le ciel s’était couvert de son plus bel apparat, sans même qu’un ne le regarde plus qu’un autre, laissant les étoiles briller hors des feux qui font battre les festivités et trinquer la noblesse avec certains hommes riches et de réputations. soirée pour fêter l’un de ses moments où l’on se félicite d’être fortuné au moins une fois par an, où les étoiles seraient plus que celles qui se mélangent dans la voûte de la nuit. et il est ici, auprès du garçon qu'il passe son temps à assister qui s’est perdu dans la mêlée, qui semblerait même s’être réfugié quand son père aurait bien eu le dos tourné. encore une fois, soren marque un fossé. il se retrouve bien seul, siluan, au milieu de cette foule qu'il ne sait pénétrer.

se mélange les spectres aux milieux des dorures des murs, tout semble à la fois si réel et lointain, comme si il pouvait ressentir sa couronne brisée sur le haut de son crâne rien qu’à les regarder : il n’y trouvera jamais sa place, au combien il voulait lutter pour retrouver non pas pour lui mais pour les siens, son nom destitué. une honte qui le démange et qui lui donne d’horribles envies de soupirer. mais il les garde pour lui, car pas même son souffle ne trouve l’audace de se prononcer au milieu des nués d’argents, lui qui est seulement des cendres.

la soirée commence à s’écouler doucement, et le bruit des voix font peu à peu bourdonner son crâne, il ne respire plus, à besoin d’un instant pour sortir de ce bassin où il pourrait venir à se noyer. besoin d’une clope pour tout calmer, comme si la nicotine pouvait tout laver. il se dirige vers l’extérieur, se retrouve sur les marches à l’entrée, en solitaire.

à cet instant, il n’y a que lui et les stellaires. le bout de la clope crépite et semble ranimer ses yeux, en feu face au ciel. il est là, simplement, et il admire les stellaires accrochées à ce bleu si vaste, lui, il est tombé du ciel avec les siens, il s’est décroché du plafond, et il n’avait pas même l’impression de briller.

Symphonie mélodieuse en fond sonore. Représentation parfaite que l’on se fait dans certains films, et pourtant une réalité dans cette version luxueuse qui s’émerveille devant les yeux. Les violons transforment le champ de bataille silencieux et hypocrite en sérénade doucereuse où rires éclot entre les lèvres maquillées. Spectacle cruellement beau, cruellement divin, cruellement exquis. Comme ces roses qui fleurissent dans le jardin aux mille contemplations étoilées, les organisateurs et invités ne sont qu’épines qui attendent une proie bien précise au milieu de la foule. Un drame inutile, mais guidé par une passion tant réelle qu’elle en devient étouffante. Suffocante. Seulement les yeux clos, les lèvres fermées, et tout n’est qu’artifice majestueux ; une illusion des plus parfaites dans laquelle tous se complaisent. Est-ce même, peut-être, une illusion plongée dans une autre illusion ? Un mirage en somme, mais un mirage respectable. Ô gare a la tempête qui s’y jette ! Car les tensions guettent à l’horizon, lointain rivage devenue baie des naufragés. C’est dans ce genre de soirée, que les faibles mots prennent de l’importance, à celui qui entend ces derniers, pouvant alors les prononcer, plus forts encore que le premier.

Et c’est une foule qui sait sa présence grande et puissante. (Pas la sienne.) Et c’est une foule qui ne cesse d’évoluer dans chaque regard qui s’y jette. Eden, au milieu du navire ; bateau naviguant tranquillement, et les iris ne quittent jamais les délices de son prince bien-aimé. Pourtant la tête se baisse quelques instants, les yeux clignant doucement quand ils se rencontrent. Un signe accordé pour un court instant de liberté – il sait, il connaît Eden, ce que le signe qu’on lui offre ordre silencieusement. Alors le corps s’anime doucement, bougeant discrètement comme à son habitude. Quitte la scène pour retourner en coulisses bien qu’il ne fût que figurant dans un spectacle organisé en manifestation d’improvisation. Aucun d’eux n’est totalement contrôlable. Des intouchables par milliers. Personne n’y échappe réellement une fois les pieds posés dans le palais, ce monde comme siens ou comme celui d’un autre ; personne n’y échappe réellement une fois là-bas.

Les étoiles brillent dans la nuit calme bercée par le son discret des criquets. Un sourire apaisé naît alors au coin des lèvres quand l’air frais frappe le visage. C’est comme si toutes les pensées qui venaient traverser son esprit s’envolaient avec le vent – au moins quelque temps. Ici, ce n’est pas là-bas. Ici, c’est le début d’une liberté soudainement désirée bien qu’insoupçonné de volonté les secondes d’avants. Comme si une fois découverte, on n’était incapable de la relâcher.

« Il y a plusieurs cartes du ciel. » Un murmure presque inaudible qu’il sait entendu, pourtant. Ses iris levés vers les constellations brillent au même titre que celle de l’autre homme assis près de lui. Son corps vint alors naturellement le rejoindre, plus loin, sans s’approcher. « Laquelle d’entre elles regardez-vous ? » demande-t-il doucement.

paysage qui s’efface sous la fumée de la cigarette. aucune volonté résonne ce soir, esclave d’une beauté inouïe. au soir, les creux ne se sont points éteints, ils résonnent un peu plus fort dans un silence qui les illumine, symbiose avec les étoiles qu’il ne voit plus sous les vapes de la toxine qui s’échappent. mais il est capable, soudainement, de les admirés, dans les yeux d’un homme qui s’est fait entendre d’une voix stellaire, une voix de lait, capable de tracer des dominante dans le ciel noir. Siluan le regarde, découvre son visage non plus perdu dans les paysage du palais. Il la déjà connu celui là, ici et là, sans jamais s’approcher, sans jamais le connaître.

Son regard se reperds face à lui alors que l’homme s’installe à ses côtés ; il n’applique aucune résistance, il ne cherche peut-être pas plus la solitude que la compagnie, la soirée fait juste son court, qu’elle fasse sa vie, qu’elle s’écoule et se meurt comme à la cime de la clope entre ses doigts.

Puis résonne une question dans ses limbes, il en lève les yeux vers l’éther qui se projette partout sur terre. immensité étrange, qui pourrait faire pression sur leurs corps, mais il n’en est rien, même s’ils auraient l’air comme sous une serre, il se sent bien plus libre quand il les regarde, comme si rien d’autre n'existait ici. La carte qui regarde… il se demande bien. Et il sourit sous ce raisonnement qu’il ne connaît pas. « allez savoir. », puis les yeux se tournent vers celui qui s’est assit à côté de lui, il se sent un peu léger ce soir, et cette présente qui agit comme un esprit n'alourdit rien, ça ressemble presque à un songe tout ça, à l’une de ses pièces de théâtres dont il admire les vers et les lyrismes. Il se sent pris d’une force, soudaine, comme si pendant quelques secondes, il était enfin héros de son propre destin, capable de suivre un chemin. Malheureux pourtant, à toutes les étoiles, à ces milliers de cartes, il n’y connait rien. « le ciel est bien le seul lieu où l’on suivre un chemin à l’inconnu sans craindre de se sentir perdu. »

les lèvres, la gorge, les poumons, retrouvent le goût de la nicotine. il souffle dans une paix éphémère, dans un silence apaisant qui se dissipera aussitôt que se lèvera le matin. Puis le mégot trouve la froideur du marbre, il l’écrase sans grande volonté avant de le poser, le temps de l’instant, il le jetterai après, son regard se tourne vers celui dont il ne connaît pas le nom, « ça se voit que j’y connais rien, n’est-ce pas ? », qu’il prononce avec un léger rire avant de disparaître sous une nuée de pensées. « à première vous, laquelle me conseillerez vous de suivre ? » oh, l’étranger, nous n’avons qu’à nous égaré ce soir, comme s’il n’était rien de parfois perdre son chemin.

De simples connaissances tirées de ses livres, animés par les nuages recouvrant les lignes astrales de ses pupilles. La commissure des lèvres s’étire doucement dans la poésie qui se récite dans la nuit. Calmes et apaisants, les versets déversés entre les deux inconnus bercent les esprits sans plus que les problèmes apparaissent. Ni prise de tête ni légèreté suffisante pour se blesser dans l’habitude. Uniquement des reflets étoilés qui semblent rapprocher deux êtres.

Passagers du train nocturne.

Égarés sans égarement, chemin intact ;
— constellations filantes, aérolites précieux.

Alors des cartes, le ciel en offre des milliers. Firmament différent cependant, selon les iris qui contemplent, car dans un pays, des étoiles plus ou moins invisibles pour un autre. Moment magique et propre à chacun, tant la beauté de l’univers reflète un cosmos de surprise. Et, l’imagination douce, ô la curieuse, la belle ! L’envoûtante ! « Il ressemble à une carte aux trésors, la destinée est phénix de richesse. » De définitions diverses, tant elle peut être contemplation d’amitié, de fortune ou de chance. Eden n’est pas tant savant du reste, ne touche pas plus à l’un qu’à l’autre mais, l’esprit goûte parfois aux trois sans qu’il ne mange jusqu’à la dernière miette. Curieux du monde et des cieux. Le sourire se dessine sur des lèvres amusées de cette si belle soirée, l’ombre d’aucun nuage à l’horizon, paradis nocturne. « Je ne me permettrai pas de le dire, vous êtes curieux, c’est la marque de connaissances prochaines. » Et le regard s’estompe ailleurs, plus haut. Là-bas, tout semble faciles et légers, quand en bas, ici, le monde est cruellement beau. Paradoxe désirable. Une addiction différente de celle qui s’empare certainement de l’âme de l’inconnu, pourtant aucun jugement n’est propre à l’un ou l’autre. Croyance qui juge sans jugement, les paroles divines qui bercent l’esprit car aujourd’hui, ce sont des étoiles qu’ils causent.

« Cheonsang Yeolcha Bunyajido. » prononce-t-il doucement. Il pose ses yeux vers l’intérieur où musique résonne en permanence, croisant la route du prince Hyeran, il s’assure que tout est en ordre. Puis, il revient. « C’est la carte astronomique de la Corée du Sud, j’ai découvert à travers un livre qu’on découpait le ciel coréen en cinq parties. » Tomber entre ses doigts récemment, les récits n’ont pas été oubliés, la passion grande et puissante. L’intérêt qu’on y porte soudainement le fait sourire sincèrement. Les mots sont rares, ils glissent entre ses lèvres naturellement cependant. Peut-être est-ce parce que l’homme à ses côtés lui inspire une soudaine confiance ? Comme une âme similaire mais étrangement différente. Ils se sont longtemps croisés. « Le Dragon azur de l’Est vous correspond à première vue. » Première impression qui se dessine.