wo lian-ah — le lotus signe de patience et pureté, beauté blanche au doux parfum sifflant des matins d'été, forme délicate à la douceur frêle.

13.05.98 — jour de pluie sur la contrée où les larmes de cristal rencontrent la puissante terre pour laisser fleurir le lotus vu ce jour.

coréenne — bannière présente dans le coeur d'une fierté inégalable, la beauté des courbes et la chaleur de la voix, la corée dans le sang comme une mélodie chantée aux poumons, l'or bleu de la chine dans le coeur.

citoyenne — banalité de l'âme pour une simple servante du peuple, un nom parmi tous les autres.

nouvelle modeste — fortune remplacée par la sueur, la dureté de la voix d'un père brisé, blessé, amputé de tout honneur qui le rendait, autrefois, si brillant. une descente aussi basse que l'enfer, pire, descente de la honte, nom renié de la cour.

célibataire, hétéro — l'amour, quel art abstrait. le regard des hommes s'attardant simplement sur les douces courbes, désirée, mais jamais aimée. coeur tendre, pourtant, aussi facilement charmée que détruite par une chose aussi futile que l'amour.

serveuse — destin brisé, musicienne dans l'âme, obligée de subvenir aux besoins. peu de qualifications, jolie bouille, rien de mieux pour vendre de l'alcool aux plus riches. ceux qui fuient l'ennui dans la nuit. la plus grande disgrâce pour la rêveuse.

moyenne — dures journées, semaines, mois, à payer les factures en vendant des précieux biens, la nourriture, peu de plaisir dans la vie. pas assez pauvre, ni assez riche. l'oubliée de la moyenne, pire place dans la société.

compliquée — unique fille, princesse à papa, choyée à souhaits malgré un grand besoin de liberté. jamais maîtresse de sa vie, destinée à être une grande dame, pas une musicienne galérienne. les rêves de papa se sont brisés en même temps que son contrat à la cour, désormais les rôles sont inversés. père revanchard, mère démissionnaire, trop pour des si petites épaules.

douce fleur aux centaines de galaxies dans les yeux noirs. poupée à l'air fragile, la rebellion tendre et l'envie furieuse de l i b e r t é. une rêveuse, une amoureuse, une passionnée, l'art de la bonté, de la beauté, un rayon de soleil, une pleine lune, une étoile filante. elle et sa bulle, son monde. le sourire qui fait fondre la neige et la pierre. coeur malheureux, sous la coupe de ses parents, vivant dans un monde qui n'est sien de force. forte de faiblesse, vivant dans un passé étranger. ne sachant dire non, d'une naïveté stupide, elle s'est perdue quelque part entre le marteau et l'enclume. ne sait extériorer les sentiments négatifs, se tuant à petit feu.

o1. fille chérie d'un ancien garde royal. homme fier et droit, rêvant de voir sa famille à la cour, mener la belle vie, dédiée à son roi. une princesse à en devenir, de bonne famille, riche, belle comme un coeur à en devenir, à en exploser tous ses rêves de voyage.   o2. élevée de manière stricte, apprenant à devenir une dame, cette histoire du masque. c'est le visage que tu montres quand tu ne veux pas que les gens sachent ce que tu ressens, toutes les femmes bien éduquées cache leurs émotions., un discours à la bree, disciplinée dans cette direction d'être une femme parfaite, comme sa mère avant elle. o3. puis son père a renié le nouveau régime, une case a sauté, il a tout quitté. détestable, stupide, venant d'un enfant, autant de choses qu'il hurlait en rentrant le soir. il a tourné le dos à la cour, son nom résonnant comme l'un des traitres au roi. perdant droits, privilèges et argent. des parias. o4. peu de pensées pour sa fille, celle qui a tout supporté, absorbé comme une éponge, les idéaux, les insultes, les hurlements d'un père plus autoritaire. les pleurs de sa mère. un monde effondré devant les yeux d'une femme. d'une enfant, encore. o5. pour oublier, un seul remède, la musique. cette fois, son ami avait raison, elle accepta de rencontrer le groupe. une passion cultivée depuis son jeune âge, quand ses parents voulaient qu'elle apprenne un instrument pour amuse un futur prince. la guitare, les cordes sous ses longs doigts fins. o6. 2018 semble si lontaine, hors de ce monde, d'un souvenir flou refoulé au fond d'une âme tranchée. l'année de la liberté, des rires, des coups, de l'amour, l'amitié, du commencement, toutes ces choses qui font que la vie est vie. devenue bassiste en cachette, portée par les trois membres pour surmonter les interdictions parentales, prête à tout renier pour sa nouvelle famille avant l'arrêt aussi brutal que douloureux. la perte du rêve, d'un ami, de la vie. o7. son père a vendu sa guitare pour se payer un peu d'alcool, pour la punir de la plus franche des façons d'être partie vers ces zonards qu'ils exècrent. ils sentent la cigarettes et ne sont que des ennuis, disait-il, radotant sans but. coup de poignard dans le coeur, plaie encore béante. o8. incapable de trouver un emploi dans cette société détestable qu'il ne veut pas cautionner, c'est lian qui subvient aux besoins de ses parents. sans réfléchir, le premier taf dans un bar à champagne, dégradant, mais nécassaire pour payer les anti-depresseurs de maman. se tuant à la tâche, retardant l'heure de rentrer, pleurant pendant la pause dans les toilettes, emprisonnée dans une cage rouillée.