LE CŒUR EST LOURD ;
– les émotions transpercent.

S’installe dans le vent, le silence pesant des pertes précédentes. Dans les oreilles résonnent encore le bruit horrifiant DES BOMBES qui explose devant les yeux terrifiés. Comme un cri strident qui s’impose dans l’évidence de la cause, et les jambes soudain s’arrêtent parce que le plus terrible des maux est la crainte elle-même. Et dans le gouffre sans fin, le myocarde incertain ne semblait offrir qu’un automatisme fantôme.

À jamais l’esprit se demande si là-bas, dans un monde parallèle, l’âme aurait été ainsi. Sans être capable de sauver une de ces autres vies pour qui aujourd’hui ses pieds glissent contre le sol froid. Est-il alors, digne d’être au côté de la famille royale ? Garde du corps éclaté. Les pensées éparpillés dans l’angoisse grimpante, EDEN avait tué parce qu’il n’avait sauvé. Et égoïstement, il se baladait ouvertement à mi-chemin entre la haine des organisateurs et la haine qui s’échappait à son égard. Ne plus se regarder.


Ses yeux s’échappent un instant. Le regard est vide, triste. Mais il témoigne aujourd’hui d’une nostalgie sans fin et d’un poids qui marque sa vie. Détruit – brisé. Il ne mérite rien de ce qu’on lui offre avec un sourire sincère – comme ils ne méritaient pas d’être emporté soudain après un rire. Une fête. Une fête. Rien qu’une fête. Une DERNIÈRE fête.

Et un bel anniversaire.

Il rencontre des visages similaires. Des peines plus grandes encore. Peut-être des plus légères mais tout reste sincère – il s’imagine. Et ces maux grandissent petit à petit, il respire fragilement, tremblant. Devant ceux qu’il reconnaît au loin, la tête se baisse affolé. Jusqu’à chuter. Tombé définitivement dans ces images qui ne cessent de se repasser en boucle encore et encore. Et de ces corps sans vie devant lui. Il tombe. S’égratigne le genou, mais le myocarde si lourd ne sait pas. Il ne se plains pas et reste là. Sans l’ombre d’un mouvement. Ni savoir comment se relevé ni capable de croire qu’on l’aiderait à le faire. Il se meurt en silence. Doucement.

RESUME :

le sourire sans prix mais qui fait exploser celui des marques auxquels il se prête, égerie qu'on s'arrache de partout malgré son statut parfois controversé. daeryong garde la tête haute et le sourire fier, inébranlable malgré les flash des caméras qui le matraquent. l'ouverture du nouveau magasin de cette marque qu'il représente n'aurait pas pu se faire sans lui, ni @ryu jin à ses côtés. les médias sont plus présents pour eux que pour l'inauguration elle-même et l'égo de daeryong s'en réjouit. apaise légèrement le regret qui lui pince le coeur.

de l'autre côté de la ville, les foules se soulèvent pour rendre hommage aux victimes, aux perdus dont il aurait pu faire partie. la journée le hante encore, même après tant de mois. parfois il sent encore son épaule le brûler, les lacérations sur sa peau. parfois l'odeur de fumée envahit de nouveau ses poumons et il se rappelle le visage de yesun qu'il avait cherché désespérément, parce qu'il croyait l'avoir perdu.
(le sourire reste intact même quand au fond de son esprit, une voix murmure que c'est pratiquement le cas, maintenant.)
les caméras leur donnent un bref moment de répit et daeryong en profite pour importuner son ami, le bras s'enroulant autour du sien alors qu'il l'attire contre lui — les caméras en raffolent et lui encore plus. « c'est bientôt fini ? » murmure-t-il au creux de l'oreille de l'acteur quand sa manager lui paraît trop occupée pour écouter ses questions d'enfant impatient. peut-être qu'il en sait plus que lui. « j'ai faim. on va manger quelque chose après ? »

Tout un art, qu'il maîtrise ; ô combien fier. Parce qu'on ne lui a jamais laissé le choix, au môme — à devoir être supérieur, alors qu'il est ailleurs. Orchestrant ce qu'on lui demande d'acter ; sans prendre le temps d'y penser. En cette percée, on lui avait demandé de se présenter, là où son image serait utilisée. Nullement contre son gré, mais son accord n'avait pas été quémandé. Après tout, telle était son utilité : d'être sublimé. Fragments temporels écoulés, il n'avait cessé de sourire — comme à l'accoutumé.


Il s'était fait photographié, filmé. Il avait signé maints papiers ; pour finalement poser aux côtés de son aîné. foutue célébrité. De l'autre côté, la cité laissait des larmes couler — tandis que les rictus restaient figés devant ces frasques télévisées ; désireuses de capturer d'enivrantes entités. Daeryong, Jin. Adulés, désirés : jalousés — aimés autant qu'ils étaient détestés. Et à nouveau, leurs faciès allaient être affichés [fantasmés]. Au gré de son partenaire, Jin se laissait diriger — son bras étant au préalable importuné avant que son ouïe ne soit dérangée.

« J'espère bien, j'ai mal aux joues à force de sourire. Et j'veux carrément aller manger un truc, mon ventre gargouille comme jamais. » — qu'il articule. Dans un souffle, il s'empare de la dextre de son compagnon qu'il dévie contre son estomac / sans honte / devant des caméras affolées.