un environnement qui laisse si peu de choix. Parfois je me dis que je vais devenir comme elle, si je ne commence pas à chercher un moyen de fuir tout ça. » Comme une évidence contre laquelle elle se débat. Elle est un oisillon qui s’agite dans sa cage dorée, cherche à se convaincre qu’il est encore possible d’échapper au destin qu’une couronne réserve, celui de devoir aimer ce que sa famille jugera bénéfique pour son futur (un mari, une carrière, les causes qu’elle défendra).

« J’imagine que c’est la seule manière de se protéger. Ne pas s’attendre à ce que tout ce qu’on donne nous soit rendu, ne pas s’attacher au premier venu. Ça laisse plus d’amour pour ceux qui le valent. », admet-elle. Rire cristallin qui résonne à la suite de sa remarque. « Le talent ça se partage pas. », qu’elle ajoute espiègle. « La question reste de comment influencer tout ce beau monde. Messages subliminaux comme dans les films d’action ? Il nous faudra aussi très certainement un nom de code pour cette opération d’envergure. Kindness for all, ou bien Opération arc-en-ciel. », radote-t-elle, sourire taquin fendant son visage. « Don’t look at me like I’m going crazy. Y’a rien de bien intéressant qui se passe au palais sur lequel divaguer en ce moment.», qu’elle ajoute en prenant le malin plaisir de l’éclabousser un peu.